Il est là, appuyé contre la porte et il me regarde. Il baisse la tête. Il porte des air max toutes noirs et un jogging nike gris. J'ai pas envie qu'il me voit dans cet état, je sais pas pourquoi, mais en même temps ça me fait tellement plaisir qu'il soit là. Il s'avance puis s'assoeit sur la chaise où s'était assis tous les autres précédemment. J'pense qu'il est tard j'sais pas comment ça se fait qu'ils l'ont autorisés à me voir. J'imagine que j'suis pas très belle à voir mddr..... D'un coup j'ai tellement d'émotions en moi j'sais même pas pourquoi j'ai l'impression d'avoir la tremblotte carrément. Il me prend la main, ouai, Aymen me prend la main puis il la serre fort... Mdr j'crois pas vu dans l'état où je suis, il veut me casser encore plus peut-être. Contrairement aux autres lui il parle pas. J'refais une tentative, il a toujours la tête baissé, il regarde vers ses baskets. Il reste comme ça au moins pendant 15 minutes. C'est la première fois depuis le début de la journée que je me sens aussi bien, que j'ai pas envie de faire semblant. Il me regarde donc j'ferme les yeux rapidement.
Aymen : J'aurai du m'en douter qu'elle allait faire ça.
Ça y est c'est bon, il a tout gâché, la "magie" est finie. J'en suis presque écœurée. J'voulais qu'on me parle de tout sauf de ça. J'ai l'impression de passer pour une faible qui se fait mêler par des putains de salopes qui s'font tourner dans des caves 6j/7, la meuf qui s'est fait trahir par sa "pote", LA MEUF QUI SE RETROUVE DANS CE PUTAIN DE COMA HYPOTHÉTIQUE. La meuf qui fait pitié. J'ai envi d'enlever ma main mais après il va savoir que j'suis réveillée et j'vais devoir parler. Maintenant, là, tout de suite, j'ai envie de parler à personne, d'être seule et lui il a toujours sa main posée sur la mienne. Au bout de 20 minutes, il enlève sa main. Il est parti je crois. J'me relâche et j'essaie de pas pleurer, j'ai la haine. D'un coup j'sens un souffle chaud vers mon visage j'ai failli sursauter mais j'me suis retenue à temps. Le souffle se déplace comme vers mon oreille. Il est pas parti ! Il me chuchote à l'oreille :
Aymen : J'ai jamais vu quelqu'un dans le coma qui pleure.
Il essuie une larme puis j'entends ses pas sortant de la chambre. J'ouvre mes yeux, j'touche mon visage. Ouai j'ai le visage pleins de larmes. Ça me rajoute encore plus de la haine, j'me suis encore affichée. Bas les couilles, ils sont tous partis maintenant j'peux me lâcher ! J'pleure comme une malade, j'ai de la morve, j'suis archi pas belle à voir. J'essaye de me tourner pour dormir vers le côté droit mais la douleur elle est horrible donc finalement je reste sur le dos. Je m'endors difficilement à cause de la douleur.
Le lendemain des infirmières viennent dans ma chambre et je les entends parler de me faire ma toilette dans l'après-midi. Oh ptn c'est chaud faut que je me réveille avant l'après-midi. Personne n'a le droit de me laver à part moi-même ! Pendant ce temps là je simule encore mon coma, ça commence à devenir archi chiant quand même je m'ennuie de ouf. Mon père est là dès que les visites commencent, je l'entends être pas bien ça me fait trop pitié franchement j'ai pas envie de voir mon père comme ça, ça me donne encore plus envie de me réveiller. Ensuite j'entends quelqu'un de bruyant, même pas encore entrée dans ma chambre que je sais déjà qui sait, ça peut être que Djouldé !
Djouldé : COMMENT ÇA ON ME PRÉVIENT À LA DERNIERE MINUTE ? PUTAIN MAIS J'AVAIS COURS MOI EN PLUS ! J'COMPTE POUR DU BEURRE MOI ?
Adah : Vasi calme toi tu vas pas faire ton cinéma dans un hôpital tu crois y a que toi ? Tu me fais honte. L'docteur a dit hier qu'on la rendait anxieuse en parlant trop fort ?
Djouldé : COMMENCE PAS, C'EST QUOI ÇA ENCORE ANXIEUSE, JE M'ENFOU DE SON ANXIEUSE IL PEUT SE LE CARRER DANS LE FIN FOND DE SON TROU DU CUL.
Adah : T'as dis exactement la même chose que ton mec Soulayman.
Djouldé : Qu'est-ce tu me racontes c'est pas mon mec.
Souley : Ouai j'suis pas son mec.
Adah : Hahaha Djouldé t'as sursauté, ouaah tu fais peur tu sors de nulle part.
Djouldé : J'vais m'acheter un truc à la machine tu veux quelquechose Adah ?
Adah : Nan merci.
Une fois qu'elle est partie j'entends Adah rajouter " Comment elle fuit " puis Soulayman qui rajoute " Laisse tomber..." J'assiste à leurs scènes de ménages même dans le "coma" c'est dans ces moments que j'aimerai être vraiment dans le coma. Là c'est sûr j'vais pas faire mon come back avec eux, j'préfère attendre d'être seule avec Memed. C'est au bout de deux heures qu'ils partent et que j'suis seule avec Memed. J'ouvre enfin les yeux mais il regarde ses pieds lui aussi. Je le fixe en attendant qu'il me regarde, j'ai pas la force de parler tout de suite. Il me regarde, fait de gros yeux, se lève puis cours vers mon lit, il me touche le visage.
Mon père : Miiiiiii !
Il va appelé une infirmière en criant que j'suis réveillée et qu'elle a intérêt à bouger son cul en rapidos. Elle débarque en vitesse puis elle me pose pleins de questions en mode j'suis perchée mais bon j'vais pas la blâmer elle fait son taff hein. Elle dit que j'pourrais sortir dans une semaine In Sha Allah si tout se passe bien - elle a pas dit In Sha Allah mais vous avez compris le topo - que j'ai une côte fêlée et plusieurs hématomes et que dès que je sors j'dois pas trop forcer. Parfait, j'pourrais sortir pile pour les vacances, pour me venger de ces PUTAINS DE CHIENNES DE LA CASSE. Mon père reste à mes côtés toute la journée puis vers le soir une infirmière lui dit qu'il doit partir que les visites sont finies. Il se lève et commence à partir puis il se retourne.
Memed : Je t'aime ma fille, l'oublis jamais.
[ Leçon n°47 : Malgré tout on continue de dire Al Hamdulilah ]
| À suivre, To be Continued... |