Leçon n°46

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J'ouvre les yeux malgré la douleur, j'ai un mal de crâne c'est un truc de ouf et j'sens des coups dans mes côtes qui viennent de partout, j'suis aveuglée par la lumière mais j'arrive à voir une des personnes qui me frappent - ouai j'en suis sûr, ils sont plusieurs -.

C'est Soraya !

Dina me regarde et rigole comme un jnoun, je la reconnais plus. J'ai envie de me lever et de défoncer ses salopes mais j'peux pas on est en train de me rouer de coups. Les coups s'enchainent, c'est dans les côtes puis dans les jambes, d'un coup dans la tête. Tout va trop vite je comprends rien. J'crie de toute mes forces même s'il m'en reste plus beaucoup :

Moi : J... J-J... VAIS VOU NIKER BANDES DE .... PSSSS ... PSUTE !

Soraya : Tu fais moins la maline sale chienne !

Elle se penche pour me mettre un coup d'poing dans le nez mais cette pute elle a tellement pas de force dans les mains que ça me fait rien. Dans ma tête c'est le zbeul je ressens plus que la douleur devient de plus en plus fort. Je revois tous les moments depuis que j'ai commencé le lycée, tous les moments avec Dina, Fares, toutes les fois où j'me suis fais couillonné. J'me rappelle les moments dans mon ancienne ville où j'avais pas toutes ces merdes là c'est cette cité qui fout la merde, c'est cette cité qui va me tuer. Ma douleur elle en est tellement forte que ça devient plus supportable. J'ré-essaye d'ouvrir mes yeux, j'entends une voix d'homme qui crie puis quelqu'un qui gifle Soraya et qui m'empoigne comme pour me porter mais là Dina me met un coup dans la tête et là c'est trop. Je perds connaissance.

J'vois des choses bizarres, j'ai l'impression que c'est la réalité mais je sais que c'est faux que je c'est juste un rêve bizarre pourtant c'est plus fort que moi, je crois vraiment que c'est moi qui est là, la Sana joie de vivre ? Cette cité va me tuer. Si elle l'a pas déjà fait.

J'ouvre les yeux, fin j'essaye de les ouvrir du mieux que je peux. J'me redresse un peu, j'entends pleins de voix comme si elles bourdonnent, j'suis p'tetr shooté. J'ouvre vraiment en grand les yeux et j'vois Adah, mon père, Aminata et Souleyman en cercle en train de parler, carrement en dirait les rendez-vous d'alcooliques anonymes. Même dans des situations extrêmes j'arrive à rester comique...

Mon père : J'vais les défoncer ces p'tites keh.

Adah : Memed calme toi tu vas pas frapper des gamines

Mon père : Bas les couilles que c'est des gamines j'vais les tuer ces salopes.

Aminata : Mais nan mais nan, faut se calmer. Attendez que Sana se réveille, c'est la priorité ensuite on verra ce qu'on fera.

Soulayman : En tout cas on va pas les laisser ces grosses putes.

Tellement ils sont à fond dans leurs conversation ils ont oublié que j'existe. Ils arrêtent de parler puis ils se retournent vers moi et j'sais pas pourquoi mais j'ai fermer automatiquement les yeux. J'ai pas envie qu'ils sachent que je suis réveillée j'sais pas pourquoi. Peut-être parce que j'ai honte j'me suis fait niker comme ça comment vous voulez que je me réveille ? Ouai okay elles étaient à plusieurs sur moi mais quand même hecheum. Ils continuent de parler mais en même temps je sens leur regard sur moi, j'ai chaud d'ouvrir les yeux alors qu'ils sont là à me tema en attendant que je me réveille.

Le docteur : S'il-vous-plaît vous pouvez venir la voir un par un parce que toutes ces voix ça la rend anxieuse et la perturbe.

Merci elle elle a compris que ça me soul qu'ils restent là trop longtemps parce que j'peux pas ouvrir mes yeux.

Mon père : Getlek anxieuse, quelle anxieuse elle s'en bat les couilles elle est endormie.

Le docteur : Nan elle ressent tout même si elle est dans le " coma ".

Soulayman : Heeeeeein ?! Elle est dans le coma ????

Le docteur : Oui dans un coma hypothétique.

Soulayman : Putain mais c'est quoi ça encore hypothétique, elle peut pas parler comme tout le monde.

Adah : Tout l'monde parle comme ça.

Soulayman : Qui t'as demandé ton avis toi ?

J'sais pas pourquoi elle lui répond plus mais malgré que j'ai les yeux fermés j'suis sûr que elle lui a lancé un sale regard.
Ouai c'est vrai que vous savez pas trop comment s'entendent Adah et Souley. Alors les deux c'est le chat et la souris, toujours besoin de se lancer des piques. J'sais pas depuis le début c'est comme ça, pourtant c'est rare que Adah aime pas quelqu'un.

Mon père : Nan c'est mort on reste tous avec elle.

Le docteur : Non j'ai dit vous pouvez pas

Mon père : Ptn il kc les couilles lui vas-y je vais me chercher un café ou je vais devenir fou.

Le docteur : Alors qui reste avec elle ?

Y a plus personne qui parle. C'est pas possible, ils sont partis ? Nan parce sue je les entend jouer à Pierre/Feuille/Caillou/Ciseaux. Oh les gamins 😂😂 ils servent à walou. La premièrequi commence c'est Aminata. Elle s'assoeir sue une chaise à côté de moi puis elle commence à parler.

Aminata : J'ai tellement la rage de pas t'avoir prévenu plus tôr prn si j'aurai su tu serais pas là allonger avec tes côtés fêlées.

J'ai envie de lui parler de lui dire : " Bha ouai putain t'attendez quoi ??! "
Mais bon faut assurer la comédie le plus longtemps possible.

Pendant deux heures ça a été le même schéma, un défilé. Ils sont tous venus se confesser dans ma chambre comme dans Secret Story. J'ai entendu ce que tout le monde pense, leurs excuses et ce qu'ils ont à avouer. Si seulement ils savaient que j'entendais tout....
Ils sont tous partis, je peux enfin ouvrir les yeux. Libération. Je m'assois et j'touche mes blessurees de partout. Même sans voir je sais déjà qu'elles m'ont bien amochés. J'étais en train de regarder quand j'entends des bruits qui s'avancent vers ma chambre, puis quelqu'un qui entre. J'entre ouvre les yeux.

Pourquoi il est venu me voir ?

[ Leçon n°46 : La cité va te tuer. Si c'est pas déjà fait. ]

| À suivre, To be Continued... |

Code de la rue : Survivre à la CitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant