Hantée

CHAPITRE 7

- D'accord, allons voir Ian, déclare Luke.

Il se dirige vers la première porte et toque trois fois.

- Entrez ! crie une voix de l'intérieur.

Luke ouvre la porte et nous entrons.

- Bonjour monsieur, nous sommes deux internés du premier éta...

- Je sais qui vous êtes, lui répond-il.

- Nous voudrions vous poser quelques questions, dis-je.

- Asseyez vous donc !

Nous nous asseyons.

- Je vous écoute, dit Ian.

- Y'a t-il une légende en rapport avec ce centre ? demande Luke.

Ian a l'air perturbé.

- Une légende ? Nous ne sommes pas dans un monde imaginaire, mon petit. Pourquoi y'aurait-il une légende en rapport avec l'établissement ?

- Une légende, sur une vieille femme en noir, dis-je.

Ian me fixe, choqué.

- Une vieille femme... en noir ?

- Oui, vous savez quelque chose ?

- Vous pouvez la voir ? demande Ian.

Je regarde Luke.

- Oui on peut la voir, vous aussi ? dit-il.

- Depuis quand la voyez vous ? répond Ian.

- Luke depuis hier soir et moi depuis plus d'un an.

Puis la porte s'ouvre, personne n'est derrière.

- Vous devez partir d'ici, annonce Ian, surtout toi, dit-il en me regardant, cet endroit n'est pas du tout sûr pour vous, vous êtes en grave danger.

- Mais nous devons savoir ce qu'elle veut, pourquoi elle est là ! lui dis-je.

- Le fait de savoir pourquoi elle est là ne la fera pas partir, vous devez aller la voir, mais c'est bien trop dangereux !

Un froid se campe dans la pièce.

- Ian ! crie Luke à Ian qui nous poussait dans le couloir.

- Partez d'ici vite ! Prenez les escaliers, elle ne pourra pas vous suivre, dépêchez vous !

Puis il claque la porte. Luke me prend la main.

- Viens vite !

Nous nous mettons à courir jusqu'aux escaliers. Il ouvre la porte et me tire en descendant les marches le plus rapidement possible.

- Mais qu'est-ce qu'il se passe ? je demande.

- Je sais pas !

Une fois arrivés en bas, essoufflés, nous nous asseyons sur un banc. Robert arrive en courant. Et nous dévisage.

- Ian vient de m'appeler, vous ne devez pas rester là, on va vous déménager tous les deux dans la chambre 51.

Je le fixe.

- Vous êtes au courant ?

- Dès que j'ai lu ton dossier petite.

- Qu'est-ce que cette chambre à de spécial ? intervient Luke.

Robert hésite et nous regarde tour à tour.

- Elle est protégée.

Après être arrivés devant la porte de la fameuse chambre, Robert nous regarde, moi et Luke.

- Vous ne devez pas sortir d'ici, c'est bien clair ? On viendra vous donner ce dont vous avez besoin, mais vous, vous ne bougez pas.

Puis il ouvre la porte et nous entrons. La chambre est grande et spacieuse, pas comme toutes les autres.

- On va rester ici combien de temps ? je demande.

- Jusqu'à-ce qu'elle s'en aille, fait Robert, pas avant.

Puis il nous laisse là, tous les deux. Il ferme la porte et je m'assois sur un grand canapé situé juste en face d'un lit à deux places. La tapisserie de la pièce est rouge et semble ancienne, deux lampes murales sont accrochées de chaque côté du lit. La seule fenêtre est fermée, les volets aussi. Luke s'assoit en face de moi sur le lit, et regarde le sol.

- C'est quand même bizarre.

- Et on a absolument aucune idée de ce qui se passe...

Luke me regarde droit dans les yeux.

- Je n'avais jamais vu cette femme avant que tu arrives, fait-il.

- Attends, tu crois que c'est de ma faute ? Que je l'ai amenée ici ?

- Je crois, que elle est venue ici, parce que tu es venue.

Je m'apprête à répondre, quand il me quitte des yeux pour regarder derrière moi.

- Qu'est-ce que...

Il se lève et s'approche du canapé. Je lève la tête, au dessus de moi, se trouve un tableau, mais je ne vois pas très bien ce qu'il représente. Je me lève à mon tour et me place à côté de Luke,

- Est-ce que c'est... fait Luke.

Sur le tableau on voit trois personnes, un homme, une femme et un garçon qui doit être leur enfant. En bas du tableau, sur le cadre, se trouve une plaque où est gravé : << Ian, Nelson et Mathilda Grabfield >>. Je regarde le tableau. L'homme, c'est Ian. C'est lui mais en plus jeune, le tableau doit être vieux. Le garçon doit être Nelson, qui semble avoir douze ans, mais qui maintenant qu'il est le directeur du centre, doit être plus âgé. Puis, la femme, Mathilda, me fit penser a quelqu'un, mais je ne sais dire qui. Je me rapproche, elle a les cheveux bruns, frisés et longs. Elle porte une longue robe. Et sourit. Elle doit être heureuse. Mais ses yeux, ses yeux, je les ai déjà vus, j'en suis certaine. Les yeux ne trompent jamais. Deux yeux gris, tristes. Deux yeux que j'ai vu des millions de fois. Deux yeux qui me hantent jour et nuit. Deux yeux que j'avais vu la première fois, dans un cauchemar, qui me fixent, sans cligner, sans bouger.

C'est elle.
La vieille dame.