Hantée

CHAPITRE 3

- Qu'est-ce qui t'as pris ? me demande-t-elle.

- Je...

- Tu as jeté un couteau dans le mur Mary ! crie mon père.

- Je sais.. je.. je suis désolée..

- Pourquoi as-tu fais ça ?

- Mais parce qu'elle était là... cette vieille dame... elle me... elle me fixait et... je ne savais pas quoi faire !

- Mais de quelle dame parles-tu ? Il n'y avait personne ! dit-il.

- Personne ne la voit, il n'y a que moi et... elle est dans mes cauchemars, tout le temps, mais là, c'était réel, je n'y croyais pas...

- C'est bon, j'en ai assez de cette histoire de vieille femme et de ces cauchemars. Appelle Robert, on l'emmène au centre, tout de suite ! ordonne-t-il a ma mère.

- Quoi ? Quel centre ?

- C'est... un centre pour les gens qui on quelques problèmes mentaux, et peut-être que... un petit séjour là-bas ne te fera pas de mal !

Il sort et je fixe ma mère.

- Un asile ? Vous allez m'envoyer dans un asile psychiatrique ?

- Non, chérie c'est un centre psychiatrique pour les jeunes, mais ça ne durera pas longtemps ne...

- Je ne suis pas folle maman ! je crie.

- Je sais ! Je n'ai pas dit que...

- Alors pourquoi m'envoyer là-bas ? je la coupe.

- Pour peut-être faire disparaître cette vieille dame de ta tête.

- Elle ne partira pas.

- Ça vaut le coup d'essayer non ?

- Non !

- Robert à réservé une place, on part dans 10 minutes, prépare un sac ! dit mon père en entrant.

- Robert ? Je me tourne vers ma mère. Cet homme avec qui tu étais au téléphone ce matin ? Depuis quand vous envisagez de m'envoyer là-bas ?

- Tes cauchemars sont devenus insupportables Mary... répond mon père.

- Chérie, fais ton sac, tu verras bien, dit ma mère.

Je les regarde sortir et reste là, silencieuse, à réaliser ce qui vient de se passer. Mes parents me croyant folle, préparent depuis des mois mon admission dans un centre psychiatrique. Je soupire, encore sous le choc, regarde mon placard et me décide à préparer un sac, où j'y met un livre, une peluche et des photos. Je sors ensuite de ma chambre, veste en jean à la main, baskets au pieds et sac à l'épaule. Ma mère m'ouvre la porte et me fait rentrer dans la voiture. Je ne résiste pas, je trouve ça inutile et épuisant.

- Combien de temps va durer le trajet ? je demande.

- Un peu moins d'une heure, je crois, dit mon père.

Je me tourne vers la fenêtre et regarde le ciel noir, parsemé d'étoiles.

- Tu peux dormir si tu veux, propose ma mère.

Réalisant à quel point je suis épuisée, je ferme lentement mes paupières, essayant de ne pas penser à l'endroit dans lequel je me rend. Puis je me met à rêver.

Je suis seule. Dans une immense maison sombre, sans aucune fenêtre. La seule lumière provient de petites lampes allumées un peu partout dans la salle où je me trouve. J'entends des portes claquer, mais je ne vois personne. J'entends des pas se rapprocher. Je me retourne, puis je la vois, s'avancer vers moi, de plus en plus vite. Je ne l'avais jamais vue bouger. Je reste quelques secondes à la fixer et je réalise que je devrais plutôt courir. Alors je m'engage par la première porte que je trouve, je me retrouve dans un long couloir, je cours mais elle se trouve déjà devant moi, je me retourne, elle se déplace très rapidement et se retrouve à un mètre de moi. Sous le choc, je trébuche sur un obstacle invisible et me retrouve par terre, devant elle. Elle se penche vers moi, et, plus rien.