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Je marche. L'eau coule sur mon visage. Hannah...je n'aurai jamais pensé qu'elle me chamboulerait autant. Elle m'a vraiment changé. Exactement quoi je ne sais pas, mais je ne suis plus le même. Je n'ai jamais autant désiré une fille comme ça. Je n'arrive plus à réfléchir normalement. Mes pensées sont obnubilées par elle. Je m'assis par terre. Non pas à l'abri, mais bien sous la pluie. L'eau me permet de me vider l'esprit. D'être plus serein, ou du moins essayer de l'être. Je me moque des gens qui passent et qui me regardent étrangement. Oui, je suis sous la pluie. Oui, je suis assis par terre. Oui, je suis probablement ridicule et pitoyable. Mais qu'importe. Je suis juste amoureux, et lorsqu'on est amoureux, on est fou. Une personne âgée me lance une pièce. Je la ramasse et la lui redonne.

- merci mais je ne suis pas un clochard !
- vous êtes quoi alors ?
- amoureux.
- vous êtes fou mon pauvre garçon, souffla la personne avant de repartir.

Je me leva et lui cria《Je suis fou et je vous emmerde !》en essayant de me contrôler tout de même. Échec total. Heureusement, la personne m'ignora. Certaines voitures passaient par là, ralentissant en me voyant, puis raccélérant en observant que j'allais "bien". Hannah...Hannah...Hannah...tu m'obsèdes ! Putain. Je hurla. Fort. Très fort. Terriblement fort. De tous mes poumons. De tout mon souffle. Et je lâcha des larmes qui se mêlèrent à la pluie sur mon visage. Mon poing droit s'écrasa contre un mur. Mes phalanges craquèrent sous la violence de la frappe. Je continua à frapper. Mes deux poings ensanglantés, je frappai le mur, dont une partie était recouverte de mon sang.《Arrête.》sa voix me stoppa net. Si dure. Si tyrannique. Si puissante. Mon corps ne bougeait plus, je me crispa. Elle marcha vers moi. Lentement. Faiblement. Ses mains se posèrent sur mes épaules et je lui fis face. Son regard me transperça, me chamboula, me déstabilisa. Elle lâcha son apathique emprise de mes épaules. Sa main se plaça sur ma joue et son pouce caressa ma peau froide et mouillée. La sienne était aussi mouillée.

- tu peux me fournir une explication à ce que tu viens de faire, espèce d'idiot ?! dit-elle en enlevant sa main.
- les gens font parfois de drôles de choses quand parle leur coeur.
- non. Non, tu ne peux pas me dire que ce que tu viens de faire, là, c'était purement romantique ! Je ne te crois pas, Dan !
- si, ça l'est.
- en quoi frapper un mur est romantique ?! Explique moi ?!
- ok, ok. J'ai pas d'explications, souriais-je.
- arrête de sourire ! On dirait un con joyeux !
- merci pour la comparaison...
- de rien.
- et je souris parce que tu me fais sourire...si facilement.
- ok mais arrête tout de suite.
- Hannah ?
- quoi ?
- non rien.
- je vais t'amener à l'hôpital...maintenant. Mais dis-moi, pourquoi tu as fait ça ?
- j'étais énervé.
- ah ouais? Bah la prochaine fois, évite d'être énervé alors !

Elle m'attrapa par la main et me tira vers un arrêté de bus. Je retira vivement ma main. Elle me la rattrapa et recommença à marcher. Aller Dan ! Oublie un peu ta fierté, espèce d'idiot ! Tu es fou amoureux de cette fille ! Embrasse là. Maintenant !
J'écrasa mes lèvres contre les siennes et plaqua son corps contre le mien. J'emprisona de mes mains glacées son doux visage angélique. Je pus enfin goûter au délice de ses lèvres.

Point de vue de Hannah.

La boule de feu coincée dans ma poitrine explosa. Mes organes se retournèrent un à un. Je tira violemment sur ses cheveux. L'excitation montait en moi. Ses mains couraient dans ma chevelure, tout comme moi. Ses lèvres, mouillées par la pluie, sont si douces et si goûteuses. Mes mains descendent sur son cou pour faire pression. Et je me rapprocha à nouveau de lui. Nos corps étaient collés, extrêmement collés. Mais le peu d'espace qui nous séparait me paresser infiniment grand. Ses mains entourent mon visage pour le repousser. Je n'ai même plus de souffle pour respirer. Je l'avais tant attendu, ce baiser. Je ne pouvais détachée mon regard de ses lèvres. Comme si j'étais magnétisée. Et je replongea dans le délice de ses lèvres rosées.

***

L'homme marchait avec son fils. Son petit garçon qu'il aimait tant. Tous deux marchaient dans le cimetière. Le vent était chaud. La chaleur régnait. Un beau mois de juin s'annonçait. Josh et son père se posèrent près d'une tombe blanche.

- le blanc. La couleur préférée de ta mère.
- ouais...mais elle aimait pas le violet ?
- oui, avant. En fait, je crois qu'elle aimait toutes les couleurs.
- ouais...
- elle te manque ?
- beaucoup, oui.
- si elle avait été là, elle aurait aimée que tu lui présentes ta copine, souria l'homme.
- papa ! J'en ai pas, je te l'ai déjà dit !
- et la petite Molly ?
- ce n'est que mon amie, insista le jeune garçon. Et puis j'ai plus quatre ans ! J'en ai seize maintenant ! Je n'ai pas besoin de tes conseils.
- elle est mignonne tu sais.
- je trouve que non.
- tu sais, ta Molly, elle ressemble beaucoup à ta mère. C'est le genre de filles sur laquelle on ne s'attarde pas vraiment. Tu vois, ces filles simples, gentilles, drôles et sympathiques; mais dont le physique laisse parfois à désirer ? Et bien, c'est Molly.
- oui mais pourquoi tu pense qu'elle me plaît ?
- quelque chose doit t'attirer chez elle.
- ou pas.
- Josh, je peux te certifier que lorsque tu as connu une fille comme elle, ta vision sur ce genre de personnes changera. Oui, vraiment. Ce n'est pas parce qu'elle n'a pas un physique avantageux qu'il ne faut pas apprendre à la connaître.
- tu veux dire quoi par la ?
- elles ont tellement de choses à dire, elles sont vraiment intéressantes, comme l'était ta mère, et comme doit l'être Molly.
- je sais pas. Mais papa, je peux te demander quelque chose ?
- je t'écoute, dit l'homme en se redressant légèrement.
- c'était quand la première fois que tu avais embrassé maman ?
- c'était sous la pluie..
- comme si c'était dans les films, ria le garçon.
- oui, comme dans les films.
- mais ne te fais pas d'illusions. Molly et moi, ça ne se fera pas. Ce n'est pas mon style.
- parce qu'elle n'a aucune forme ?
- ouais.
- c'est normal de dire ça. C'est de ton âge. Mais n'oublie pas, apprends à découvrir les filles comme Molly, celles qui ne sont pas attirantes physiquement. Tu vois très bien de quoi je parle. Je peux te promettre que tu seras agréablement surpris.

Ils déposèrent chacun un bouquet et s'éloignèrent lentement de la tombe.

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Voilà. L'histoire s'arrête ici. J'espère qu'elle vous a plu ! Bisoous et à bientôt !

Hannah.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant