Vie parallèle (Selena Gomez)

Chapitre 16 ✔

Rien ne s'était passé depuis les deux jours suivant la bataille. La routine, pourrais-je l'appeler. Mr Matthew et Mr Dos Santos avaient presque fini. D'ici deux ou trois jours je serai chez moi. Les autorités continuaient de me rechercher mais officiellement l'affaire était close. Selena était partie voir sa famille au Texas et prévoyait d'acheter une maison là-bas. Justin et Alfredo s'était embrouillés. Et devinez la cause ? Moi. Selon le black, je serai nocif où j'aurais une mauvaise influence sur lui. Nash quand à lui s'est volatilisé. Depuis que je avait parlé avec je ne sais qui, il n'avait plus contacté Justin. Il avait été probablement effrayé par la mésaventure avec l'esprit.

En ce moment, j'étais seule dans la villa. Il était parti voir les enfants malades à l'hôpital. Il prévoyait même de se laisser pousser les cheveux suffisamment puis les couper afin de les donner aux cancéreux, comme Nash. C'était un acte généreux, même si à première vu, on ne dirait pas. J'arpentais les pièces sans destination précise. J'avais arrêté de penser au lendemain. J'essayais de m'en convaincre. J'ouvris la grande baie vitrée qui donnait sur la piscine. En sortant, je pris une grande respiration en fermant les yeux. Je faisais le vide dans ma tête, je m'apaisais peu à peu.

En les rouvrant, le paysage n'était plus le même. La piscine était vide et de la moisissure ornait le tout. L'herbe n'était plus verte mais grise, brûlé par le feu. L'odeur pestilentielle de la mort envahissait les alentours. J'avançais fébrilement jusqu'à l'autre parti de la pelouse. Des tâches rouges se disposaient un peu partout. Certaines provenaient des cadavres encore frais et d'autre sans raisons. L'odeur infecte rongeait l'intérieur de mes poumons. Il y avait des corps de tout âge. Des femmes, hommes, enfants et même d'un nourrisson. Un corps calciné tenait fermement quelque chose entre ses mains. Je m'approchai et fus horrifiée de voir que c'était la tête de son bébé. On lui avait coupé la tête et sans doute elle avait réussi à sauver cette partie du corps. Un vrai massacre, constatai-je abasourdie. J'entendis un cri provenant de l'autre côté. Je m'y dirigeai et constatai qu'un homme en costume menaçait une femme. Il tenait une arme dans sa main droite et le coup de la femme dans l'autre. Je mis instinctivement ma main sur ma bouche devant l'horreur de la situation. Je voulais aller l'aider mais la peur me paralysait.

Une main se posa sur mon épaule, me faisant sursauter. La personne entreprit ma réaction et me bloqua la bouche de son autre main, me tirant vers elle par la même occasion. En lieu sûr, comme il le disait, l'individu me lâcha. Je tournai la tête et fus horrifiée de voir Justin, en tenu de combat, des cicatrices plein le visage. Il portait également une lourde arme. Pendant un petit moment je le fixai, jusqu'à ce qu'il m'interrompt :

- Comptes-tu me fixer encore longtemps Selena ? C'est pas avec tes beaux yeux que tu vas gagner la guerre !

Quel guerre ? De quoi parlait-il ? Mon cœur s'accélérait à la mesure que les coups de feu retentissaient.

-Que se passe-t-il ? Pourquoi tu parles de guerre ?, ma voix était tremblante tel que si j'avais pleuré toutes les larmes de mon corps.

Il me regarda méchamment puis fit signe à un soldat derrière nous. Celui-ci s'exécuta sans plus attendre.

-Lieutenant Selena, ressaisissez-vous ! Nous sommes en guerre depuis quatre ans, je suis votre supérieur. Placez-vous au côté du soldat Alfredo et attendez mes ordres.

J'hochai la tête suite à ses instructions et balayais la pièce du regard. Je vis Alfredo et me plaçai derrière lui. Il n'avait pas du tout la même allure ni la même coupe que celui que j'avais connu. Il était plus viril et son visage était ferme, dénudé de vie. C'était en les comparant que je m'aperçus des dégâts de la guerre, non seulement sur le territoire mais aussi sur les hommes. Je baissai le regard sur mes vêtements. Ils étaient les mêmes que ceux de Justin et Alfredo, peut-être avec un peu plus de sang. Je ne m'étais pas rendue compte que je portais une arme en bandoulière. Je la saisis et la pointai sur le mur. Sans que je ne m'y attende, la gâchette céda et la balle s'explosa dans le mur. Il se fissura rapidement et il s'écroula vers l'extérieur.