Après « l'explication » de Trash quant à cette édition spéciale, nous nous fîmes escortés vers nos fameux jets privés.
Un militaire était posté à mes côtés, et armé le militaire à mon plus grand malheur. Pas que j'aurais voulu m'enfuir mais... Non, en fait j'aurais été sérieusement capable d'essayer de m'échapper sans ça. Autant m'enterrer directement vu à quel point j'étais désespérée... Certaines fois, je me faisais vraiment pitié.
Le plus humiliant dans cette affaire étant qu'Amon, qui était à mes côtés puisque nous allions partager le même moyen de transport, avait quatre militaires pour lui tout seul. En gros j'avais été catalogué comme la plus faible du duo...
J'aurais vraiment, vraiment dû me retenir de fondre en larme.
– C'est encore loin ? demandai-je poliment à mon garde du corps personnel.
Il me lança un regard ennuyé sous son... chapeau, et ne daigna même pas répondre à ma question, se contentant juste de continuer à me guider dans les couloirs du palais présidentiel. J'avais l'étrange impression d'être considérée comme un insecte nuisible envoyé dans des laboratoires pour qu'on l'étudie sous tous les angles... Sauf qu'en l'occurrence on allait m'envoyer dans une ville inconnue et on allait m'observer mourir au côté d'un monstre.
– Hey ! Je t'ai posé une question ! m'acharnai-je.
Cette fois ci, il ne me fit même pas l'aumône d'un regard le con. L'agacement, mais aussi le désespoir, commençaient doucement mais sûrement à bruler dans toutes les fibres de ma peau. Les larmes me montèrent une nouvelle fois aux yeux quand je compris que si il ne me répondait pas, c'était simplement parce qu'il n'avait pas envie de parler à un futur cadavre.
Au lieu de laisser échapper toute la douleur que je ressentais, je le dévisageais avec toute la haine dont j'étais capable, et je le vis esquisser un sourire en coin.
Je n'avais jamais été réputée pour mon calme à toute épreuve, aussi lui envoyai-je un énorme coup de pied dans son tibia.
– Bordel ! jura-t-il avec un glapissement de douleur.
Je souris.
– Alors ? demandai-je d'une fausse voix innocente.
– Bientôt, cracha le militaire.
Le regard mauvais qu'il me jeta m'aurait fait pâlir dans toute autre situation, cependant je savais parfaitement qu'il lui était formellement interdit de me faire du mal étant donné que j'étais une des Choisis, et qu'il fallait que je sois à peu près entière en rentrant dans la ville où allait se dérouler le Jeu de cette année.
Du coup je ne me gênai pas pour lui cracher au visage. Faut croire que me rendre compte que j'allais mourir m'avait donné des ailes pour défier le monde entier...
Il resta stoïque quelques instants, l'air de pas avoir enregistré ce que je venais de faire. Puis il me regarda avec encore plus de froideur si possible, et m'envoya son poing dans la mâchoire avec une force nettement supérieure à la mienne qui me propulsa violemment au sol. Je hoquetai et me redressai légèrement pour cracher une gerbée de sang. Je fondis en larme alors que la douleur me pulsait dans les tempes et me faisait tourner la tête ; j'étais à deux doigts de l'évanouissement.
– Mais ça va pas ?! rugit une voix étrangement familière. Legacy tu vas bien ? s'enquit-elle plus doucement après s'être approchée de moi.
Je relevai les yeux pour croiser ceux bleu comme le ciel d'Amon. Je voyais flou à cause de mes pleurs et de la douleur que m'avait provoqué le coup de l'homme, et essayai de me relever, ce qui se solda par un échec des plus cuisants.
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Le Jeu : Survivre
Science FictionAprès la Troisième Guerre Mondiale, le monde a bien changé. Seul le pays des Etats-Unis est encore debout, et pour contrôler la population Le Jeu a été créé. Quarante participants. Deux survivants. Une série d'épreuves pour déterminer les plus forts...