Notre jet privé se posa en douceur sur un sol désolé. Il n'y avait vraiment pas d'autre mot, tout n'était que ruine à perte de vue... La terre était grise et semblait recouverte d'une sorte de poudre noirâtre qui volait dans les airs à chacun de mes pas. Autour de nous, des édifices qui avaient autrefois dû être majestueux et surtout très hauts... Maintenant il n'y avait que des blocs de béton tenant à peine debout avec des morceaux des plafonds juste à leurs pieds.
Même l'odeur, qui régnait là, puait la mort à vrai dire.
– Charmant, commenta Amon.
Je le regardai d'un air blasé. Je me fichais complètement qu'on soit seuls tous les deux ici, et qu'on allait mourir dans peu de temps. En fait, plus je mourrai vite, moins je souffrirai n'est-ce pas ?
Et puis le décor ne m'étonnait pas plus que ça. Chaque année ces malades envoyaient les Choisis dans une ville de l'ancien temps. Evidemment, plus les années passaient, plus les conditions étaient difficiles puisque le monde était à l'abandon...
Paris. Je me demandai comment cette ville avait été autrefois... En général, savoir si l'endroit où se déroulait le Jeu de l'année avait été populaire était un énorme avantage. Plus on atterrissait dans un endroit important, plus il fallait se méfier.
– Bon suis-moi, m'ordonna Amon.
– En quel honneur ? répliquai-je froidement.
Il me lança un bref regard ennuyé et commença à marcher vers les bâtiments alentours. Au bout de dix mètres il se retourna :
– Parce que je n'ai absolument pas l'intention de rester ici, sans bouffe et eau, plus longtemps que ça. On va en chercher c'est tout.
Je finis par le suivre en grommelant, cette idée ne me plaisait pas mais Amon avait raison... On n'allait tout de même rester assis là pendant des heures sans rien faire à attendre le premier jeu qui nous opposerait aux autres équipes. Bien que si j'avais été seule, c'était exactement ce que j'aurais fait.
Sauf qu'il était avec moi à mon plus grand damne.
oOoOo
– Y a rien ici ! soufflai-je d'agacement.
– T'énerves pas c'est bon, on va trouver j'te dis.
Si un regard pouvait tuer, Amon serait mort depuis plus de dix ans. Ça faisait déjà au moins trois heures qu'on ne cessait de retourner les ruines des bâtiments qui étaient proches de l'endroit où le jet nous avait déposés. Je crachai de la suie noire et chaque parcelle de ma peau semblait en être imprégnée... Si ça se trouvait, c'était du charbon !
En plus de ça, ces constructions ne m'inspiraient absolument pas confiance. Elles tenaient à peine debout et je paniquais à l'idée même que tout s'effondre sur nous, et qu'on meurt asphyxiés ou pire encore.
Le pire, c'était que nous n'avions rien trouvé. J'avais soif, faim et j'étais surtout très fatiguée. Jamais je n'avais eu l'habitude de faire autant de sport chez moi, et il fallait dire que ça s'en ressentait...
– Amon j'en peux plus... finis-je par abdiquer complètement à bout de force.
Je respirai aussi fort qu'un bœuf et j'étais pliée en deux, appuyant mes mains sur mes genoux. Il me considéra d'un œil critique avant de soupirer et d'enlever sa veste pour me la tendre d'un geste impatient.
On avait tous les deux reçus des vêtements « faits exprès pour le Jeu, obligatoire à porter ». Cependant, je ne comprenais pas pourquoi il voulait me donner son habit, j'avais le mien et ça me suffisait amplement.
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Le Jeu : Survivre
Science FictionAprès la Troisième Guerre Mondiale, le monde a bien changé. Seul le pays des Etats-Unis est encore debout, et pour contrôler la population Le Jeu a été créé. Quarante participants. Deux survivants. Une série d'épreuves pour déterminer les plus forts...