- Ils arrivent, murmura Andréa alors que j'étais restée appuyée contre son épaule.
- Je sais, affirmai-je sobrement en me redressant légèrement. Merci de m'avoir écouté.
- Je n'ai rien fait qui mérite un quelconque remerciement, je n'ai fait que tenir mon rôle de lié.
- Ce n'est pas totalement vrai, souris-je sobrement sans le regarder. Jusque là tu as tenue ce soit disant rôle, à distance. Mais pas aujourd'hui. Tu as été là et je t'en remercie.
- Pourquoi ?
- Pourquoi quoi ? Interrogeai-je en me tournant un peu dans sa direction.
- Pourquoi ne m'as-tu pas forcé à accepter le lien ? Pourquoi ne m'avoir jamais reproché toute la haine que je pouvais ressentir envers toi alors que tu n'avais rien fait ? Pourquoi ne pas m'avoir dit d'aller me faire voir quand je t'accusais de tous les maux de la terre et que tout était ma faute ? C'est moi qui ait choisi ce lien. Toi, tu n'as fait que me sauver la vie ce jour-là et je ne t'ai montré aucune gratitude.
Je soupirai lourdement. Pourquoi ? Je ne savais pas réellement. Pour un tas de raison. Peut-être parce que je comprenais sa haine, peut-être parce que le monde des marqués me paraissait de plus en plus trouble et incertain. Les choses devaient changer, c'était une évidence. La haine. La peur. L'envie de pouvoir. Tout ça avait fait des marqués, des êtres capable d'une cruauté sans norme. Je l'avais déjà trop vue.
Et puis ce n'était pas moi, tout simplement. Je n'avais jamais demandée à être là, jamais demandé à être lié à quelqu'un, jamais demandé à être quelqu'un d'important. Depuis longtemps j'avais cessée de me plaindre sur ma vie qui n'avait plus rien de normal, je l'appréciai pour cela, pour tout ce qu'elle m'avait apportée dans sa bizarrerie. Mais, pour autant, je restai la même personne. J'étais toujours la même personne. J'avais changé sur bien des points, je n'étais plus aussi peureuse et plus aussi naïve qu'avant mais j'avais gardé les même valeur. Je respectais la vie et tout ce qu'elle signifiait.
- J'ai pas vraiment de réponse claire à te donner, avouai-je finalement en me redressant. Je suppose que je comprenais ce que tu ressentais. Ton besoin de liberté, tes regrets, tes envies...tu es quelqu'un de foncièrement bon et tu as connus tellement de difficulté...je n'avais pas envie d'être une énième embûche à la vie que tu rêves de mener. Je me sentais responsable de ne pas avoir éviter ton regard à ce moment là et responsable de ne pas maîtriser ce lien, d'être maladroite dans mes mots et dans mes gestes.
- C'est moi qui était idiot, soupira-t-il lourdement en grimaçant. Je déteste l'admettre mais plutôt que de t'aboyer dessus, j'aurai dû t'expliquer ce lien.
Je pouffai vaguement devant son air mécontent et il me fusilla aussitôt du regard, n'appréciant pas du tout mon rire moqueur. Mais à peine levait-il ses yeux brun sur moi qu'il cessait aussitôt de me dévisager avec agacement, un soupir s'échappant plutôt de ses lèvres alors qu'il détournait le regard. Je fixai à mon tour mes pieds alors que ses pensées m'envahissaient avec une netteté soudainement. Il aimait mon sourire. Mes joues s'empourprèrent et je ris négligemment quand il gronda lourdement, tout aussi gêné.
- Il va me falloir du temps pour m'habituer à ça, bougonna-t-il.
- Moi aussi, admettais-je. C'est gênant.
- Mais pratique, enchaîna-t-il en se redressant à son tour pour se placer face à moi, le regard plus sévère. La prochaine fois que tu décide de partir seule, préviens-moi.
- Le principe de partir seule, n'est-il pas de me retrouver seule ? Suggérai-je.
- Même si tu t'éloigne, j'aurai toujours accès au moindre de tes pensées, souligna-t-il en haussant les épaules. Alors autant me garder prêt de toi et me laisser te protéger correctement.
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Water Lily : l'éclosion.
FantasyQui suis-je ? Depuis bien longtemps cette question me tourmentait. La réponse qui me venait le plus souvent était que j'étais la fille d'Eleonore et de David, j'étais aussi la petite-fille de Nana et j'étais l'amie de Tamara, d'Andrew et de tous les...