Séance de torture. Les talons sont obligatoires ? Pitié ?

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- La calamité, rit vivement Devon en me faisant le fusiller du regard. Tu avais raison en disant que tu es vraiment nulle sur des talons.

- Ne te moque pas, répondis-je en lui balançant le premier livre qui me tombait sous la main. Tu ne sais pas quel calvaire c'est.

- Et je préfère ne jamais le savoir, approuva-t-il dans un sourire en coin. Dire que j'ai faillis penser que tu savais enfin tenir sur tes deux jambes... j'ai même presque cru que Maël avait réussi à te transformer en véritable princesse !

- Dois-je te dire d'aller te faire voir ? Lançai-je vaguement bougonne.

- Pas la peine, sourit-il à pleines dents. Je sais que tu ne le penses pas.

Je lui fis la grimace alors que ce type avait le don de me rendre aussi gamine que lui. Il sourit un peu plus fièrement et je soupirai profondément. Il ne fallait pas que je rentre dans son jeu. Me ramenant à la réalité, la main ferme de Maël saisit mes hanches et son sourire fit accélérer les battements de mon cœur. Protecteur, il posa son torse contre mon dos, me permettant d'y trouver une stabilité rassurante et chaude.

- Ne l'embête pas Devon, elle a réellement progressé alors ne la décourage pas.

- Il en faut plus pour la décourager, affirma l'intéressé en haussant les épaules.

- Si tu es là pour la déconcentrer, je préférerais que tu t'en ailles, soupira Maël.

- Désolé, je ne peux pas désobéir à son ordre.

Je détournai le regard, mal à l'aise. Kenan lui avait ordonné d'assister à chacune de nos répétitions et Devon n'avait pas désobéis une seule fois, agaçant profondément Maël qui avait clairement espéré pouvoir passer un peu de temps seul avec moi. Il souhaitait me parler d'Andréa, du lien qui m'unissait à lui. Je ressentais sa nervosité depuis que celui-ci était arrivé au château et je ne pouvais que me rendre compte qu'il tentait, au maximum, de faire en sorte que je ne sois jamais seule avec lui. Je souris légèrement, finalement attendri par son comportement, et vins appuyer mon poing sur son épaule afin d'accaparer son attention.

- Laisse-le dire, j'ai l'habitude, affirmai-je alors qu'il semblait se détendre fixant mes yeux des siens. On reprend ? Il ne nous reste plus beaucoup de temps.

- Dépêchez-vous, geint Devon. J'ai autre chose à faire que regarder notre chère princesse écrabouiller les pieds d'un ange...

- Devon, grognai-je.

- Je ne fais que dire la vérité, se défendit-il en levant les mains en l'air. Je suis pas accusable de quoi que ce soit là.

- C'est bon, soupira profondément Maël alors que j'avais réussi à le détendre quelques secondes seulement. Demande à mon frère de venir, il semble qu'on doit mettre les choses au point.

Devon resta immobile, assis sur le bureau d'Andrew. La pièce avait été reconvertie en salle de répétition puisqu'elle était l'une des seules du château à être suffisamment grande tout en garantissant que personnes n'y mettrait les pieds sans raison. De plus, elle permettait aisément de changer d'activité : elle était suffisamment spacieuse pour l'apprentissage de la danse avec Maël et très confortable pour les longues heures d'enseignements où Andrew tentait de m'inculquer l'étiquette du monde marqué.

Assez nerveuse, je soupirai quand Devon hocha la tête, approuvant le désir de Maël de mettre les choses au clair. Je n'aimais pas ça. Mais alors pas ça du tout. Je tirai sur la manche de Maël et il me fixa avec douceur. Sa main attrapa la mienne et il serra mes doigts avec une tendresse infinie. Je n'arrivais pas à croire que j'avais ignoré jusque là la possibilité qu'il pouvait me plaire incroyablement. Tout autant que Kenan. Et mon cœur se serra douloureusement. Je n'aimais pas ça. Je n'aimais pas tanguer à ce point entre l'un et l'autre, et, pourtant, j'étais incapable de faire autrement. Comment étais-je censée départager l'ange et le démon ? Pour le moment, j'en étais sinistrement incapable.

Water Lily : l'éclosion.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant