Chapitre 1

1.5K 65 17
                                    

Externe

Ses muscles se tendent et se rétractent au rythme de sa course. Le souffle commence à lui manquer mais il lui est hors de question d'y prêter attention. Il faut juste continuer à courir, à s'enfuir.
A LES fuir.
Il faut les devancer et au plus vite.
Pourtant, Ils approchent de plus en plus.
Ils ne sont plus très loin.

?

Les bâtiments semblent se noircir à mesure que ma course avance. Tout ce qui m'entoure est gris, même le ciel.
Il y a un croisement, j'essaye de garder mon rythme.
Ne surtout pas s'arrêter.
Je cours depuis un bon moment déjà mais la fatigue n'apparaît que maintenant. Ils n'ont par l'air de vouloir me lâcher et me laisser partir en toute tranquillité.... Tant pis pour eux. J'enchaîne les virages tout en accélérant. Ils commencent vraiment à me taper sur le système... Une cour se dégage devant moi, je m'élance vers le bâtiment, poussant au maximum, atteignant ma vitesse de pointe. Le petit immeuble se situe au bout de la vaste étendue abandonnée et constitue mon unique objectif, peut-être même ma chance d'échapper à mes poursuivants. Les nuages accordent, durant un court moment de gentillesse, le passage de quelques rayons de soleil. Ceux-ci disparaissent bien vite : les nuages ne sont pas du genre à donner de l'espoir à qui que ce soit, même pas à leur patron M.Soleil, et surtout pas à moi.

J'atteins, au bout d'une dizaines de secondes, l'édifice qui a des allures d'école désaffectée.
Toutes les portes sont verrouillées, certaines fenêtre sont complètement éclatées, leurs boyaux de verre gisant sur le sol, tout autour. On dirait que j'ai vraiment bien choisi mon coin pour m'enfuir : pas de témoins, pas de caméras non plus, donc rien qui puisse prouver mon passage par ici.
Rien, à part Eux.
Un escalier montre le bout de ses marches sur le côté gauche de l'immeuble. Pas de temps à perdre, je le grimpe en mode marathon, sautant des marches.
Une fois en haut, je parcours le toit tout en évitant les cheminées qui sortent par-ci par-là de celui-ci, sans prendre la peine de m'arrêter.
Si je le fait, c'est du tout cuit pour moi.

Ils me talonnent toujours et se rapprochent de plus en plus.
Ils finissent par me rattraper... L'un d'entre eux parvient à me saisir par les bras, tentant de m'empêcher toute retraite.
Il est bien aisé de m'attraper, par contre, me retenir, ça c'est autre chose. Il est hors de question que je me fasses choper maintenant, pas après tous mes efforts...

Bientôt, je me retrouve sans poursuivants.
Tous sont au sol, inconscients.
Il faut vite déguerpir avant qu'Ils ne se réveillent et en appelle d'autres.
Et oui, pour le moment ma vie se résume à courir, fuir et survivre... que de jolis mots n'est-ce pas?
Un mini bâtiment sur le toit de l'immeuble me sers de virage et....
.... m'empêche de freiner avant de percuter....

J.

Aujourd'hui était censé être une belle journée, je dis bien censé car le Soleil n'a jamais montré un seul de ses rayons à cause de tous ces nuages qui ont accompagné la pluie de ce matin.
Pour me changer les idées, après avoir passé une semaine à me préparer matériellement et psychologiquement à la rentrée (qui est dans deux jours) j'avais décidé de rester un petit moment à mon endroit préféré.

Le Vieux Collège de la Campagne.

C'est -comme son surnom l'indique- un collège désaffecté où traîne la racaille du coin, et surtout moi. Je ne fais pas partie de la racaille mais je ne cherche pas non plus les problèmes. Ils l'ont bien compris et c'est pour cela qu'ils me laisse déambuler librement sur leur «territoire». Le collège n'a rien de bien charmant entre ses tables renversées, ses fenêtres brisées et tout le reste qui traîne au sol, cependant le silence immobile et l'ambiance mystérieuse qui l'entoure comme un manteau lui donnent un côté assez rassurant. C'est le lieu parfait pour fuir l'atmosphère pesante et polluée de la ville.
Pourtant, parmi tous les petits recoins isolés qu'offre l'immense bâtisse, le toit reste mon refuge privilégié. On y a une vue d'ensemble sur la campagne environnante incroyable. C'est vraiment beau et j'aime y rester durant de longues minutes, voire des heures, la musique dans les oreilles, les yeux rivés vers toutes ces couleurs changeantes. Tous ces tableaux qui varient de manière unique et si poétique, chaque jour, chaque saison.

Seulement aujourd'hui, je me suis endormi comme un petit enfant, appuyé contre l'une des vielles cheminées, un aire merveilleux et enjôleur de piano envahissant mon esprit.
Voilà qu'il est 18h passé. Je devais déjà être chez moi, bien au chaud, en train de me préparer pour la nouvelle année scolaire. Les quelques rayons de ce soleil de mars qui ont réussi à passer la barrière formée par les nuages sont d'un orange doux, couleur caramel. Ils recouvrent par endroits la rase campagne et le bâtiment sur lequel je m'active.
Je me dépêche de descendre de mon perchoir et me dirige vers le seul escalier donnant directement sur la cour.

Au détour de la cage d'escalier donnant vers l'intérieur du bâtiment je suis comme.... projeté au sol par quelque chose qui pousse un petit cri de surprise.
Je me relève, et regarde ce que je venais de percuter.
Ou plutôt qui je venais de percuter.

Des baskets noires, un jeans noir, un sweat noir et des cheveux noirs.

Running Way | Jimin [BTS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant