Running Way | Jimin [BTS]

Chapitre 6

Jimin

Mal de tête.
J'ouvre difficilement un œil et le referme aussitôt. La lumière du jour est beaucoup trop agressive. J'ai vraiment trop mal. Mes côtes me brûlent, mon œil droit est enflé, ma tête va exploser. J'essaye encore une fois de me réveiller, toujours aussi embrumé et crevé. Je m'assoies avec lenteur sur le bord du lit, n'ayant aucune réelle envie d'en sortir. Avec un effort supplémentaire je regarde aux alentours.

Une chambre aux murs blancs couverts de posters en tous genres, de basket-ball et de rappeurs pour la plus part. Un bureau où s'entassent des livres d'école qui n'ont jamais été ouverts, une grande armoire débordant de vêtements, une bibliothèque, au-dessus du lit une fenêtre... Ce n'est pas chez moi.

La porte s'ouvre sur un visage que je ne connais que trop bien.

- Alors? Bien dormi?

Suga

- Alors? Bien dormi?

Il a l'air totalement défoncé. Son œil au beurre noir a bien gonflé, il a des bleus tout le long de la mâchoire. Il se tient les côtes. A coup sûr, il en a au moins une de cassée. Minimum vu ce qu'il s'est mangé. J'ai mal pour lui.

Il me regarde bizarrement, comme s'il ne s'attendait pas à ce que se soit moi qui ouvre la porte, mais quelqu'un d'autre.

- Ou...ouais ça peut aller, merci... sa voix est faible, il paraît troublé et me fuit étrangement du regard, encore perdu dans les brumes qui le tenaient encore prisonnier quelques instants plus tôt.

- T'as toujours autant mal aux côtes? Tu souffres quand tu parles?

- No-non ça va...

- T'es sûr? Tu veux pas un médicament?

- Non t'inquiète, ça va, merci.

Il essaye de se lever, je m'avances pour l'aider et finis par l'amener, bras dessus, bras dessous, au rez-de-chaussée, descendant avec précautions les escaliers.
Il s'écroule sur une des chaises autour de la grande table, au centre de la salle à manger.

- On a encore une bonne demi-heure devant nous avant d'aller au lycée, dis-je pour combler ce silence pesant, tu veux manger quelque chose?

- Non, j'ai pas faim.

Il a l'air distrait. Ça m'inquiète.

- T'es sûr que ça va?

- Oui, si je te dis que ça va, c'est que ça va! il hausse le ton, fronce les sourcils, sa voix se fait dure.

- Ok, ok, c'est tout, ne t'énerves pas...

Il fait la tête? Pourquoi? Je préfère ne rien demander et, en attendant qu'il s'exprime de lui-même, je triture un journal qui traînait.

- Comment ça se fait que je suis chez toi? finit-il par demander, et surtout... qu'est ce qui s'est passé hier soir pour que je me retrouves dans cet état?

Il ne se souvient de rien? D'ABSOLUMENT rien?

- Une... une bagarre avec des racailles...