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- " Nina préféra rentrer chez elle et partit dans la direction opposée."

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22 heures - Pauline.

        Je marchais toujours à travers les couloirs du campus. Il devait être très tard, car la nuit était déjà tombée et il n'y avait plus personne. Je me demandai combien de temps j'avais bien pu passer à la bibliothèque. Les livres et moi, une véritable histoire d'amour. C'était d'ailleurs pour cela que j'avais choisis cette université, l'une des principales raisons du moins.

Il fallait dire finalement que le naturel revenait au galop. Moi qui avais toujours été renfermée et discrète, toujours avec un bouquin à la main lors de mes années de lycée, je retournais à présent à mes vieux démons. Pourtant ce n'était pas faute d'avoir essayé de me "sociabiliser" comme le dirait si bien Nina, mais quoi que je faisais, je préférais chaque fois me trouver dans une bibliothèque qu'à traîner avec des amies. Hum, moi et mes goûts étranges.

En parlant de réaction étrange, le cours de littérature de ce matin ne faisait que tourner en boucle dans ma tête. Gallien m'avait bel et bien regardé toute la durée du cours et je n'étais pas folle. Attention, non pas que ça me plaisait mais tout de même ... Je ne saurais même pas décrire ce que j'ai ressenti lorsqu'il me fixait de ses yeux écarlates. Je me sentais à la fois malaisée, surprise, gênée, et peut être ... excitée ?

Wow on se calme, il faut bien que tu te rappelles qui il est et surtout ce qu'il fait. Puis pourquoi s'intéresserait-il à une fille comme toi ?

C'est vrai, je porte des lunettes pour lire, des jeans tous les jours -j'ai voulu essayer une jupe avec des talons le jour de la rentrée mais ça ne m'avait pas réussi-, je ne me maquille que très rarement, en bref je suis loin d'être une bombe. Pourtant j'étais bien la personne sur qui ses yeux s'étaient posés, Nina me l'avait confirmé.

Pathétique.

Oui bon ça va, ce n'était pas comme s'il était repoussant, loin de là ! Il faut que j'arrête de penser à lui, je vais devenir folle. Encore perdue dans mes songes, je tournai dans un nouveau couloir plus éclairé que les précédents grâce à la lumière de la lune. Je sortis mon téléphone pour regarder l'heure, 22 heures largement passées. Il fallait vraiment que je sorte d'ici.

Soudain, alors que je m'apprêtais à tourner une fois de plus dans une autre direction, quelque chose passa devant moi comme une ombre à une vitesse fulgurante. Je sursautai maintenant effrayée, puis les lumières se mirent à vaciller avant de s'éteindre toutes au même moment. Je repensai à la nuit dernière, prise de panique, je me trouvais dans la même situation : seule, sans personne susceptible de m'aider, poursuivit par une ombre. J'accélérais la cadence, impatiente de pouvoir rentrer chez moi saine et sauve et de lui échapper, je courrais presque.

Je pivotai en sentant un frisson dans mon dos mais rien, il n'y avait personne. Je me retournai alors, voulant reprendre ma course, mais mon cœur rata un battement lorsque mon crâne heurta quelque chose. Je réussi à conserver l'équilibre, mais pas pour longtemps. Quand je levai la tête pour regarder ce que j'avais bousculé, je crus que le ciel me tombait sur la tête.

Gallien.

Il était là, me surplombant de ses presque deux mètres, le corps en partie illuminé par l'astre blanc, habillé comme ce matin, me scrutant de haut en bas. J'avalai ma salive péniblement tandis que nos regards se croisèrent. Il était impénétrable, ce qui n'était pas une nouveauté chez lui, pourtant je crus déceler une once de colère au fond de ses pupilles. Je tressaillis à l'idée d'une faute que j'avais bien pu commettre et de ce qu'il pourrait alors me faire subir, même si je n'avais aucun souvenir d'avoir fait quelque chose de déplacé. Je tentais à mon tour de rester le plus calme possible en essayant de ne rien laisser paraître.

The Big Bad Vampire [BP] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant