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" Cela me permettrait de faire un peu le vide, et puis j'en profiterais pour me soigner puisque je n'ai d'autres choix que d'obéir aux ordres de Sa Majesté."

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22 heures 30 - Pauline.

Ce soir encore je ne réussis pas à dormir. Buvant une gorgée de mon café devenu froid et amer, je tournai les pages de mon manuel de philosophie avec attention. Suite à mon absence de mercredi, je dus rattraper tous les cours que j'avais manqué et, comme il fallait bien commencer quelque part, je décidai de m'attaquer à la plus grosse partie : les cours de M. Tenor. Une succession de mots tous plus incompréhensibles les uns que les autres que je devais assimiler et comprendre toute seule.

Mais le bon côté, c'est que ces paragraphes à l'aspect de dissertation occupaient tout mon esprit et m'empêchaient de penser à des choses encore plus troublantes, comme la raison de mon absence d'il y a quatre jours.

Je n'avais pas revu ma grand-mère depuis, trop occupée avec ses problèmes de congrégation, mais j'avais néanmoins tenté de tirer des informations à Madysone, en vain. Elle restait aussi silencieuse qu'une tombe, pourtant je savais qu'elle me cachait quelque chose. Je n'étais pas dupe, et même si cela ne me regardait pas je ne pouvais m'empêcher de m'inquiéter pour mamie.

Une réunion de ce genre entre deux races ennemies ne se faisait pas souvent, du moins pas à ma connaissance. Il devait sûrement se passer quelque chose de grave, et à laquelle elle devait être mêlée. Je rechignai alors que je posai mon stylo sur mes cuisses.

Si seulement elle pouvait accepter de me faire confiance et de m'en dire plus, je pourrais peut-être l'aider, ou du moins essayer. Pour le coup, je me sentais totalement désemparée. Peut-être fallait-il que je m'ouvre un peu plus à elle ? Peut-être que ça l'amènerait à se confier, mais comment faire ? Et surtout quoi lui dire ? Je ne pouvais évidemment pas lui parler de Son Excellence, elle me tuerait ou tenterait de le tuer lui, mais je ne pouvais pas non plus lui parler de l'homme qui me suivait depuis le soir de la rentrée. Je n'avais d'ailleurs pas eu de nouvelles de lui après cette conversation bercée de sous-entendus à l'hôpital, ce qui m'avait laissé penser qu'il m'avait oublié et qu'il s'était lassé de moi.

Je posai mes bras sur le rebord de mon canapé. En y repensant, ses dernières paroles avaient eu de quoi me donner la chair de poule :

« - Ne sois pas impatiente, tu le sauras bien assez tôt. »

Que voulait-il dire par là ? Et pourquoi s'intéressait-il à moi ?

Cesse de te poser trop de questions, tu t'en poses déjà assez avec la philo ...

Ma conscience ne put s'empêcher de me rappeler à l'ordre, mais je décidai de l'écouter. Si je ne m'avançais pas, je n'allais jamais terminer à temps et les premiers rayons du soleil allaient me trouver sur mon canapé.

Je saisis donc l'un des textes de Kant et me remis au travail, mais c'était sans compter sur ma sonnette qui résonna dans mon salon, m'indiquant que quelqu'un se trouvait devant ma porte. Je me levai doucement, me demandant qui ça pouvait bien être à cette heure, et fut surprise lorsque j'ouvris la porte sur une grande blonde aux yeux bleu azur.

- Nina, constatai-je un peu sous le choc.

- Dieu merci tu ne dors pas. Ça va ma belle ?

The Big Bad Vampire [BP] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant