The Big Bad Vampire [BP]

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" Ce n'était pas plus mal, après ce qui s'était passé je ne voulais plus jamais le revoir "

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00 heures 25 - Pauline

J'entendais son cœur battre contre moi, de façon régulière et répétitive, ce qui eut pour effet de m'apaiser. Je ne m'étais pas encore remise de mes émotions entre l'agression de Nataniel et la conversation de Jake avec ce mystérieux inconnu, qui s'avérait être l'homme qui me suivait depuis maintenant plus de deux semaines.

Pour dire vrai, tous ces évènements se mélangeaient dans ma tête, embrouillaient mes neurones et généraient une migraine que je savais encore plus forte à mon réveil. Mais ça n'était pas le sujet. Pour l'instant, je ne voulais penser à rien si ce n'est aux immenses bras qui enroulaient fermement mon corps.

Je pris un instant pour relever les yeux vers Son Excellence. Il regardait droit devant lui de ses pupilles dures et glaciales qui arrivaient à me faire pâlir en une seconde. Ses sourcils encore froncés m'indiquaient qu'il ne s'était toujours pas calmé, mais voulant en avoir la confirmation, et surtout prise d'un élan sûrement dû à la vodka, je ne pus m'empêcher de lui demander, telle une enfant boudeuse :

- Vous êtes toujours fâché ?

Il ne me répondit pas et se contenta de contracter sa mâchoire, ce qui me confirmait qu'il m'avait bien entendu mais qu'il m'ignorait sciemment.

Un silence presque impérial s'installa entre nous, si bien que le bruit incessant de ses pas faisant craquer les branches au sol réussissait à parvenir à mes oreilles.

- Je dois prendre ça pour un oui ? Insistai-je en inclinant la tête sur le côté.

- Prends ça comme tu veux, grinça-t-il maintenant son regard au loin.

Son ton glacial et dénué de tout sentiment me donna des frissons alors que je baissai doucement la tête. Il était clair qu'il n'était pas prêt à une éventuelle discussion, il ne l'avait d'ailleurs jamais été. À chaque fois que l'on se parlait, et les occasions étaient rares, j'avais droit à une dispute ou une remise à l'ordre.

Je me demandai ce soir à quelle sauce j'allais être mangée, quelle menace allait-il me faire ou à quelle punition j'allais avoir droit. Allait-il se montrer de nouveau violent avec moi ? Ou méprisant ?

- T'a-t-il fait autre chose ? Grogna-t-il d'une voix rauque.

Je relevai subitement le menton dans sa direction, surprise de sa question tranchante et pour le moins inattendue.

- Rien de plus que ce que vous avez vu, admis-je.

Son regard devint plus sombre et ses mains se resserrèrent contre moi.

- Je le tuerais.

Ces trois mots avaient sonné plus comme une promesse que comme une menace, et je n'avais pas besoin d'aller chercher plus loin pour savoir qu'il le fera sans hésiter. Pourtant, j'eus soudainement un point sur la poitrine, je ne voulais pas qu'il se salisse les mains. Il avait déjà tellement de cadavres sur le dos, je ne voulais pas être la raison de l'une de ses futures victimes.