Forgotten

Before the bleeding sun, comes alive

"Get out your guns, battle's begun,

Sortez vos armes, la bataille a commencé,

Are you a saint, or a sinner?

Êtes-vous un saint ou un pécheur ?

If love's a fight, then I shall die,

Si l'amour est une bataille alors je mourrai

With my heart on a trigger.

Avec mon cœur sur la gâchette. "

- The Cab.

 - Eden.

Je ne peux pas lui répondre. Il y a beaucoup de lumière, mes yeux me font mal. J'essaye de lui dire de fermer la fenêtre mais tout ce qui sort c'est des gazouillis. Elle glousse.

- Tu aimes ta maman hein.

Oui oui bien sûr mais ferme la fenêtre ! Tout ce que j'obtiens c'est qu'elle glousse encore plus.

Elle sens la grenade. Et pendant qu'elle me berce elle chantonne doucement. Je pense qu'elle ne s'en rend même pas compte, toute son attention est fixé sur un livre. J'essaye de le déchiffrer mais je ne sais pas encore lire alors tout ce que je vois c'est un tas de trucs noir sur une page blanche. Nous sommes sur le balcon, a Santa Barbara. C'est là que maman habitait avec papa. Je ne sais pas où il est lui d'ailleurs. Tiens, les cheveux de maman me tombent dessus, et si je jouait avec.

- Aïe ! Ouille Eden !

Elle rigole, ça doit pas faire si mal que ça. Finalement elle retire mes mains de ses cheveux. Ses mains sont si grandes !

- Ma petite Eden, tu sais ce que c'est ? Dit-elle en me montrant son livre.

Non je ne sais pas lire maman.

- C'est un livre de l'Underworld. Tu iras un jour.

L'Underworld, quel drôle de nom.

- Tu seras face à un choix, et si tu fais le bon...alors tu le regrettera.

Pas très logique tout ça. Elle se met a sourire de son sourire bienveillant. Mais je connais maman, lorsqu'elle sourit comme ça c'est qu'elle va dire quelque chose de mauvais. Je la voit sourire comme ça avant de crier après papa lorsqu'il me laisse trop près de la télé.

- Eden, les 12 sont fait de rage, de cruauté. Ce sont les enfants d'Arès. Ils sont imbattables. Mais rappelle toi que ceux qui défient la mort deviennent les torturés.

Aïe. A mon réveil, chacune de mes articulations me font atrocement souffrir. Je n'ose même pas bouger ma tête de peur de déclencher une vague de douleur.

Ces allers-retours entre la vie et la mort ne sont pas bons pour toi. C'est contre-nature.

Je commence à mesurer l'impact de tout ça. Un bruit me remplit d'effroi. Ou plutôt une absence de bruit. Silence. Mes yeux sortent de leurs orbites, je fait abstraction du mal de tête que ce geste produit. Il n'y a pas de bruit. New York est la ville qui ne dort jamais. New York est la ville du bruit. New York est la ville qui vit. Et pourtant, New York s'est endormie.