Le moi de mai a rapidement laissé sa place au mois de juin, qui resplendit dans toute sa longueur jusqu'à ce milieu de mois. Le soleil nous caresse de ses rayons jusqu'à tard le soir maintenant, l'été approche, le solstice sera là dans neuf jours. La bonne humeur se répand partout, la température augmente encore. Nous approchons de plus en plus des trente degrés, comme des vacances dans moins d'une semaine. Tout le monde se réjouit, les cours sont bientôt finis, à nous les deux mois de vacances ! Les examens se sont passés la semaine dernière, quatre grandes évaluations dans quatre matières selon notre orientation scolaire. Les miennes étaient principalement en langues. J'espère que mes efforts fournis durant des semaines mériteront de bons résultats.Adossée contre le mur de ma chambre, la fenêtre en face de moi grande ouverte, je lève les yeux de mon livre entamé hier soir en début de soirée. Un courant d'air frais passe à travers l'ouverture et balaye mon bureau. Je ferme les yeux, les mains posées sur mes genoux, les coudes sur le livre pour garder la page. Mon téléphone vibre à ce moment-là. Je prends donc mon marque-page posé à côté de mon coussin et le glisse entre les pages du livre pour le refermer d'un coup sec et abandonner ma lecture. J'attrape mon téléphone posé un peu plus loin et je le déverrouille pour lire le message. Tina qui me propose de les accompagner à la piscine. Je jette un coup d'œil à l'heure et hésite. Puis, je réponds positivement, allez, profitons de ce beau temps ! Je reçois rapidement sa réponse enjouée. Tina me donne l'heure du rendez-vous, c'est-à-dire dans exactement quinze minutes, à l'arrêt de bus. Génial, il faut que je me grouille.
Lentement, je me lève de mon lit et dégourdis mes jambes en faisant quelques pas. En me redressant, je ramasse mon sac et fourre ma serviette de bain et mon maillot dedans. Suivis de mes lunettes de soleil, crème solaire, brosse à cheveux, clés, un livre qui est toujours coincé dans la poche du fond, et tout ce dont j'ai besoin. Je m'arrête un instant, comme à chaque fois que je fais mon sac ou que je sors de chez moi, et vérifie mentalement que tout y est. Puis je ferme ma fenêtre et détache mes cheveux attachés en chignon lâche. Je sors de ma chambre et préviens rapidement ma mère qui acquiesce et me laisse y aller. Je referme la porte derrière moi et enfonce mes écouteurs dans mes oreilles et la musique m'envahit. Je me souris brièvement et descends les quelques marches.
Je ne sais pas exactement qui vient, mais je suppose que Carla oui, donc je m'empresse d'aller sonner en face. La porte ne tarde pas de s'ouvrir sur sa mère qui semble fatiguée. Ses traits sont tirés, ses sourcils froncés, et sa bouche sèche. Elle a les cheveux un peu en bataille et a une tasse de café à la main. En m'apercevant elle reste impassible et s'écarte un peu pour que je puisse justement apercevoir Carla qui enfile ses chaussures en vitesse en dévalant les marches d'escaliers à la fois. Je les salue. Carla lève la tête vers moi et s'exclame d'une fois pressante :
− Faut qu'on y aille maman !
− Bonjour Alsa, me répond cette dernière, un sourire aux lèvres. Fais attention en descendant.
Elle secoue la tête en regardant sa fille d'un air inquiet et pose sa main sur le front. Carla la rassure et lui passe devant en vitesse et nous lui disons au revoir avant que la porte se referme derrière nous.
− Ta mère ne se sent pas bien ? demandé-je d'un ton surpris, alors que Carla finit de lacer ses chaussures sur la rambarde.
− Elle est crevée, l'hôpital l'a appelée deux nuits de suite, pour des urgences. Elle y a passé des nuits blanches, la pauvre. Ce matin j'ai dû faire le moins de bruits possible, elle est rentrée à quatre heures. Mais comme tous les soirs, elle a tenu à passer dans sa chambre, vérifier son état bien qu'elle ne soit pas celle qui a le droit de s'occuper de lui.
Sa mère étant infirmière, elle travaille énormément, ses plages d'horaires sont toujours très pleines, ce qui explique le fait que Carla soit un peu plus libre que moi. Je n'ai pas eu l'occasion d'en parler beaucoup avec elle, Carla déteste ce sujet s'il tourne autour du fait que cela la dérange. Bien sûr, ça lui fait un petit vide, elle ne voit déjà pas beaucoup son père, soit certains week-ends, mais approchant de la majorité, Carla pourra choisir de ne plus le voir du tout. Je ne sais pas vraiment ce qu'elle va faire, mais la connaissant, et en connaissance des faits, je me doute qu'elle coupera les liens en cause de leur mauvaise relation père-fille.
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Contr-adiction
Teen Fiction#EXTRAIT " − De toute manière tu ne crois en rien Alsa. − Pas en rien. Mais à l'amour véritable qui te fait perdre la tête. C'est de la comédie. Les gens veulent juste pimenter leur couple en simulant une folie dûe à l'amour. Au fond, peut-être que...