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Deux jours plus tard, donc mercredi 4 mai, je sors du bâtiment principal du collège à dix heures, de bonne humeur, avec Carla. Toutes les deux on est libérées, ce qui est plutôt rare habituellement, car notre professeur d'anglais est en congé maladie imprévu. Cela, au moins, nous épargne deux heures avec ce prof qui bafouille sans cesse dans sa barbe, parfois on voit même un filet de bave se former dans le coin de sa bouche, à notre plus grand dégoût, sans se soucier de nous, ses élèves sommes obligés de suivre le cours !

      On contourne le bâtiment et décide d'aller se voir tranquillement un film cet après-midi, donc manger quelque part, probablement un fast food comme McDonald. Je préviens donc a mère en l'appelant rapidement, tandis que Carla se contente d'envoyer un SMS. Le collège disparaît rapidement derrière nous, alors qu'on tourne à droite et arrive devant une route, où peu de voitures circulent et on marche sur le trottoir.

− Je peux proposer un Florent pour cet après-midi ? me questionne Carla, en laissant passer une vieille dame appuyée sur sa canne.

  Je hausse des épaules. Je m'y attendais, ce n'était qu'une question de temps de réflexion chez elle.

− Je ne t'oblige pas à dire oui, assure-t-elle précipitamment, un sourire hésitant. Je comprendrai si tu en as marre que je l'invite régulièrement. Tu préfères une après-midi entre fille ? C'est comme tu veux tu sais !

J'attends qu'elle finisse son mini discours et la dévisage en riant, les sourcils levés.

− Ça va, t'inquiètes pas, mais une condition, je propose à quelqu'un d'autre, je ne compte pas tenir la chandelle toute le reste de la journée, je le fais bien assez souvent, je plaisante en levant les yeux au ciel, de façon théâtrale.

  − Super idée ! Propose à Robert, il t'aime bien tu sais.

Et elle  me dépasse de quelques pas, non sans me jeter un sourire.

− Tu soûles merde, tu ne changeras jamais, je m'écrie d'une voix à la fois sérieuse et un peu remplie de reproches, la rattrapant. Hors de question que tu essaie d'organiser un double rencart ou cet après-midi se passe sans moi.

− Tu es incorrigible, me reproche-t-elle. Je ne vois pas où est le problème, Robert a un caractère facile, pas comme toi, idiote. De toute façon tu ne m'écouteras jamais, soupire-t-elle d'un air déçu.

− Tu connaissais déjà ma réponse. Sans oublier que je sais que Claudine voudrait bien tenter sa chance avec lui. Raison de plus, ça me semble suffisant, je tranche, balançant la tête de droite à gauche. Je compte demander à Muriel ou Tina.

− Muriel, ça changera, on voit Tina tous les jours, non pas que je ne l'aime pas, mais Muriel ça fait longtemps, et je ne l'ai pas longtemps aperçue à la fête vendredi passé.

− D'accord, je lui demande.

Pendant que je propose à Muriel, Carla en profites pour appeler son copain. Muriel accepte rapidement et je raccroche, en jetant un coup d'œil à Carla, toujours en appel. Je la regarde et susurre au téléphone d'une voix mielleuse, jouant mon petit numéro :

− On se voit au McDo mon amour. Sois à l'heure, je déteste les retardataires, tu le sais. Ça m'ennuierais de te le reprocher...

J'entends Florent et Carla éclater de rire et je les imite, toujours penchée sur le téléphone collé à l'oreille de Carla.

− Salut Alsa, comment ça va ? me réponds Florent comme si c'était normal, mais je sens à sa voix qu'il se retient de continuer à rire.

− Tu aurais pu jouer le jeu tu sais. Bien et toi ?

Contr-adictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant