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Je repose mon livre d'espagnol et mon stylo devant moi. La lumière de ma lampe illumine faiblement ma table. Je plisse les yeux. J'ai longtemps révisé, depuis que je suis rentrée vers quinze heures, j'ai rangé ma chambre en désordre depuis ce matin quand je suis partie en vitesse, puis j'ai révisé, en comptant le temps que je mange le repas du soir. Je n'ai pas vraiment repensé à cette sortie terminée en catastrophe.

Nous avons pris le bus puis chacun est rentré chez lui, sans ajouter réellement un commentaire. Je n'ai reparlé avec aucun d'entre eux. Carla doit vouloir qu'on la laisse tranquille, Florent aucune idée, mais en fait je m'en fous, et Muriel a été à son cours de danse. Et moi j'ai revu mon espagnol et mon anglais pour mes test de vie. Je n'aime pas réviser, mais j'avoue que je suis motivée à réussir mon année en langues. Je pousse un soupir et secoue ma tête. J'ai mal à celle-ci, je commence à avoir sommeil. Je ferme les yeux une fraction de seconde et jette un coup d'œil à ma montre. Déjà vingt-trois heures trente.

Je persiste à finir d'apprendre mon vocabulaire. Encore quelques mots. Je me re-concentre les mains sur ma tête. Je veux réussir mon test important de demain. Les mots défilent devant moi. Ils deviennent flous, et dansent sous les yeux. J'écarquille les yeux pour me remette les idées en place. Rien à faire, après une minute je ne parviens même plus à lire correctement. Tant pis.

Je ferme donc le livre et l'empile avec les autres. Une fois mon bloc et mes stylos rangés, je décide d'aller me brosser les dents et dormir. Ce que je fais rapidement et je m'enveloppe sous les draps. En peu de temps je m'endors.

***

Je n'ai pas vu Carla de la journée. Son planning n'est pas similaire au mien, je n'ai que quelques cours en commun avec elle, comme l'anglais ou l'histoire, et aujourd'hui je n'ai aucun de ceux-ci. M'évite-t-elle ? Je pense qu'elle veux juste de la paix. Pourtant, je ne lui ai rien reproché. Je ne vois pas pourquoi elle m'en voudrais. Muriel m'a sourit mais je n'ai pas vraiment parlé avec elle. L'après-midi de hier a été différent il faut dire. Carla a quand même failli mettre une droite à l'homme. J'aimerais pouvoir en discuter avec elle. Mais si elle souhaite qu'on oublie cet épisode, je veux bien qu'on n'en parle plus. Je décide de lui envoyer un message.

Je prends mon téléphone et lui envoie un :

"Ça va ? Dis moi où tu es. "

Puis je repose celui-ci a côté et baisse mes yeux sur mon cahier. Depuis quelques minutes, je tente de faire un croquis dont je ne suis toujours pas satisfaite, d'un arbre planté devant moi. Je gomme un trait pour la dixième fois. Je n'arrive pas à le faire comme je veux. Je lève les yeux au ciel et plie les jambes sur le banc de la table en bois.

- Déchire-le et recommence si tu n'es pas contente. Ou abandonne.

Tina me dévisage d'un air interrogatif. Elle m'adresse un sourire amical. Je lève les sourcils et lui rend son sourire.

- Mais moi je le trouve bien fait, ajoute-t-elle.

Je hausse des épaules et d'un geste rapide, le déchire. Pas moi. Elle me fixe d'abord d'un air choqué, ses deux mains croisées devant elle, ses yeux passant des morceaux de feuille éparpillés à moi. Elle soupire.

- Je le voulais bien moi ! Je ne pensais pas en te disant de le déchirer.

Je tente de reconstituer la feuille à partir des morceaux mais cela ne donne pas le résultat désiré. Je lui désigne ça du doigt.

- Tant pis, fallait prévenir, dis-je d'un air rieur. Mais je te donne ces morceaux avec plaisir. Un autographe avec ?

Tina acquiesce en pointant son doigt sur le bas d'un bout de papier. Je prends un stylo et la regarde d'un air inquisiteur.

Contr-adictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant