On débarrasse rapidement une fois rassasiés, et on ramasse nos affaires, mettant nos vestes. Je ferme mon sac, une fois mon porte-monnaie rangé dedans et le pose sur mon épaule. Je dévisage les autres, qui ne sont pas encore prêts, à l'exception de Florent qui se positionne derrière Carla et l'entoure de ses grands bras. Celle-ci sourit, prends son sac et lève la tête pour l'embrasser doucement. Muriel, prête elle aussi à présent, me rejoint un peu plus loin et on attend les deux que le petit couple nous rejoigne. Il faut que j'avoue que parfois ils m'exaspèrent. Ils s'aiment, on le sait tous. Non pas que je soie jalouse. Je ne crois pas à l'amour, tout le monde le sait.
− À quelle heure la séance ? demande tout à coup Muriel, ses yeux plongés dans le mur.
Je regarde ma montre. Midi quarante. Il nous reste du temps, c'est bon.
− Quatorze heures cinq. On peut y aller à pied, comme ça on ne sera pas en avance.
− C'est ça, à pied, se moque Muriel. Tu veux y aller comment ? Tu veux marcher sur le pont où les voitures passent ? Tu as des envies suicidaires ?
C'est vrai, elle a raison, ce n'est pas possible. J'ai dû confondre. Que je suis conne !
− Ah oui, j'ai inversé avec ailleurs. Et bien en attendant la séance on peut traîner dans le centre.
Muriel hausse des épaules. Elle passe sa main dans ses cheveux et répond :
− On peut tout simplement aller faire un tour dans les magasins. Je crois que certains font des soldes cette semaine.
Elle me fixe avec des yeux brillants. Ah, les habits, la mode ! Elle aime pouvoir être bien habillée. De mon côté, je pense être très différente. J'aime comme tout le monde avoir le choix de mes vêtements, mais je ne suis pas réellement la mode. Ce n'est pas forcément parce que les jeans pattes d'éléphants sont à la mode que j'en porterais, comme quatre-vingt pourcents des filles. Je reste à mon style jeans de plusieurs couleurs et deux trois troués ou très larges. Question rondeurs, je ne suis pas mince comme un top modèle, ou Carla, mais je pense pouvoir dire être normale.
− Vous parlez de shopping ? Ou je dois avoir mal entendu ? demande une voix derrière mon dos, me valant un sursaut.
Carla. J'ai bien entendu deviné avant d'avoir tourné le dos. Ses lèvres forment un large sourire.
− Tu as de bonnes oreilles, approuve Muriel, d'un ton taquin, levant un sourcil.
Carla mime un remerciement exagéré. Muriel l'imite, et elles finissent par se serrer la main. Elles rient.
− Et bien ma conscience vous répond que si vous voulez faire les boutiques il va falloir me supporter, car je cherche quelque chose de gris aujourd'hui, ajoute Carla, quelques minutes plus tard, une fois sortis du McDonald's.
Elle désigne sa tenue orange du jour. Ses cheveux sont en tresse noués avec un élastique orange. Florent la jauge de haut en bas.
− Ces jours-ci, je ne porte que des couleurs vives, car mes habits foncés sont plus rares. J'ai décidé d'en ajouter, commençant par le gris, explique-t-elle en voyant nos yeux interrogateurs.
− Si tu veux de l'aide.., je propose en m'arrêtant pour faire mes lacets.
Ils se tournent vers moi et m'attendent.
− Merci, mais tu sais que je suis chiante quand je ne trouve pas ce que je veux.
J'éclate de rire. Oh, oui je le sais ! Il lui arrive de s'énerver toute seule. En même temps, il faut dire que ses goûts ne sont pas réellement conformes à ceux des autres. Trouver des vêtements d'une seule et même couleur, car à chaque fois elle en choisit une à rechercher, n'est pas si facile, sans compter plus tard son approbation. Elle ne prend jamais le premier T-shirt ou jean qu'elle voit.
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Contr-adiction
Teen Fiction#EXTRAIT " − De toute manière tu ne crois en rien Alsa. − Pas en rien. Mais à l'amour véritable qui te fait perdre la tête. C'est de la comédie. Les gens veulent juste pimenter leur couple en simulant une folie dûe à l'amour. Au fond, peut-être que...