Il est tard quand je pousse la porte de chez moi. Vingt-trois heures trente. Je m'empresse d'enlever mes chaussures et cours silencieusement dans ma chambre. J'accroche ma veste et range mon sac avant de m'allonger sur mon lit, sans enfiler mon pyjama. Je reste ainsi allongée un bon bout de temps et le sommeil me prend par surprise.Je suis réveillée par le réveil. Non, pas maintenant, je veux dormir. Je passe ma tête sous l'oreiller, faisant sourde oreille à ma sonnerie de réveil. Mais il continue à sonner. Je soupire et finis par me lever l'éteindre. Oui, je l'ai posé sur mon bureau, loin de mon lit, pour me forcer à me lever les matins difficiles. Je m'assieds sur ma chaise et jette un coup d'œil à l'heure. Six heures cinquante-sept. En bâillant, je m'habille et descends prendre mon petit déj'. Comme je suis maladroite, je fais malheureusement tomber mon bol de lait sur le sol. Jurant entre mes dents, je me précipite chercher un chiffon et dépose les gros débris de verres dans la poubelle. Je prends un balai et enlève les restes.
Génial ! Ça m'a fait perdre du temps, je vais être en retard. Carla doit m'attendre depuis dix minutes. J'empoigne mon sac et sors rapidement de chez moi. Carla se tient bien appuyée à la rambarde, et regarde son poignet en tapotant sur une montre invisible. J'acquiesce et me dépêche de la rejoindre.
− Ben alors, il s'est passé quoi pour te mettre autant en retard ?
Je soupire. On presse le pas.
− Accident de petit déj'. Désolée.
− OK. Viens, on se grouille, on a M. Kerman, il est toujours de mauvaise humeur, il ne risque pas d'être sympa.
Je décide de me mettre à courir et Carla me suit. Il nous reste trois minutes pour arriver au collège. Je sens mon sac glisser de ma main et le prends de l'autre. Je prends un chemin à droite, et accélère. On sera en retard. On peut juste limiter ce retard comme on peut.
Quand je pousse la porte principale du collège, à bout de souffle, il est huit heures six. Soit six minutes de retard. On monte précipitamment les escaliers et on tombe nez à nez avec le directeur. Il nous jette un regard noir avant de nous sermonner :
− Alors on s'autorise à être en retard ? Loin, ouste ! Allez en classe avant que je ne vous colle en retenue.
On hoche de la tête et on arrive enfin en classe. M. Kerman a le dos tourné aux élèves, il inscrit la date au tableau noir. Discrètement, enfin je le croyais, Carla et moi prenons place. En se tournant, il nous intercepte et nous demande de venir le voir à la fin de l'heure, avant de distribuer les feuilles d'examen. C'est parti pour une évaluation de maths ! J'aurais du réviser. Je remplis la feuille au hasard, avec mes connaissances et la rends à M. Kerman dix minutes avant la sonnerie.
Après une matinée ennuyeuse je rentre avec Tina et Claudine. Carla est restée pour un cours de philo avec Mme Glowan. Elle s'y intéresse et s'y est inscrite cette année. Elle suit ce cours avec Paul, tous les deux apprécient bien ce domaine. Il a lieu deux fois par semaine, le lundi à midi et le jeudi.
− Qu'est-ce que ça a donné l'exam de maths ? demande Claudine, marchant entre Tina et moi, farfouillant dans son sac.
Je les regarde les deux une seconde.
− Un désastre. Je l'ai foiré, je réponds en riant, alors qu'on traversait la route.
-Non, moi ça va. J'ai mal répondu à certaines questions, mais dans l'ensemble tout va bien. Je pense avoir la moyenne, ajoute Tina, les sourcils froncés.
Elle s'agenouille alors sans nous prévenir et refait ses lacets de ses converses d'un bleu comme la nuit. Le sol est jonché de fougères, feuilles, cailloux et terre. Elle se relève rapidement et nous rejoint quelques mètres plus loin.
− Putain, j'ai oublié qu'il faut qu'on ait fini nos dissertations pour demain ! La mienne est incomplète ! s'exclame-t-elle soudain, une lueur affolée dans ses yeux.
On la dévisage toutes. Claudine la regarde d'un air désolée.
− J'ai fini la mienne samedi soir. Il m'a fallu toute la soirée, alors que j'étais à la fin, ça va être compliqué pour toi. C'est quoi ton sujet déjà ?
− L'émigration en Suisse et son impact sur l'économie. En gros, je suis dans la merde, résume-t-elle, les sourcils froncés.
− Tu veux de l'aide ?
− Non ça va, t'inquiète, je vais faire ce que je peux et tenter d'avoir un délai d'un jour avec M. Barnes. Oh quelle chance que tu as Alsa ! Pas besoin de t'inquiétez de cette putain de géographie !
Je hausse des épaules.
− Sauf que moi j'ai remplacé géographie par histoire approfondie et j'ai déjà énormément de boulot. Sans compter l'espagnol, pourquoi j'ai choisi ça ? Ça me plaît, mais avec le reste des matières, quel boulot ! C'est une super langue, mais je déteste Mme Perez. Ce qui est génial, c'est que je pourrai y aller en septembre, ce sera une super expérience !
Ça fait à présent deux ans que j'apprends l'espagnol, et je m'améliore de cours en cours. Carla s'est inscrite parallèlement à un cours d'italien, vu ses origines du Sud, elle souhaitait approfondir sa langue pour se débrouiller encore mieux lors de ses visites chez ses grands-parents. Et moi si je veux devenir traductrice, je dois m'y appliquer.
− Ouais qu'est-ce que je disais, la chance. Bon, allez, à demain ! nous salue Tina, puis elle tourne le dos et grimpe les marches de son immeuble.
− Bonne chance !
− J'en aurai bien besoin, soupire-t-elle avant de disparaître.
*
Coucou !
Voilà le chapitre 5, j'espère qu'il va vous plaire ;)
J'ai décidé de publier un chapitre chaque lundi, disons dans la soirée. C'est plus simple, comme ça vous pourrez savoir à quand la suite et moi je sais à quelle intervalles la mettre.Bisous,
M. :')
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Contr-adiction
Teen Fiction#EXTRAIT " − De toute manière tu ne crois en rien Alsa. − Pas en rien. Mais à l'amour véritable qui te fait perdre la tête. C'est de la comédie. Les gens veulent juste pimenter leur couple en simulant une folie dûe à l'amour. Au fond, peut-être que...