~Chapitre 3~

1.5K 112 12
                                    


Qu'tu me crois ou non, Mounia n'est jamais revenue, je suis très triste, je savais qu'elle passait quelque coup d'fil à Soraya, qui avait un tel caché, mais elle n'a jamais dis à Soraya qu'elle voulait me parler. Pff alors c'est ça une sœur ? C'est une fille qui quitte son foyer familial, laissant ses frères & sœurs dans la galère avec un fou ? J'aurai préféré ne pas avoir de sœurs, ouais t'sais quoi j'aurai préféré ne pas atterrir dans cette famille, j'aurai préféré qu'le fou ne vienne jamais khtob ma mère, j'aurai préféré habiter dans les quartiers sud, que dans les quartier nord, c'est beaucoup trop chaud ici, tu sais pas toi, le fou ne veut pas trop qu'on sorte, du coup je ne vois pas tout, mais les coups d'flingue j'les entends... Peut-être que dans une autre vie j'aurai étais plus heureuse, avec une famille qui m'aime, mais malheureusement je n'ai pas cette famille là, je ne peux rien y faire.

Younes : Elle est où mouniiiiiii ?
Moi : Pleure pas mon cœur, elle va revenir t'inquiète pas.

Tinquiète pas, si faut s'inquiéter, j'sais même pas ou elle est, quand j'en parle à Soraya elle m'esquive, alors que quand Soraya a besoin d'aide, ou de réconfort, elle sait ou m'trouver hein...

○ 25 Novembre 2006

T'sais depuis que j'te parle, j'me sens grave mieux, j'libère tout c'que j'ai en moi, sa fais beaucoup de bien. Désolé de t'écrire aussi tard, mais Lounès est venu, j't'ai pas encore parlé de lui hein, ouais mon grand frère posé... Il est marié et a un enfant, il vient pas nous voir souvent, il vient que quand le fou n'est pas là, au fond je sais pas qu'est-ce qu'ils attendent tous à aller voir les flics, je sais que y'a une règle d'or dans les quartiers « Ne jamais appeler les flics, toujours résoudre ces problèmes sois même » Oui mais la je sais pas quoi faire, j'ai peur, je suis horrifiée, alors sa s'rais bien que cette règle disparaisse pour ce genre de chose.

Moi : Lounès il s'en ai pris à Soraya
Lounès : Je sais...
Moi : Tu sais et tu dis rien ????
Lounès : On peut rien faire, un jour faudra que quelqu'un le tue, voila c'qui faudrait faire, que Dieu me pardonne pour ces paroles.
Moi : Qu'est-ce t'attends pour le tuer alors ??
Lounès : C'est haram c'que tu dis là
Moi : Et tu crois que c'est pas haram c'qu'il fait ??
Lounès : ...
Moi : Hefek Younes fais quelque chose, j'ai peur

Il me prend dans ses bras, j'sens son parfum, mon frère, le plus grand d'mes frères, celui qui nous a laissé en premier, malgré sa je l'aime quand même..

Moi : Imagine c'est Iman (sa fille*) à la place de Soraya, à ma place, ou à la place de Layla.
Lounès : Arrête, dis pas n'importe quoi
Moi : Mais c'est vrai putain !!! Regarde comment on est ! Fais quelque chose, j't'en supplie Lounès
Lounès : T'inquiète, un jour au l'autre son jugement dernier arrivera..
Moi : Mais arrête, putain toi c'est facile tu dis sa, tu tes cassé, mais nous on est encore la, tu penses qu'a ta gueule t'façon, y'a que Djibril qu'a eu les couilles de faire quelque chose !

Il me gifla, je le regarde avec plein de haine.

Lounès : Smeh, ma sœur j'suis désolé.

Il essaye de me rattraper mais je cours dans la chambre, je pleure encore et encore, puis je pense à Djibril, ah oui il faut que je te raconte un peu...

○ 14 Juin 2004

Bientôt les vacances, j'étais contente, mais à la fois oui à la fois non, parce-que quand c'est les vacances le fou est plus présent, et on vie un cauchemar... C'étais un des nombreux jour ou je rentrais à pied, avec quelques shab, qui me trouvait bizarre donc elle ne me faisait pas partager leurs histoires.. Mais cette fois, j'entend un klaxon, je me retourne et je vois Djibril, mon frère sourire et me dis de monter.

Djibril : Salem Oukhty
Moi : Salem..
Djibril : Qu'est-ce ta ?
Moi : Rien... S'bientôt les vacances là..
Djibril : Ben t'devrais être contente non ?
Moi : ...
Djibril : T'inquiète pas pour lui va

Il me ramène chez nous. Sauf que lui il monte pas, il avait des choses à faire...

○ 23h00

Plusieurs sirène retentisse, encore une descente, sauf que la ils étaient beaucoup de voiture, alors on se met à la fenêtre avec les filles, et on voit Djibril se faire embarquer. Mounia fond en larme, on essaye de la calmer mais on y arrive pas trop. « Mon frère, mon tout,  pas lui putain, pas lui, bande d'enfoiré ».

On entend la porte d'entrée claquer, puis notre porte s'ouvrir. C'est le fou qui nous ru de coups.

Le fou : VOUS SAVEZ BANDE DE PETITE SALOPE QU'IL ALLAIT ME FAIRE SA HEIN, JAI MIS DES SALOPES AU MONDE !!

Il va chercher notre mère et la frappe aussi.

Le fou : S'TA FAUTE SI ELLES SONT COMME SA ! ELLES ONT AUCUN RESPECT POUR LEUR PERE !

Chamseddine finit par nous emmener aux urgence, parce-qu'on était toutes les 4 (Soraya, Mounia, Sa mère, Shérazzade*) bien amocher, Layla s'était cacher sous le lit, et heureusement, il aurait pu la tuer... Malgré que Cham's soit violent, il était bien conscient qu'il avait déconné, au final Mounia et Yemma était celle qu'avais le plus pris, Mounia avait la jambe cassé, tout l'été avec les béquilles, et Yemma la mâchoire cassé, ils ont du les garder en observation. Moi il m'avait cassé deux dents, et quelques hématomes à mes cuisses. Soraya j'sais plus c'qu'elle avait. Cham's nous ramène, et le fou nous tombe dessus.

Le fou : ELLES SONT OU LES AUTRES ??
Cham's : Tu leur a cassé la jambe et la mâchoire.
Le fou : C'EST MOI QUI AI FAIS SA ??? ELLES SONT FRAGILE SES FILLES !

Et il part.

Soraya : Merci..
Cham's : Allez nahess.

En fait Djibril a tiré sur le fou, mais il l'a râté, les flics étaient dans les parages comme d'habitude, ils sont venu et n'ont pas cherché à comprendre, il s'est pris 5 ans. Il sera libre que dans 3 ans, 3 ans c'est long, j'ai déjà passé 2 ans, il me manque beaucoup, quand il a dénoncé tout ce qui se passait chez moi, les flics ne l'ont pas écouté, tu comprends un ptit banlieusard dealer, on ne va pas le croire...

Depuis, plus personne ne tente de nous sauver, tu verrai ma mère comment elle est, elle a peur tout le temps, alors moi, j'ai toujours peur qu'il passe à l'acte...

○ 26 Novembre 2006

Pas grand chose à dire, alors je crois que je vais te raconter des choses qui se sont passé avant...

AH MAIS NON ! Aujourd'hui j'ai eu une petite discussion avec ma mère.

Moi : Yemma, pourquoi tu me parles jamais de religion ?
Yemma : Benthi, sa sers a rien que j'te parle de religion ici, sa pue le haram...
Moi : Pourtant tu portes le hijab yemma
Yemma : Oui el hamdoullilah, le seul truc que ton père m'autorise à faire.
Moi : S'pas mon père.
Yemma : Ta raison benthi, ta raison, mais tu as le même sang que lui
Moi : Pourquoi tu dis rien ?
Yemma : Tu veux que je le dise a qui ? J'ai personne, et les poulicier ta bien vu ils n'ont pas cru Djibril.
Moi : Pleure pas Yemma, il sortira..
Yemma : In Sha Allah
Moi : Comment tu l'as rencontré ?
Yemma : Au Maroc.. J'étais folle amoureuse de lui, lahchouma de parler de sa avec sa fille, mais c'est pas grave, tous les jours ils me disaient qu'il allait venir me khtob, puis un jour il a vraiment fait, j'étais toute contente, on a fait le hlel en France, puis après on a eu Lounès, puis il est devenu de plus en plus agressif...

Elle souriait au début de sa phrase, une des rares fois ou j'ai vu ma mère sourire, le sourire de sa mère est la plus belle chose au monde, son bonheur aussi, même si je pense qu'elle ne sera heureuse si il est la.

Tu crois que l'Islam c'est une belle religion ? Moi je sais pas, je pense vu ce que tout le monde me dit sur ça, mais tu sais à la télé c'est pas sa, surtout en 2001 quand y'a eu les tour qui sont tombé en Amérique, j'étais petite mais je savais très bien qu'on parlait de ma religion. Pourquoi il croit qu'ils sont tous des terroristes ? Peut-être parce-qu'on ne montre que sa à la télé, on ne montre pas le côté positif...

Je te laisse, le fou vient de rentrer, je n'ai pas envie qu'il tombe sur toi, à demain mon confident <3

Chronique: Les mémoires d'un ange tristeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant