Chapitre 29: Siège

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L'instructeur avait officiellement annoncé le siège du fort dans la soirée. Cela n'avait cependant pas été une surprise au vu de l'allure qu'il avait imposé depuis qu'ils avaient croisé le cavalier. Lors de l'installation du campement, les feux avaient été prohibés et le nombre de soldats devant surveiller le camp avait doublé. Les Jezdecs avaient peut-être envoyé des éclaireurs pour repérer d'éventuels renforts de l'empire et, bien que le convoi n'ait été là la que par le plus pur des hasards, il serait sûrement considéré comme une menace et éliminé.

Les cinq hommes que Fabeck avait envoyé observer l'ennemi étaient revenus dans la soirée et avaient fait leur rapport. Ils n'avaient pas croisé d'ennemis jusqu'aux environs de la place forte et avaient pris soin de passer par des sentiers cachés pour ne pas être repérés. Ils avaient dénombré entre mille cinq cents et mille huit cents ennemis, qui avaient commencé à préparer le siège. Il ne semblait pas y avoir eu de combat pour le moment, les assaillants préférant peaufiner leur attaque quitte à sacrifier une journée d'assaut.

Fabeck devrait lui aussi se montrer sage dans le plan qu'il devrait composer. Il ne connaissait pas bien la vallée du fort, il fallait donc attendre de l'avoir sous les yeux pour prendre ses décisions. Il en fit cependant une le matin du quatrième jour avant de partir. Il laisserait les charriots et une dizaines d'hommes à l'endroit où ils s'étaient arrêtés pour dormir. Le convoi les obligerait à passer par la route principale et ils seraient alors repérés par l'ennemi. Il désigna donc cinq cadets et une dizaine de soldats de Krün pour camoufler et protéger les marchandises. Avec le reste de sa troupe, une centaine d'hommes, ils empruntèrent un chemin secondaire, guidé par un vétéran d'Hinterstein qui connaissait bien la montagne.

La colonne de soldats Ebenenien traversait la dernière crête montagneuse qui les séparait de la vallée du fort. Dissimulés par la forêt, ils avançaient prudemment pour ne pas être repérés, car, contre une armée quinze fois supérieure en nombre, ils n'auraient aucune chance. Herenui fut une des premières à apercevoir le champ de bataille. Des centaines de tentes entouraient Leich tandis que des hommes s'affairaient comme des fourmis pour les derniers préparatifs avant l'assaut. Des panneaux de bois protégeaient les archers Jezdecs et les travailleurs qui creusaient des fossés pour canaliser toute tentative de sortie. Sur les remparts, les défenseurs tentaient de perturber leurs ennemis mais sans grand succès.

Le groupe fit halte dans un coin abrité des regards. Fabeck donna l'ordre de monter le camp discrètement et installa des guetteurs à des points stratégiques. Une fois les installations terminées, il prit avec lui ses apprentis officiers et le vétéran qui les avait guidés dans la montagne pour aller observer l'ennemi. Un peu moins de deux kilomètres les séparaient, mais c'était une distance suffisamment sûre pour épier sans risquer d'être vus. Après quelques instants, l'instructeur prit la parole:

-"C'est déjà le deuxième jour de siège et aucune attaque n'a été lancée. Ce n'est pas normal. Ils se doutent que quelqu'un a du aller chercher du renfort à Hinterstein et que d'ici six ou sept jours plusieurs milliers d'hommes arriveront. Qu'attendent-ils?" Se demanda-t-il

-"Peut-être savent-ils que le fort a presque épuisé ses réserves." Avança Alf, un militaire brun d'une trentaine d'année, toujours très sympathique et appliqué sur ses tâches. De légers plis sur son front marquaient son intense réflexion

-"C'est probable." Répondit l'instructeur "Mais je ne pense pas que ça soit le cas, mon intuition me dit qu'il y a autre chose. Je ne comprends pas pourquoi ils attaquent une place forte avec si peu d'hommes. Même s'ils parvenaient à en prendre le contrôle, ils se feraient ensuite évincer par les renforts..."

-"Et si eux aussi attendaient des troupes?" Demanda alors Erika

Aussitôt, tous les regards convergèrent vers elle. Tous réfléchirent rapidement à cette possibilité, et elle n'eut qu'à reprendre la parole pour finir de les convaincre:

-" S'ils savent combien de temps nos troupes stationnées plus bas vont mettre avant d'arriver, ils savent aussi de combien de temps ils disposent pour faire arriver d'autres soldats et prendre Leich" argumenta-t-elle

-" Et en envoyant une troupe légère faire les préparatifs, les forces lourdes n'auront plus qu'à se lancer à l'assaut." Ajouta Fabeck, qui sembla convaincu par cette hypothèse.

La situation était préoccupante. Un fort aux réserves presque épuisées, des assaillants déjà supérieurs qui attendaient le gros de leur troupe et pas d'aide de l'armée impériale avant une semaine. L'officier reprit la parole:

"-Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser Leich tomber aux mains des Jezdecs, sinon ils auront le loisir de nous envahir dès que l'envie leur prendra. Nous devons trouver un plan, et vite. Des idées?"

Même s'il était anxieux, l'instructeur pensait que c'était une situation idéale pour jauger le sang froid de ses élèves.

-" On pourrait peut-être les harceler la nuit pour les désorganiser?" Hasarda l'un deux.

-"Ca ne marchera pas." Coupa Denis "Ca les perturbera un jour tout au plus et après ils seront prêts à nous contrer. De plus, ils déduiront que si nous utilisons cette méthode, c'est que nous sommes moins nombreux qu'eux et qu'ils ne craignent rien. Non je pense que nous n'aurons droit qu'à une seule chance."

Le contre argument du guerrier était fondé. Il ne fallait pas sous estimer leurs adversaires, surtout dans les conditions actuelles, une erreur et tout le groupe était condamné. D'ailleurs pouvaient-ils vraiment intervenir? Nombreux étaient ceux qui se le demandaient. Le fort était important certes, mais il tomberait sûrement, avec ou sans leur intervention.

-"Combien d'hommes y a-t-il dans la citadelle?" Interrogea alors Herenui, qui rompit le silence

-"Environ un millier" répondit le vétéran d'Hinterstein

La démone hocha la tête et se replongea dans ses pensées, tout le monde attendant qu'elle développe son idée. Après quelques secondes, elle commença à expliquer le plan qui avait germé dans son esprit. 

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Salut!

Avant toute chose, oui je sais que l'image vous a surement fait croire qu'il allait se passer quelques chose, mais c'était une feinte! Vous en faîtes pas, le prochain sera plus mouvementé! enfin ptet, enfin ch'ais pas. Et si vous êtes sage, vous aurez le droit à une nouvelle carte fait avec mon immense talent sur paint.

Sinon j'espère que ça vous a quand même plu :) laissez moi vos avis :) 

L'aventure d'Herenui [1ere version/incomplet]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant