L'aventure d'Herenui [1ere version/incomplet]

Chapitre 42: Les vertueux, les puissants et les faibles

Ronny dégaina sa lame. Le bruit du métal frottant son fourreau résonna dans la pièce rendue silencieuse par les évènements. Le soldat se positionna face à Heribert et se mit en garde.

-"Alors, t'es sur de pas vouloir te dégonfler?" Demanda-t-il à l'intendant "Si on continue, j'ai peur de t'amocher" le railla-t-il

Pour toute réponse, son adversaire grogna et tenta de porter le premier coup. Un sourire étira les lèvres du gros homme tandis qu'il parait l'arme de son ennemi. Cette journée allait enfin être un peu amusante. Il n'y avait rien de plus excitant et distrayant qu'un combat à armes réelles, surtout quand était sûr d'en sortir vainqueur.

Il ne fallut pas longtemps à Herenui pour voir que Ronny s'amusait avec Heribert. Le pauvre intendant était à bout de souffle et avait de plus en plus de mal à parer les attaques du soldat, beaucoup plus aguerri et endurant que lui. Ce dernier point était surprenant au vu de la bedaine du garde mais la démone était obligé de lui reconnaitre cette qualité.

Au bout de quelques minutes, le chef de la milice locale décida de changer de jeu. La différence de niveau était trop grande avec son adversaire pour que ces échanges de coups puissent être divertissants et il commençait déjà à se lasser.

Profitant d'un mouvement trop ample d'Heribert, il planta la pointe de sa lame dans la cuisse de ce dernier qui rugit de douleur. Ronny retira son épée de la jambe de l'homme et une tache de sang commença à apparaître sur le pantalon de l'intendant, faisant naître un sourire mauvais sur le visage de l'officier.

-" Mon pauvre Heribert..." Commença-t-il "ne t'a-t-on jamais appris qu'il se fallait pas se frotter à plus fort que toi? C'est bien beau les bons sentiments, la moralité et la noblesse d'esprit, mais si tu n'es pas le plus fort, ce ne sont que des mots en l'air. Regarde où ça t'a mené..."

Ronny fit quelques pas autour de l'intendant qui avait mis un genou à terre, avant de reprendre:

-" Oh bien sûr, tu pourrais m'implorer, me supplier et je ferais semblant de t'écouter et t'offrir ma clémence mais malheureusement pour toi, la bonté n'a jamais été mon point fort... Et puis, ça me fait un bien fou de te faire souffrir. J'ai horreur des vertueux qui se cachent derrière les mots." Ajouta-t-il avant de cracher aux pieds de son adversaire "Allez, mets toi debout et essaie de survivre encore un peu, sinon ça ne sera pas drôle." Le provoqua-t-il

Heribert se remit tant bien que mal sur ses jambes mais le moindre appui sur sa cuisse droite semblait le faire souffrir. Alors que le combat allait reprendre, c'est le moment que choisit Herenui pour passer à l'action. Toujours entourée par les trois autres hommes, elle profita de leur inattention pour tenter de s'en débarrasser.

Elle saisit la tête du soldat le plus petit et lui asséna un coup sur le nez avec son front. Un craquement sinistre indiqua que les os n'avaient pas résisté à la violence du choc et son adversaire s'écroula, le nez en sang. Alertés par le bruit, ses deux amis se retournèrent et découvrirent, surpris, leur compagnon recroquevillé au sol.

Le premier à réagir fut le milicien qui avait provoqué la démone un peu plus tôt. Il saisit son arme et commença à dégainer mais Herenui ne lui laissa pas le temps de finir son geste. De sa main droite, elle agrippa le poignet de son ennemi et le tira vers le bas de tout son poids, repoussant la lame de l'homme dans son fourreau et le déséquilibrant, entraînant son épaule droite et son buste vers le sol . De sa main gauche, la démone saisit le crane du garde et propulsa son genou vers la tempe droite de son adversaire, qui s'effondra, inanimé.

Le troisième homme, sidéré par la prestation de la démone, n'avait pas esquissé le moindre geste durant la scène qui venait de se dérouler. Lorsqu'il croisa le regard rouge sang d'Herenui, il reçut comme une décharge électrique et reprit ses esprits. Le garde attrapa son glaive et se jeta sur l'adolescente qui esquiva facilement le coup, se déportant sur le côté, avant de faire un croche patte à l'homme qui s'étala de tout son long.