Chapitre VI

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 "                                                                                         Vendredi 4 juillet 1905

Cher journal, aujourd'hui c'est la fin de l'école ! Comme je suis heureuse tu ne peux pas savoir ! Mais ce n'est pas tout, c'est aussi la fin de l'école tout court, maintenant, je vais devoir trouver une famille dans laquelle on m'enseignera les rudiments nécessaire à ma vie future avec mon compagnon: Comment bien cuisiner, comment faire le ménage et bien sur comment satisfaire celui-ci et ainsi me former pour devenir une bonne femme. Maintenant, il ne peut plus rien me faire, je suis en sécurité. Et puis, je vais m'arranger pour que la famille qui m'accueille se trouve le plus loin possible de cette école de malheur. "

" Louise, à table ! 

- Oui maman !"

Elle rangea son  carnet derrière son pupitre comme elle le fait chaque soir puis descendit. Comme d'habitude, son père était sur le canapé et il lisait son journal. Louise s'assit à sa place puis attendit la soupe. Christine vint la servir puis demanda à son mari de se joindre à eux, il s'assit puis déclara:

" Tu pensera à aller faire les courses au marché demain matin car nous aurons des invité pour la soirée.

- Ah oui ? demanda-t-elle surprise, et qui sont-ils ?

- Ce sont les Wanderberg ! s'exclama-t-il."

Lorsque ce nom s'insinua lentement dans les oreilles de la petite Louise, elle faillit recracher sa soupe.

" Les Wanderberg ! s'écria-t-elle en proie à un léger malaise.

- Oui, ce sont eux, poursuivit son père.

- Mais pourquoi une telle réaction ma chérie ? demanda sa mère soudain inquiète du comportement excessif de sa fille qui pourtant est si calme lors des repas.

- Oh, je suis seulement surprise que mon très cher professeur et sa famille viennent dîner demain, feinta-t-elle pour dissimuler son malaise.

- Et quelle est la raison de ce repas ? demanda Christine à son mari, ce qui laissa à Louise le temps de calmer son coeur qui battait la chamade.

- Monsieur Wanderberg n'a point voulu me le dire, mais ce serait pour nous annoncer une très bonne nouvelle.

- Et qui cette nouvelle concerne-t-elle ? demanda sa femme de plus en plus intriguer.

- Cela concerne Louise."

A l'annonce de son nom, Louise faillit tomber de sa chaise. Elle n'en revenait pas, même quand elle n'avait plus d'école, il trouvait un moyen de s'accrocher à elle. Cela ne pouvait plus durer, elle devait en parler mais à qui ? Alors que Louise semblait absente, son père la tira de ses pensées:

" Eh bien ma fille, n'est tu pas heureuse ?

- Si, si bien sur, mais elle savait qu'elle n'était pas très convaincante.

- Dans ce cas, tu penseras à mettre la plus belle robe de ton armoire pour cette occasion, lui lança-t-il, avec un regard qui lui rappela vaguement celui de son professeur lors du début des récréations. Un regard vicieux et noir.

- Comme il te plaira papa, dit-elle à contre-coeur."

Avec cette ambiance, le repas sembla interminable pour Louise. Elle n'arrêtait pas de ressasser tout les moment d'horreur qu'elle avait vécu depuis ses six ans. A cette époque, elle était encore une petite fille pleine d'innocence et de joie de vivre qui avait eu le malheur d'assouvir les désirs pervers et animal d'un homme. Aujourd'hui, cette Louise la s'est éteinte laissant place à une jeune fille triste et incapable de profiter de sa misérable vie.




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