Chapitre XV

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Durant les jours suivant la réception de la lettre, Myriam n'avait plus eu de nouvelle de son mystérieux corbeau. Pensait-il qu'elle avait abandonner ses recherches ? En tout cas, Myriam avait bien avancé, chaque jour, elle lisait le journal de la petite Louise, et chaque jours elle en découvrait un peu plus sur l'horreur que vivait cette jeune fille. Cela faisait remonter en elle des souvenirs douloureux qu'elle gardait enfoui au plus profond d'elle , encore une fois, elle senti la chaleur cuisante de la ceinture de son père sur sa joue délicate. Alors qu'elle prenait son café avec un petit croissant, elle eu soudain une idée : 

" Mais oui ! Pourquoi ni avais je pas pensé avant, les archives de la ville !"

En effet, Arcachon posséder une énorme salle d'archive sous la mairie. Son accès était limité et se faisait sur demande avec un accompagnant pour éviter toute dégradation. Ayant ce nouvel objectif en tête, elle se hâta de terminer son petit déjeuner, mis un peu d'ordre dans ses cheveux, puis enfila son impair. Ce n'est qu'en passant la porte que Myriam repensa à ce qu'il s'était passé avec Vincent, et se jura de mettre les choses au clair avec lui. Car même si elle avait sa fierté, il lui manquais beaucoup, c'était l'un des rares hommes qui savait l'écouter, la comprendre, mais aussi qui prenait soins d'elle, malheureusement, son accès de colère , l'avait contrainte a partir sans lui donner aucune explication. Mais bon, pour l'instant , elle avait plus urgent à faire et surtout une histoire à élucider. Elle sortit donc de sa maison , ferma à double tour et en regardant la maison de son voisin elle la vit encore une fois, cette ombre près de la fenêtre, toujours au même endroit à l'observer. Myriam ne se sentait pas sereine et même plutôt mal à l'aise, elle décida quand même de regarder le nom de cette étrange personne en regardant sur sa boîte aux lettres :

" Aucun nom ... Lui aussi il va falloir que je me renseigne sur lui. "

Tout en observant si l'ombre bougeait, elle monta dans sa voiture, mis les clefs sur le contact et démarra. Elle regardait la ville se réveiller sous ce ciel rosit par le soleil levant, cela faisait planer une atmosphère irréelle , féerique. Elle regardait le ciel, comme hypnotisée. Lorsqu'elle regarda la route, elle vu de justesse le feu du croissement passer au rouge , ni une ni deux, elle enfonça sa pédale de frein et pila en fermant les yeux... 

*** 

" Maman ! Maman ! "

La jeune fille pleurait, ses joues étaient rougi par ses larmes chaudes et salées, complètement recroquevillée, les bras autours de ses jambes, elle se balançait d'avant en arrière en gémissant. Elle s'était cachée dans son armoire, derrière ses robes, dans l'espoir de lui échapper. Jacques Clarence n'avait pas toujours été comme ça, avant la mort de son père, c'était un homme heureux, gentil, et fou de ses enfants... Mais du jour au lendemain, tout avait changé, il était devenu violent, incontrôlable, comme si un inconnu avait pris possession de son corps. Cette petite fille le savait, ce n'était plus son père, et même s'il en avait l'apparence, son esprit était totalement changé. 

" MiMi ! MiiiiiMiiiiii... MiMi ?"

Il se rapprochait, la petite fille retint son souffle et étouffa ses pleurs. 

"Voyons MiMi je sais que tu est là, montre toi. "

Elle pouvait voir son sourire de malade s'étirer sur son visage répugnant rien qu'au son de sa voix. Elle entendait ses pas se rapprocher, mais la lenteur de ceux-ci ne pouvait vouloir dire qu'une seule chose, il adorait la traquer, lentement, il cherchait dans tout les coins de la maison, méthodiquement, mais il ne se pressait jamais, il prenait un malin plaisir à sentir sa peur monter, ça l'excitait. La petite fille ferma les yeux, le plus fort qu'elle pouvait, elle se remémorait tout ce qu'il s'était déjà passé, ses cicatrices à peine guérie lui faisait mal à nouveau, et cela lui rappelait chaque jour son impuissance face à ce monstre.

Puis elle entendit un son sui lui glaça le sang. Le son si familier de la boucle de ceinture que l'on détache,  du cuir frottant contre le pantalon, tel un serpent se libérant de ses chaînes, la ceinture quittait un à un ses passants, inarrêtable. Puis elle entendit la boucle tomber au sol, puis elle le frappa à plusieurs reprise. 

" MiMi, vient jouer avec papa ! "

La ceinture trainait par terre, et elle l'entendait glousser, ce gloussement se transforma bientôt en un rire gras et malsain. La petite fille sentit alors l'angoisse monter en elle. Elle cria alors de toute ses forces : 

" AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAaaaaaaaaaaaaahhhhhhh !"

Qui aurait pu aider cette petite fille en détresse, alors que de cette maison au murs impénétrable ne s'échappa qu'un simple murmure à peine audible...

***

The secret of wordsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant