The secret of words

Chapitre II

                                                                                           Arcachon 2000

" Myriam, il reste un carton!

- Monte le moi s'il te plaît Vincent "

Vincent monta le dernier carton dans la chambre de Myriam. Myriam venait de déménager dans cette petite maison non loin du centre d'Arcachon. C'était une ancienne journaliste qui fatiguée par tant d'année de travail, avait ressenti le besoin de prendre soin d'elle , de se recentrer sur sa vie en partant loin de Paris, la ville qui ne dors jamais . Il fût une époque où Myriam aimait cette ambiance, être toujours active, toujours occupé, mais les années avaient terni cette fougue de la jeunesse ne laissant plus qu'une femme d'âge mûre, épuisée. C'est pourquoi ce retour au source était pour elle une évidence, pour se ressourcer, se " purifier" de toute cette pollution, de tout ce bruit. Elle était de retour dans le village de son enfance, Arcachon, où elle avait grandi, où elle s'était épanoui. Rien n'avait changé, c'est comme si la ville n'avait jamais vieillit, et cela ne fit qu'accroître cette nostalgie qui grondait au fond d'elle. Mais elle était heureuse d'être à nouveau ici. Lorsqu'elle avait vu l'annonce de la vente de cette petite maison du XIXème siècle, elle avait sauté sur l'occasion. En à peine un mois, elle avait fait ses bagages, donné sa lettre de démission et sauté dans le premier train à destination d'Arcachon. 

Lorsque Vincent arriva en haut de l'escalier, il vit Myriam perdu dans ses pensées, alors il se surpris à la détaillé du regard : une femme de taille moyenne, brune, avec des yeux couleur émeraudes, des yeux emplis de sagesse et de bienveillance. Sur son visage, l'on pouvait voir au niveau de ses yeux de petits sillages laissé par le temps, mais ils ne faisait que souligner ce regard envoûtant. Vincent avait toujours été attiré par les femmes dans la fleur de l'âge, qu'il trouvait tellement plus intéressantes que les jeunes filles de son âge, il se nourrissait de leur expérience. Déjà tout petit, il était tombé amoureux de sa maîtresse M. Rose, belle comme une fleur, attentionnée, paisible mais qui savait remettre les élèves à leur place quand il le fallait. Ce fut d'ailleurs depuis cela que Vincent avait développé cette passion pour les femmes plus âgées que lui. Alors que lui-même s'était à son tour perdu dans ses pensées, avide de ses sentiments que réveillait cette femme en lui, il fut brusquement ramené à la réalité par la voix de Myriam dans laquelle il sentit une légère pointe d'impatience:

"Pose le là.

Vincent s'avança jusqu'à la porte de la chambre où se trouvait Myriam, il déposa le carton sur le sol près du mur puis tout en se relevant, passa une main dans ses cheveux puis s'approcha de Myriam. 

- J'espère que tu va te plaire ici. Ce n'est pas trop grand pour toi ?

- Non, ne t'inquiète pas pour moi et puis je ne  suis pas très loin du centre ville. J'ai tout ce qu'il me  faut ici : deux chambres à l'étage , et en bas la cuisine et le salon. Je vais transformer celle-ci en bureau, refaire la décoration de ma chambre et essayer de défricher le jardin."

Pendant qu'elle parlait, elle se déplaçait dans la petite chambre, elle faisait les cents pas. Puis elle  se posa sur l'unique meuble de la pièce, un authentique pupitre,  dont l'âge avancé se faisait entendre rien qu'au grincement qu'il expira lorsque Myriam s'appuya dessus. 

- Et, que va tu faire de ce vieux pupitre ? demanda Vincent. 

- Je vais appeler un brocanteur, je pense que je pourrais en tirer un bon prix.

Myriam regarda le bureau et poussa un léger soupir. Puis comme soudain tirée de la torpeur qui l'avait assailli, elle se releva énergiquement et s'exclama :