Chapitre XX

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Lorsqu'il se réveilla, il était dans l'obscurité totale. Il ne savait pas où il était. La pièce où il était enfermé n'était pas très grande, ses yeux mirent un certains temps à s'habituer au manque de luminosité mais après quelque minute, il pu enfin voir à quel point cet endroit était délabré. Il était assis sur un matelas à ressort dont les odeurs nauséabondes qui s'en échappaient lui donnaient des hauts de cœurs. A sa gauche, une porte blindée, sans la moindre serrure, le seul détail qu'il pouvait observé était un petit rectangle qui semblait incrusté dans le blindage. Il se demanda d'ailleurs à quoi celle-ci pouvait bien servir. Sur sa droite, niché dans le coin, un petit seau en métal gris, c'était le seul objet à peu près propre dans ce qui semblait être une ancienne cellule. Il faisait froid et il n'avait pas de quoi se réchauffer, il était seul, apeuré, il avait les mains et les pieds lié par une corde de chanvre qui lui meurtrissait les poignets. Il pleurait silencieusement, les larmes coulaient abondamment sur ses petites joues rougies par le froid qui régnait dans la pièce. 

Où était sa mère, elle qui s'occupait toujours de lui, qui venait le border le soir, qui le rassurait quand il  avait peur... Là où il était, il n'y avait personne qui s'occupait de lui, personne pour le border, personne pour le rassurer. D'ailleurs, il ne savait même pas qu'elle heure il était, dans sa cellule, il n'y avait ni fenêtre pour voir s'il faisait jour ou non et ni horloge. Il était totalement coupé du monde, lui qui déjà se sentait seul à cause de son "problème".  Il remonta alors ses genoux contre sa poitrine et s'allongea sur le matelas. Malgré l'odeur, ses yeux se fermèrent et il s'endormi.

Un bruit sourd contre la porte le réveilla. Il essaya de se redresser tant bien que mal, ses poignets étaient en sang et le faisait souffrir. Il entendit alors le petit rectangle dans la porte grincer, il coulissa lentement, et une lumière aveuglante en sortit, il ferma les yeux tellement il n'était plus habitué à voir le jour. Puis il vit une ombre se placer devant la petite fenêtre et une voix grave et bourru se fit entendre : 

" Réveille toi le môme !"

Il se réfugia dans un coin, le plus loin possible de la porte. 

"Le patron veut te voir, mange ! Je reviens dans dix minutes."

Alors, l'ombre s'en alla, referma le petit rectangle qui montra tout de même quelques résistances. Puis une toute petite trappe que le garçon n'avait pas vu situé tout en bas de la porte s'ouvrit et un bol remplit d'une sorte de bouilli en sorti. La trappe se referma presque instantanément, le replongeant dans le noir le plus complet. Il attendit un certain temps avant de se décider à aller manger, il était affamé. Pieds et mains liés, il se hissa difficilement jusqu'à sa nourriture. La poussière environnante lui brûlait les poumons, ses petits genoux cognaient contre le sol inégal, chaque mouvement le faisait souffrir. 

Il regarda le contenu du bol, aussitôt, une forte odeur manqua de le faire vomir. Il connaissait cette odeur si caractéristique , oui, il l'avait déjà sentit. Puis soudain, il s'en souvint, c'était l'odeur de la pâtée qu'il donnait à son chien. Il ne se sentait pas bien, il avait tellement faim, alors malgré cette nourriture, il prit un peu de bouilli dans sa petite main sale et la mis dans sa bouche, aussitôt, il failli tout recracher, mais il se boucha les narines et avala tout d'un trait. Il se força à finir son bol, il avait envie de vomir, il avait ce goût immonde de pâtée dans la bouche et n'avait même pas d'eau   pour l'enlever. Puis cinq minute plus tard, il ne pu retenir ses relents et vomi tout ce qu'il avait mangé. 

La porte s'ouvrit dans un vacarme assourdissant, le garçon était sur son matelas en train de comater dans son propre vomi. Il essaya d'ouvrir les yeux mais il n'en avait pu la force. 

" Putain Georges ! Le gosse s'est vomi dessus ! "

Il entendit des pas se rapprocher. Une deuxième ombre apparu dans l'encadrement et dit: 

The secret of wordsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant