Chapitre XXIX

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Louise retenait son souffle, enfin, elle allait comprendre. Rose prit une gorgée de thé bien chaud, elle sécha ses larmes et commença son récit :

" Suite à la naissance d'Armand, j'ai du lutté pour ne pas replonger dans l'alcool... Bien sûr, la naissance de ce petit bout de chou m'avais rendu heureuse, mais le fait d'avoir perdu violette, cela m'avait tout autant affecté. Gustave m'a été d'un grand soutient durant cette période, il m'a soutenu, m'a empêché de sombrer. 

Un an après sa naissance, il n'avait toujours pas émis le moindre son, même pas de gazouillis, ... Cela nous a inquiété et nous avons décidé de l'emmener chez le médecin.  Et c'est là que nous avons appris, Armand était victime d'une malformation de la langue, ce qui l'empêchait de communiquer. Cette atrophie linguale était dû à mon excès d'alcool lors de ma grossesse.  Je m'en suis voulu, je suis même entrée en dépression sévère, ils ont failli nous le retirer, un expert m'avais même jugé inapte pour élever un enfant suite aux différents traumatismes vécus. Mais j'ai su me reprendre, et peu à peu, nous avons appris à vivre avec cet enfant silencieux. Nous avons appris sa langue, nous avons appris comment déchiffrer ses gestes... Seulement, ... "

Elle fit une pause, elle avait le souffle court, elle dégluti puis respira bruyamment. Louise pouvait voir à quel point il était douloureux pour elle de ressasser ces souvenirs. Elle sentait le poids énorme qui pesait sur cette femme et attendait les révélations avec une certaine impatience. Elle pris la main de Rose et lui dit avec tendresse : 

" Vous pouvez continuer, ne vous inquiétez pas, je suis là , prenez votre temps. 

- Merci, cela fait des années que je n'ai pas reparlé de ces "évènements ". 

- Vous pouvez vous confier désormais. "

Rose sécha ses larmes, elle défroissa sa jupe puis repris : 

" Il y a quelque chose dont je n'ai pas parlé à Gustave et que je garde pour moi depuis le début... 

- Qu'est ce que c'est ? Dîtes-moi Rose. "

Louise était impatiente, elle voulait la suite, elle voulait comprendre. La jeune mère n'arrivait plus à parler, c'était comme si les mots formait une boule dans sa gorge, ils l'étouffaient, sont souffle devint de plus en plus saccadé, elle devint toute rouge. Louise ne savait pas comment réagir, Rose été là devant elle en train de s'étouffer, puis elle regarda les petits gâteaux. Elle n'en avait pas pris parce qu'elle n'aimait pas la pâte d'amande, mais elle en pris quand même un, elle le sentit : rien, juste cette forte odeur d'amande qu'elle détestait tant. Elle regarda Rose, impuissante, elle ne pouvait rien faire à part la regarder agoniser, telle un poisson hors de l'eau qui serait en manque d'oxygène. Un léger son sortit de la bouche de la jeune femme, Louise se rapprocha et réussi à entendre quelque bribes de phrases : 

" La... seringue... cuisine... placard ... "

Plus le temps passait, plus Rose avait du mal à respirer, elle devenait toute rouge, Louise était la figée, tétanisée. 

" SERINGUE ... CUISINE ! "

La jeune fille tilta, elle couru dans la cuisine à toute vitesse, elle ouvrit les placards, elle ne trouvait pas de seringue... 

" Je ne la trouve pas ! "

Elle commençait à paniquer, dans la précipitation, elle fit tomber, des paquets de pâtes, de farine et un pot de confiture qui se brisa sur le sol dans un fraqua assourdissant, louise regarda la tâche écarlate sur le sol. Elle chercha de plus belle, elle n'entendait plus Rose, puis elle la vie sur le sol inconsciente. Alors elle fouilla dans les placards encore et encore, souvent à l'aveugle, et là, elle sentit un petit tube, elle l'attrapa et le sortit. C'était bien une seringue, elle n'avait aucune idée de ce que contenait celle-ci mais elle la prit et couru vers la femme allongé sur le sol. En courant elle ne fit pas attention et se coupa avec un bout de verre du pot de confiture, elle ne s'arrêta pas pour autant, elle s'agenouilla auprès de Rose, toujours inanimé: 

" Rose ! ROSE ! J'ai la seringue, qu'est ce que je fait ? "

La jeune fille la secoua, aucune réponse, elle mit deux doit au niveau de la carotide, très faible. Alors Louise pris la seringue , enleva la protection au niveau de l'aiguille et la planta dans la cuisse de Rose. Elle injecta la totalité de la seringue en une unique pression puis elle attendit. 

Au bout de quelque seconde, rien ne se passait. 

" Rose ... Rose ? Je vous en pris ... "

La jeune fille pleurait, elle ne savait pas quoi faire, elle secoua la femme à terre, de plus en plus brusquement: 

" ROOOOOOOOOOSE  ! "

Louise prit sa main puis attendit, les yeux rougis par le désespoir, et elle se mit à chanter : 

"Petit enfant tu es arrivé, 

Petit enfant laisse moi t'aimé,

Un jour tu seras grand,

Et ce jour mon enfant,

Tu étendra tes ailes,

Pour prendre ton envol vers le ciel,

Nous seront là à tes cotés,

Nous seront la pour t'aimer...." 

Elle ferma les yeux. Puis, alors que tout espoir semblait perdu, la poitrine de Rose se souleva brusquement. Elle inspira et toussa, toussa , toussa, elle était en sueur, les gouttes perlaient sur son front, Louise l'aida à s'asseoir, puis alla chercher un linge humide. Elle revint quelque temps plus tard avec une bassine rempli d'eau et posa le linge sur son front: 

" Rose !  Ca va ?"

La jeune femme regarda autour d'elle, elle semblait déboussolée, puis elle articula maladroitement : 

" Ouu... ouuuui , je vais bien, enfin je crois... 

- Qu'est ce qu'il s'est passé ? 

- Je.. Je ne sais pas, je me souviens avoir pris un de ces gâteaux ( elle montra l'assiette sur la petite table, on pouvait y voir un gâteau à moitié entamé) , puis ma gorge s'est mise à enfler, je ne pouvais plus respirer, et puis plus rien... 

- Mais vous avez fait une réaction violente , êtes-vous allergique à quelque chose ? 

- Aux amandes, je crois... "

Louise la regarda complètement interloquée, comment avait-elle pu oublier, ce " petit " détails, Rose était allergique aux amandes et elle a failli mourir à cause de ces petits gâteaux qui empestait l'odeur de cette graine. Elle mis ça sur le compte de la fatigue et de la détresse mais quand même, comment cela était possible ? 

" Mais Rose, ces gâteaux sont à base d'amande, vous ne l'avait pas sentit ? 

- N.. non ... "

Elle balbutia. 

" D'où viennent ces gâteaux Rose ? 

- Je me suis levé ce matin et ils était là, sur la table emballé avec un petit ruban. "

Louise regarda la boîte, le papier était déchiré, mais elle aperçu tout de même un petit bout plus rigide qui semblait noirci, elle le tira. En effet, c'était un petit mot, elle le montra alors à Rose qui quelque peu surprise demanda : 

" Qu'est ce que c'est ? 

- Un mot. "

Louise le lu : 

" Je pense beaucoup à toi, notre secret est bien gardé , jamais je n'oublierai ce qu'il s'est passé, mais il me manque, mon fils me manque et je veux le revoir. Rend moi mon fils !

nb : j'espère que tu trouveras les gâteaux à ton goût. 

Signé :  B.Wdg"


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⏰ Dernière mise à jour : Jun 12, 2019 ⏰

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