Chapitre 2

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 Je restai bouche bée. Il était d'une beauté renversante. La première chose qui me frappa chez lui fut ses yeux d'une couleur que je n'avais encore jamais vu, ils étaient d'une rare couleur émeraude tirant sur le miel doré. Et ses cheveux plus noir que noir. Il était grand, imposant même, la peau hâlé rappelant l'éclat d'un caramel de caractère, vêtu d'un débardeur noir faisant ressortir ses muscles et ses yeux de jade ainsi qu'un short blanc. Il tenait fermement une des bretelles de son sac qui pendait quelque peu sur son flanc droit. Cela ne faisait que affiner sa silhouette déjà très sportive.

Balayant la pièce du regard, l'individu s'avança avec aisance vers l'institutrice afin de la regarder droit dans les yeux.

-Désolé pour le retard... J'ai eu un problème avec mon bus, dit-il en arborant un sourire destiné à mademoiselle Hélène.

Il semblait sûr de lui, mais réellement désolé de son retard. Son charme ne sembla pas déstabiliser que moi, l'enseignante mit plusieurs secondes à reprendre ses esprits, encore ébahie du spécimen se tenant devant elle.

-Je... Je t'en prie, ce n'est pas grave, nous étions en train de nous présenter et je pense que c'est à ton tour, qu'en penses-tu ? S'empressa-t-elle de répondre sûrement pour cacher son embarras.

Le jeune homme acquiesça de la tête et prit place devant le tableau qui faisait face à l'ensemble de la classe. Cette nonchalance dans son regard et sa gestuelle m'intriguait déjà. Était-il vraiment quelqu'un de froid et hautain ? Son seul regard face a l'ensemble de la classe donnait l'impression de tous se faire dévisager. Un léger mouvement de ses pupilles dans ma direction me fit réaliser qu'il m'avait fixer avec une attention toute particulière.

-Je m'appelle Icare Lilith, je suis née sur cette île et j'ai actuellement dix-sept ans, dit-il d'une simplicité déconcertante.

Il ne bégaya pas, ne mâcha pas ses propres mots.

Icare dégageait une sorte d'aura mystérieuse. Son regard, sa voix, sa façon de marcher avec simplicité et son sourire drôlement froid. On aurait vraiment dit la personnification de la beauté elle-même. Son charme n'avait rien a envié au plus grands mannequin. J'étais hypnotisée. Comme happée par son attraction naturelle.

Mais...Lilith... Ce nom me disait vaguement quelque chose...

Je buvais chacune de ses paroles, comme toute la classe d'ailleurs. Sa voix sonnait comme une mélodie qu'on ne se lassait d'entendre.

- Bien, Icare, c'est un bien joli prénom que tu as là, prends place, nous pourrons ainsi continuer les présentations.

Il s'exécuta en passant près de moi pour s'installer au seul bureau qui était libre, mais s'arrêta devant moi, huma l'air discrètement et continua son chemin. Je pus sentir l'odeur qu'il répandait à chacun de ses pas. Une délicate odeur de jasmin embaumait son espace.

- Continuons ! À toi jeune fille, enchaîna notre enseignante en me désignant de la tête.

C'était le moment. Le stress s'installa en moi à une vitesse folle en sachant qu'un tel individu se trouvait juste derrière moi. Il était très attirant, certes, mais il dégageait quelque chose de... Malsain ?

Non, je ne devrais pas le juger sans le connaître, même si, pour une raison que j'ignorais, une petite partie de moi me suppliait de m'éloigner le plus vite possible de lui.

Je devais absolument garder mon sang-froid.

Ne m'étant toujours pas levée, je pouvais quand même sentir tous les regards braqués sur moi.

Bon j'exagérais peut-être un peu, mais je sentais très particulièrement le regard d'une personne toute proche de moi, je crus même entendre un grognement s'échapper de la poitrine d'Icare.

Un grognement ? Reprend-toi, ma pauvre fille, le stress te fait totalement délirer.

Me chargeant de courage, je plaçai mes mains moites dans mon dos avant de me lever et de prendre la parole.

- Je m'appelle Lydia Spencer, je... je viens de Toulouse en France, j'ai seize ans et je suis installée sur cette île depuis trois semaines maintenant.

J'avais la voix tremblante, je crus que mes jambes allaient se dérober sous mon poids.

Je me rassis aussitôt, le pire étant derrière moi. Je pris alors une grande inspiration le plus clairement possible pour essayer de reprendre mon calme.

Mademoiselle Hélène me remercia tout en m'assurant que j'allais passer d'excellents moments ici, chose dont je ne doutais absolument pas.

Une fois les présentations terminées, nous devions commencer le premier cours de l'année qui allait porter sur la mythologie grecque.

Notre professeure avait mis un point d'honneur pour que Icare nous raconte l'histoire d'où était tiré son prénom, car je cite « Il est rare d'avoir des élèves aillant des prénoms issus de la mythologie grecque» avait-elle assurée.

L'intéressé commença donc son récit, qui avait même scotché mademoiselle Hélène et la classe par la même occasion. Sa voix était si envoûtante, je ne pouvais m'empêcher d'écouter le moindre mot qui sortait de sa bouche. Alors que beaucoup s'était tournés vers lui afin de l'écouter, moi je n'avais pas bouger d'un millimètre. Craignant de croisée ses iris déstabilisantes.

Ce qui n'échappa pas à Katy qui me dévisageait avec un sourire narquois.

- Il te plaît hein ? ! M'avait-elle chuchoté à l'oreille.

- Quoi ? ... Tsss ! Non, pas du tout ! Essayai-je de mentir alors que je me sentais déjà rouge comme une tomate.

- Mouais... Tu ne rougirais pas autant si ce n'était pas vrai.

Je voulus répondre, mais notre professeur annonça que nous allions partir en excursion dans la forêt durant quatre jours à partir de la semaine prochaine.

- Nous allons y étudier la faune et la flore endémique de cette île. Pour ce faire je vais vous passer cette petite fiche vous expliquant le déroulement de la sortie, papier qui, je vous avertis, doit obligatoirement être signée par vos parents.

Elle me désigna pour distribuer la paperasse au reste de la classe, c'était bien ma veine, ça !

Je ne pouvais m'empêcher de trembler, spécialement arrivée à la table d'Icare. Et enfin... Ce que je craignait le plus arriva fortuitement. Nos yeux se croisèrent et je crus que tout autour de moi allait s'écrouler tant son regard était persan.

Il me fixa et je fis de même. Ce petit échange dura quelques secondes, secondes durant lesquelles il ne paraissait plus respirer. Sa façon de m'observer, on aurait dit qu'il lisait au plus profond de moi. Ou qu'il voulait ma mort.. dure à savoir dans mon état. Mon cœur se serra dans ma poitrine. Affolé.

Je lui tendis d'une main tremblante une des feuilles qu'il attrapa aussitôt avant d'ajouter sèchement :

- Merci.

Je n'osai pas répondre, j'étais beaucoup trop intimidée pour lui demander ce qu'était son problème. Qu'est-ce que j'avais pu dire ou faire qui justifie ce ton froid presque cassant ?

Puisque c'était comme ça, je passerai mon tour la prochaine fois au moment de la distribution.

La fin de l'heure passa relativement vite, je n'avais même pas remarquée qu'il était temps d'aller déjeuner.

En sortant de la classe, Katy m'attrapa le bras en m'entraînant dans les escaliers qui menaient au réfectoire doublant au passage quelques personnes dans la précipitation.

-Dépêche-toi, il y a toujours foule et c'est pénible d'attendre, j'ai faim, moi !

-Je te signale que je ne peux pas aller plus vite que mes jambes...

Elle rigola et me tira de plus belle. Sérieusement, cette fille était vraiment pleine d'énergie, beaucoup trop même. Mais elle était comme ça et une part de moi adorait ça.

Florebo Quocumque Ferar TOME I ( Réécriture En Cours )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant