Chapitre 18

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Je l'observais. Il finit par ouvrir les yeux et plongea son regard écarlate dans le mien. Malgré la panique et la peur qui me rongeait l'estomac, ses iris d'un rouge pur me fascinaient. Cela me rappelait étrangement le rouge de la fleur du flamboyant. J'eus alors un espoir, un infime espoir de le voir changer d'avis. Malgré cette couleur anormale, je savais, du moins j'espérais, qu'au fond Icare ne voulait pas me faire de mal... J'en restait persuadée

Cependant, tout espoir me quitta lorsqu'il porta au niveau de sa bouche, mon bras encore endolori. Tout ceci, en ne me quittant pas des yeux une seule seconde. Puis, il sortit sa langue et la fit parcourir sur le long filet rougeâtre qui s'écoulait encore de la plaie. Le contacte humide de son muscle chaud contre ma peau fraîche me fit frémir. Heureusement que son autre bras me tenait fermement la taille, car je crus défaillir sur place. Moi non plus je ne le quittais pas du regard. Je ne comprenais pas encore pourquoi il faisait ça. 

Icare ouvrit la bouche, découvrant deux grandes canines qu'il s'empressa de planter dans ma chair avant même que je ne puisse assimiler tout ce qui se passait sous mes yeux. Au même endroit que ma blessure. La douleur fût instantanée. Je ne pus retenir d'émettre un  gémissement plaintif. Il venait de me mordre ? ! Mais... Mais... Mon esprit était tellement confus. Je l'observais encore. Une longue traînée de sang s'écoula sur mon bras. MON sang. Je pouvais entendre Icare le boire goulûment. J'étais beaucoup trop tétanisée pour pouvoir me mouvoir. 

Il se dégagea de mon bras, avant de pousser un grognement de satisfaction. Puis, il se mit à sourire tout en me fixant vicieusement. C'est à ce moment précis, que je compris ce qu'il était en train de faire. Il s'amusait, j'en étais sûre. Il devait prendre un plaisir malsain à me torturer avant de me tuer. Je compris alors que le seul prédateur, le véritable monstre dans ces bois... C'était lui à l'heure actuelle. La marque qu'il venait de laisser sur mon avant-bras me faisait atrocement souffrir et me lançait. Je sentais littéralement les troues que ses crocs avaient infligés à mes muscles.

Je n'étais cependant pas résignée à mourir ici, ce soir et encore moins de la main d'une bête assoiffée de sang. Qu'allait dire ma mère ? Mon père ? Ou Avery ? Non ! Je ne pouvait pas me permettre de mourir et leur faire endurer une telle peine pour le reste de leur vie. Prise d'un élan d'adrénaline, une force que je ne connaissais pas me permit de repousser violemment Icare. Ce qui dut le surprendre puisqu'il relâcha son emprise sur moi. Je profitai de cette occasion pour m'enfuir en direction de la clairière, en titubant. La plaie qu'il m'avait faite saignait abondamment. J'avais vraiment peur de me vider de mon sang avant d'arriver au campement. Il n'oserait plus me faire du mal si je réveil tout le monde ! Je devais faire vite.

Florebo Quocumque Ferar TOME I ( Réécriture En Cours )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant