Chapitre 43

6.1K 620 4
                                    

Je me souvenais qu'Icare m'avait confier que la couleur de ses yeux variait en fonction de sa soif, tout comme la rigidité de sa peau. Plus ses yeux étaient sombres et sa peau rude, plus il était tourmenté par une sensation très douloureuse. Un peu comparable à des « centaines d'aiguilles chauffées que l'on enfonce dans ma gorge », m'avait-il confié. 

Mais de ce que j'avais compris un vampire devait se nourrir une fois par jour au minimum. Alors, si Icare s'était nourri aujourd'hui, quel était le problème ? J'avais la désagréable sensation que quelque chose m'échappait. Je l'observai à nouveau, plus attentivement cette fois, prenant la peine de noter mentalement les moindres détails de son visage. 

Je remarquai que là, juste en dessous de ses grands yeux en amende, des cernes bien marquées et légèrement plus foncées que sa peau, étaient apparues. C'est alors que je me remémorais cette phrase qu'il m'avait dite le soir suivant l'incident dans la forêt. 

« Je n'éprouve plus le besoin de me nourrir depuis que j'ai bu ton sang.» 

Tout s'expliquait à présent. 

Cela voudrait dire, qu'il n'avait pas bu une goutte de sang depuis le premier soir de notre excursion avec la classe ? Depuis moi ? Je me dégageai de ses bras soucieuse et me relevai pour l'observer sérieusement.

- Ça fait combien de temps ? Demandai-je sèchement, sentant la colère monter en mon for intérieur.

- Combien de temps que quoi ?

- Que tu ne t'es pas nourri, imbécile ! Lâchai-je, lasse qu'il me fasse tourner autour du pot.

L'intéressé ne répondit pas et chercha à fuir mon regard. A cette instant précis, je sus avec rage que j'avais raison.

- Mais, tu es fou, ou quoi ?! Hurlai-je presque. Tu veux te laisser mourir ? Ou attendre de perdre le contrôle et t'en prendre aux premiers venu ?

Je n'osait pas terminer ma phrase tant elle me terrifiait ! Un être humain pouvait tenir plusieurs jours consécutifs sans se nourrir. Mais qu'en était-il des vampires ? Cela faisait six jours, tout de même. Je devinait aisément que son appétit était lié au contrôle qu'il avait sur lui-même.
Un frisson me parcourut la nuque. Je m'inquiétais réellement pour lui.

Florebo Quocumque Ferar TOME I ( Réécriture En Cours )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant