Chapitre 19

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Je ne fus pas plus surprise que ça de le voir là, me bloquant la route menant à l'extérieur du bois. J'étais prise au piège, encore. Je me sentais comme un oiseau blessé et enfermé dans une cage. Je voulais que ce petit jeu s'arrête sur-le-champ. Je prenais douloureusement conscience que je n'avais plus d'échappatoire.

- Si.. Si tu as l'intention de me tuer... Fais-le ! Hurlai-je à bout de nerfs provoquer par la panique.

Icare dut me prendre au mot. En une fraction de secondes, il se plaça derrière moi, attirant férocement mon dos contre son torse. Je ne pouvais plus du tout bouger. Il me comprimait tellement fort que j'avais du mal à garder une respiration saine. J'avais l'impression d'être retenue par une statue de marbre, tant ses muscles m'étouffaient.

Il attrapa violemment ma queue de cheval et se pencha au creux de mon cou, lentement, comme s'il profitait de ce moment qui était insoutenable pour moi. Je pouvais entendre sa respiration bestiale, si proche de mes oreilles. Me forçant à incliner la tête, il dégagea de sa main libre, le collier fin qui recouvraient ma nuque. J'aurais voulu crier, hurler au secours, mais il venait de placer une de ses mains sur ma bouche, m'empêchant catégoriquement d'émettre le moindre cri. Sa langue, pour la seconde fois, parcourut ma peau. Celle de mon cou, cette fois. J'avais un mauvais, très mauvais pressentiment. Mon estomac se noua et je hurlait de toute la puissance qu'il me restait contre sa main. Il allait recommencer !

Et c'est exactement ce qu'il fit. D'une traite, il planta ses crocs sans me ménager. J'étais désespérée. Icare allait me tuer, là, maintenant. Sans que je ne puisse faire quoi que ce soit pour l'en empêcher. Je pouvais sentir la moindre petite goutte de sang quitter mon corps. Je l'entendais boire sauvagement, entendant chaque gorgée qu'il me prenait. Il  émettait des grognements puissants que je pu traduire par de la satisfaction. Mes jambes commençaient à vaciller, laissant mon corps tout entier se reposer sur son emprise.

- I.. Icare... couinai-je fébrilement en vain alors que des larmes roulaient sur mes joues.

J'étais, au final, resolue à attendre la mort... Oui, j'acceptais mon sort. Il n'y avait plus rien à faire, sa force était de loin supérieure à la mienne. Je n'avais plus le courage de me débattre et je n'aurais même pas pu. Icare venait de me prendre le peu de force que j'avais. Soudain, ma vision devint floue, je pouvais également sentir des picotements au bout des doigts. Sans compter les battements de mon cœur que j'entendais ralentir au fur et à mesure que je me vidais de mon sang.

J'allais vraiment mourir. J'étais triste de ne pas pouvoir dire au revoir à ma famille, ni même à mes amis. La dernière chose que j'allais voir avant de trépasser était la chevelure ébène de mon bourreau. Mes paupières devinrent de plus en plus lourdes. Il m'était impossible de garder les yeux ouverts. Je repensais une dernière fois à ses iris flamboyants avant de sombrer dans le néant. 

Néant dont j'étais certaine, de ne jamais me réveiller.

Florebo Quocumque Ferar TOME I ( Réécriture En Cours )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant