Chapitre 37 : Égoïste.

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Elle s'est endormie. Je le sais car je sens l'équivalent du poids d'une tête sur mon ventre, et j'entends son souffle calme et reposer, qui me permettais de me calmer de toutes mes émotions. Je profitais de ce moment de calme pour visiter un peu plus ce lieu dont je ne connais rien.

J'avance, avec comme rythme la respiration d'Anaïs. Autant dire que je marchais calmement. Tout été redevenu verdure, les fleurs ornaient les nombreuses sortes d'arbres qui se trouvaient ici. Était-ce le paradis? Je ne sais pas. La pie de toute à l'heure revînt, à mon plus grand plaisir, me voir. Elle se pose sur ma tête, et je m'imagine la scène d’extérieur. Un petit rire m'échappe, et la pie se positionne devant moi et commence à voler, assez bas pour que je la suive. Elle m'amène dans un endroit ressemblant à une île et … je marche sur l'eau?! Trop cool! D'autres personnes sont présentes. Quand je passe elles me sourient, je tourne la tête et la pie n'est plus là. Enfin si, elle se trouve sur la tête du jolie rousse aux yeux verts.

Voyant que je la fixais, enfin fixais la pie, elle vint à ma rencontre, l'animal toujours posé au même endroit.

- Bonjour.

- Euh … bonjour.

Je me sentais comme … intimidée. Mais son air amical me fit vite perdre ma gêne et j'étais rapidement à l'aise.

- Camille.

- Alysée.

- J'ai vu que tu regardais Lala?

- Lala? Ah oui, la pie? Oui elle est vraiment très belle.

Elle acquiesçait, toujours le sourire aux lèvres. Comment pouvait-elle être autant de bonne humeur?

- Tu es nouvelle à ce que je vois.

- Oui … mais t'es réelle?

- (Elle rit) Oui, enfin non. Je suis dans le coma, donc je sais pas comment tu veux appeler ça.

- Moi aussi. Mais c'est bizarre comme sensation! T'as l'air d'y être habituée!

J'avais du dire quelque chose de mal car son visage se rembrunit.

- Ça fait deux ans.

- Deux ans?!

Je ne m'attendais pas à ça, tu parles qu'elle est habituée!

- Je suis désolée je voulais pas réagir comme ça, c'est juste que j'ai été surprise … tu t'ennuies pas au bout d'un moment?

- Non, l'endroit est plein de ressources, et c'est moi qui aie fait le choix de rester.

- Je m'excuse d'avance si je suis trop indiscrète, mais … pourquoi t'avais l'air un peu nostalgique quand je t'aies posée la question, si c'est toi qui a choisi la situation?

- Parce que je le suis! J'entends chaque jour mes proches venir me supplier de revenir, je vois leur espoir diminuer au fil des mois, alors je ne peux pas dire que je suis heureuse à 100 % mais … ma vie là-bas me posait trop de problèmes, contrairement à ici.

- Moi je sais pas … j'ai envie de rester car … si je retournais là-bas, je devrais faire face à plein de trucs, mais ça fait une journée que je suis dans le … coma et voir la peine que cela cause à ma famille et ma meilleure amie me fend le cœur … j'ai peur que si je choisis de rester ici, je prenne une décision égoïste, mais si j'y retourne, ce n'est pas ce que je veux … enfin pas vraiment …

- C'est à toi de choisir, et sur ça je ne peux pas, et je ne veux pas, t'aider. Je ne veux pas te faire pencher d'un choix à l'autre alors que ton cœur le fera pour toi d'ici peu … Et penses-y bien, si tu retournes à la vie, il ne faut surtout pas que tu le fasses pour les autres, mais pour toi.

- Oui … mais j'aimerais penser à autre chose!, lançais-je en recouvrant ma bonne humeur. Tu voudrais bien me faire visiter?

- Suis moi!

Elle souriait, et Lala nous suivait. Pendant que je traversais les ruelles, les plaines ou les montagnes, j'entendis soudain une voix. Je me stoppais immédiatement, arrêtant par la même occasion la discussion qui nous animait Camille et moi. La voix. Celle de David. Au début ce n'était que des chuchotements au milieu des pleurs. Des chuchotements qui disaient «non c'est impossible» ou des choses du genre. Je ressentais sa tristesse et son désespoir, une larme coula sur ma joue, suivit bientôt par des dizaines d'autres. Camille se mit face à moi et me demanda, dans un murmure:

- Quelqu'un te parle?

J’acquiesçais, incapable de sortir le moindre son de ma bouche. David se mit à me parler.

- Je t'aime tellement, un jour je t'avais dis que j'avais tout envisagé ….Tu te souviens? La fois où tu étais venu chez moi, la nuit précédant «l'enlèvement». Je t'ai dis que j'avais déjà élaboré toutes les étapes. Je voulais un jour qu'on se marie, qu'on ai des enfant, qu'on vieillisse ensemble. Alors je ne veux pas te perdre là. Penses à moi, je ferais comment sans toi? Surtout que tout ça est ma faute, entièrement ma faute. Je me suis énervé contre toi pour rien, et donc t'as voulu venir vite chez moi … cette accident est à cause de moi. Si tu … meurs, je ne me le pardonnerais pas.

J'étais maintenant accroupie au sol, me sentant tiraillé entre lui, et cet endroit. Je n'avais pas le droit de les laisser comme ça tout ça pour passer du bon temps. Non je n'en ai pas le droit, c'est tout simplement égoïste. Une voix vint s'ajouter à celle de David, celle du Dr. Aldinski.

- Il faut la laisser se reposer. Revenez plus tard.

David m'embrassa. De là où je suis, je portais mes doigts à mes lèvres pour faire durer le plaisir. Non David ne retirent pas tes … trop tard. Il partait. 

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