La Coiffeuse (avec Niall Horan)

26

«Eh oh! La Terre à Alex!» S'exclama Rose, agitant sa main devant mon visage. «Tu crois que mes cheveux vont se faire tout seul?»

Reprenant conscience du moment présent, je me remis au travail.

«Excuse-moi.» M'excusais-je. «Je n'ai pas dormis, c'est pour ça.»

«Tu crois?» Fit-elle sarcastiquement, haussant un sourcil. «Tu étais où d'ailleurs?»

Déglutissant, je pris mon temps, faisant semblant de me concentrer sur les cheveux de Rose.

Ce matin, j'étais rentré après le réveil de mon amie et de mon fils. J'avais filé sous la douche, ne leur portant aucune attention. J'avais été comme un zombie, jusqu'à ce que j'arrive au studio. Là, je devais me mettre au travail et faire de mon mieux, pour que cette fois, on ne me remplace pas sans que je ne le sache. Je m'étais fais un plaisir d'éviter quiconque se plaçait sur mon chemin. Mélanie, qui avait accepté de garder mon fils, avait ouvert la porte à Rose, qui tenait Duncan par la main. J'avais catégoriquement refusé de parler avec les gens, me contentant de quelques mots nécessaires. Jerry avait, lui aussi, eut droit à mon silence.

Rose essayait de me faire réagir, depuis tout à l'heure. Seulement, je n'étais pas d'humeur et je ne le serais pas avant longtemps.

J'avais refusé de manger le petit-déjeuner et comptais bien me passer du déjeuner.

Après avoir généreusement aspergé les boucles blondes de Rose avec de la laque, je fis signe à Jerry que j'avais finis.

«Parfait Rose, nous avons finis. Tu peux donc y aller.» L'informa ce dernier.

«Génial!» S'exclama-t-elle en se levant.

Lorsqu'elle fut hors d'écoute, Jerry se tourna vers moi. «Ben ça alors! Tu l'as drôlement changé! Cette fille n'est pas Rose, celle que je connais n'a jamais été aussi gentille de sa vie!»

Faisant comme s'il n'avait rien dit, je me détournais pour ramasser les effets qui traînaient sur la coiffeuse.

Voyant que je ne réagissais pas, il posa une main sur mon épaule. «Qu'est-ce qui ne va pas, Andra?»

Serrant la mâchoire, je continuais mon ménage, l'évitant soigneusement.

«Tu ne vas quand même pas faire ça toute la journée?» Soupira-t-il, excédé de mon comportement de petite fille.

Étant donné que je ne bronchais pas, Jerry décida de se planter devant moi. «Rose m'a raconté ce qui s'est passé.» M'expliqua-t-il.

Rose lui avait raconté? Vraiment? Et que savait Rose, après tout? Je ne lui avais rien raconté, car je ne lui avais rien dit. En fait, je n'avais rien dit à personne. Et puis, il n'y avait qu'une autre personne au courant.

Arquant un sourcil, je finissais de ranger la coiffeuse. Je ne voyais vraiment pas ce que Rose avait pu lui raconter.

«Elle m'a dit que tu n'avais pas fermé l'œil de la nuit. Elle m'a aussi dit que dès que tu es rentré, c'est-à-dire à sept heures trente, tu n'as adressé la parole à personne. Tu es allé prendre une douche, puis tu t'es changé, tu n'as rien mangé et tu n'as rien dit à ton fils.» Finit-il.

Mais que pouvais-je bien leurs dires? Je ne voulais parler à personne, parce que je ne voulais pas raconter ce qui s'était passé. Je n'avais eu aucune raison de sortir vers trois heures du matin, alors qu'aurais-je pu leurs raconter lors de mon arrivé? La vérité? Certainement pas! Il en était hors de question!

Les souvenirs commençaient à refaire surface, comme s'ils s'étaient passés quelques minutes plus tôt. Ma respiration se faisait haletante, comme si je venais de courir un marathon. Ma vue se brouillait et mon ouï s'emblait s'affaiblir, je n'entendais plus clairement. La nausée me happa avec force, me manquant faire gerber. J'allais faire un autre malaise vagal, c'était imminent. Qu'avait dit le docteur déjà? De m'asseoir par terre? D'avoir le plus d'air possible? N'y réfléchissant pas deux fois, je m'élançais le plus rapidement possible, vers l'extérieur. Comme à travers un tunnel, je pouvais entendre Jerry me héler "Alexandra!". Cependant, je ne pouvais pas m'arrêter, sinon je m'évanouirais une nouvelle fois.