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On s'est quitté sous une pluie battante, il a dit qu'il allait rentrer chez lui - il habitait dans son propre appartement - et je me suis réfugiée dans un amphithéâtre en attendant le début de mon prochain cours.

Au soir, je suis rentrée chez moi en silence et j'ai regardé The Beach.
À la fin, j'étais tout ébranlée et je venais de remettre en cause toute ma vie. Comme à chaque fois que je le regardais. J'ai adoré ce film, vous ne pouvez pas imaginer à quel point.

Suite à ça, j'ai envoyé un message à Cullen, qui m'avait filé son numéro de téléphone. Il a répondu avec une rapidité qui m'a surprise et m'a proposé de passer chez lui. J'ai refusé bien gentiment, et on a discuté par textos durant une partie de mon début de soirée.

Maman est rentrée un peu plus tard, alors j'ai éteint mon téléphone portable et on a mangé des nouilles chinoises toutes les deux avant de s'endormir devant Criminal Minds à la télévision.

J'avais même encore mes lunettes sur le nez.

Cullen était blasé et introverti. C'était séduisant. Il était bizarre. J'aimais ça.

***

Le lendemain, je suis allée à l'université comme à chaque fois, et j'ai croisé Cullen à mon cours de psychologie. Je me suis levée et j'ai changé de place pour être à coté de lui, ça lui a fait plaisir.
-Salut, ai-je dit.
-Salut, a-t-il répondu.
-Je ne savais pas que tu prenais des cours de psychologie, je ne suis pas certaine que ce soit une excellente idée.
-Je sais, c'est pour ça que je le fais. Je me demandais ce que pouvais penser monsieur Obst lorsque je lui parle.
-Ah.

On n'a rien dit d'autre parce qu'on était trop occupés à suivre, Cullen a même posé une question mais moi, je me suis tue.

À la fin de la séance, il était midi. On a mangé ensemble, Cullen et moi, des sandwichs dégueux et dont le pain ressemblait plus à une éponge qu'à du pain. On en a rigolé.

-JE T'AIME ! a-t-il hurlé dans le grand parc du campus universitaire. TRISTEN TU ES UNE FILLE GÉNIALE.

J'ai été tellement surprise que j'ai sursauté et j'ai éclaté de rire ensuite. Mes poumons se sont ouverts puis ils se sont comprimés, j'ai respiré très fort et j'ai continué à rire jusqu'à ce que je ne puisse plus. Je ne riais pas parce que c'était drôle, mais parce que j'avais l'impression de vivre. C'était très particulier, je me sentais si vivante que cela me filait une bonne dose d'excitation. Mais que m'arrivait-il ?

Il y avait des gens autour de nous, ils nous ont regardé comme si on était deux stupides singes et c'est peut-être ce qu'on était. Mais clairement, je m'en fichais.

Fade, volume 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant