Après, Cullen est reparti. Il est rentré chez lui et j'ai suivi le reste des cours auxquels j'avais prévu d'assister, puis je suis rentrée chez moi. Cette fois-ci, ma mère était déjà là. Elle m'a raconté sa journée et j'ai dit que la mienne avait été comme à chaque fois. Fade. Elle a soupiré et j'ai été bosser mes cours pendant qu'elle faisait à manger.
Cullen ne m'a pas envoyé de message de la soirée et cela me fit l'oublier pendant quelques heures. Je n'ai pas pensé à lui.
***
Un trou noir, comme un puit au rat de sol. J'hésite à regarder dedans, de peur de tomber. Je tourne autour, un papillon noir en sort et virevolte comme il peut. Il est tout faible et ses ailes sont tachées de sang, le sang goutte sur ma peau. Le papillon est tout petit et pourtant, c'est une pluie de sang qui s'écoule sur moi. Je panique soudain, c'est comme si le papillon devenait quelqu'un d'autre. Alors je cours sous cette plus battante qu'il dirige de ses ailes.
Je cours, je cours.
Je sens le sol se dérober sous mes pieds. Alors je hurle. Je veux qu'on me sauve mais personne ne vient.
Je suis tombée dans le trou.***
Je ne pris pas ce rêve comme un présage avec une signification où je ne sais quoi, en fait. Peut-être que j'aurais dû.
Quelques semaines plus tard, tout se passait au mieux. Je crois que j'étais amoureuse de Cullen, mais je ne suis pas sûre. En tout cas, le fait qu'il soit de bonne compagnie et qu'il me trouve intelligente, jolie, me faisait un bien fou. Ce n'était pas comme ma mère, qui me faisait des compliments parce que justement, c'était ma mère.
À chaque fois que j'allais chez le psy, c'était différent. Je racontais chaque fois avec plus de facilité, j'entrais dans les détails et je parlais plus vite. Il avait l'air d'être fier de moi, je faisais des progrès.
Une fois, alors que l'on marchait dans les rues sombres de San Francisco avec Cullen, et que je le raccompagnais chez lui, je lui ai dit que j'étais amoureuse de lui. Il m'a embrassé les lèvres avec un grand sourire et il m'a invitée à entrer comme il le faisait toujours. J'avais toujours refusé mais cette fois-là, j'en avais envie.
Je franchis en tremblant le seuil de la porte et me glissai dans son univers la peur au ventre, serrant la bretelle de mon sac à dos entre mes doigts.À l'intérieur, c'était très sombre. Les murs étaient d'un jaune-brun bizarre et parsemés de gribouillis au fusain. Certains étaient beaux, et d'autres étaient tellement brouillons qu'on y lisait l'acharnement et la colère. Il y avait aussi une odeur affreuse là-dedans, comme si un corps pourrissait dans la grande malle que j'avais dû enjamber quelques secondes plus tôt.
Il me fit asseoir sur son lit deux-places et se mit à chercher une petite clé.

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Fade, volume 1
Fiction généraleElle était si fade elle voulait juste exister.. Poetokyo . © 2016