En rentrant à la maison, ce soir-là, j'ai pris la décision de ne rien dire à ma mère. J'ai mangé avec elle, comme d'habitude, et je suis allée me coucher.
Le lendemain au réveil, j'avais l'impression de n'avoir qu'un lointain souvenir de ce qu'il s'était passé la veille. Avec le recul, je me suis demandée dans quoi je m'étais embarquée. Et aussi, pourquoi mon psy disait qu'il était fou. Ou alors c'est juste un air qu'il se donne, pour avoir l'air différent.
Je suis allée à l'université en bus, comme tous les jours, et j'ai eu cours. Je me suis posé la question de savoir si Cullen allait en cours lui aussi, puis je me suis souvenue que non, il n'y allait pas. Je me suis dit que j'essayerai de le convaincre de reprendre ses études lorsque je serai avec lui.
Cela m'a même fait bizarre, car d'habitude, je ne me dis jamais que j'essaierai de convaincre quelqu'un. Je me contente la plupart du temps de me fixer de petits objectifs à atteindre, comme me laver les mains et me les sécher avant que le micro-onde ne sonne.À midi, je me suis rendue au banc de la veille, où Cullen m'avait embrassée si tendrement et symboliquement. Il était assis là, le regard dans le vague et le sourire aux lèvres. Je me suis approchée sans qu'il me remarque et me suis assise à côté de lui, il rêvassait encore. J'ai délicatement posé ma main sur la sienne, dans le but d'essayer quelque-chose, et il a sursauté. Il s'est levé d'un bon et j'ai regretté mon geste.
-Mais ! a-t-il crié comme un personnage de bande dessinée.Puis il m'a reconnue après une seconde de transe étrange, et il s'est excusé platement. Il a pris ma main, je me suis relevée, puis il a embrassé ma joue.
-Salut, a-t-il dit. Tu es très belle.
-Salut, ai-je répondu. Tu mens très bien.
-Je ne mens pas. A-t-il répliqué en fronçant les sourcils. Tu es très belle.
J'ai rougi.
-Merci, Cullen. Ca me fait plaisir.
Il a enfoncé ses mains dans ses poches.
-Bah, je suis là pour ça ! A-t-il ri.
J'ai ri, moi aussi. Il faisait froid et le bout de son nez était tout rouge, je me suis surprise à trouver ça adorable. On a mangé quelque-chose dont je ne me souviens pas, et on a discuté de l'amour.-Tu penses que c'est quoi, toi, l'amour ? m'a-t-il questionné.
J'ai pris une seconde pour ordonner mes idées, construire une réponse cohérente, puis j'ai parlé.
-C'est indéfinissable. Je suppose qu'être amoureux (ce mot me gênait énormément), c'est avoir envie de bouffer tout cru la personne qu'on aime, et cela à chaque instant. Ça doit être quand on a très souvent envie de voir cette personne, qu'on apprécie chacun de ses défauts, qu'on trouve adorable son nez rouge lorsqu'il fait froid. Oui, ça doit être tout ça à la fois.Je n'étais pas amoureuse de Cullen.
-Je trouve ton nez absolument adorable a-t-il assuré.

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Fade, volume 1
Ficção GeralElle était si fade elle voulait juste exister.. Poetokyo . © 2016