Fade, volume 1

11.

Comme il ne la trouvait pas, il arrêta de la chercher et se posa à côté de moi.
-Tu as l'air mal à l'aise, dit-il.
-Oui.
Son regard avait changé, il était stressé lui aussi. Je ne sais pas exactement pourquoi, mais cela ne me rassurait pas non plus.

-Obst a dit que je ne devais pas arrêter de prendre mes médicaments, mais tu vois, j'ai l'impression de me droguer tellement il y en a.
-Il faudrait que tu fasses ce qu'il dit, on ne devrait pas se voir.
-Je sais, ricana-t-il nerveusement. Ça me fait plaisir que tu sois là avec moi, je déteste être tout seul ici. De toute façon, je déteste être seul tout court.
-Pourquoi tu dis ça ? Moi, ça ne me gêne pas.
-Oui, mais quand on est comme moi, ben quand on est comme moi on devrait avoir de la compagnie tout le temps.
-Développe.

Alors, Cullen se leva brusquement et alla éteindre la lumière. J'étais pétrifiée. Le silence était lourd et je regrettais de ne pas avoir fermé ma gueule. La couverture sur laquelle j'étais assise se mit à bouger, je sentis le mouvement du matelas lorsque Cullen se rassis à côté de moi.
-Tristen ? Siffla-t-il tout près de mon oreille.
Mes poils se hérissèrent.
-Où es-tu ?
Il attrapa ma main alors que je poussai un petit cri de surprise. Mes doigts frôlèrent son bras et remontèrent jusqu'à son épaule, sur son cou et je me blottis contre lui.
-C'est effrayant, chuchotai-je.
Il posa sa deuxième main sur ma tête et m'attira contre son torse, on bascula en arrière sur son lit et on arrêta de bouger.
-Je sais.
-Tu dois changer d'appartement.
-Je ne peux pas.

Je fermai les yeux et écoutai les battements de son cœur, aucun de nous deux ne prononça un seul mot. On resta comme ça, en boule dans le noir, pendant presque deux heures. À un moment, je me suis demandé s'il s'était endormi mais je n'ai pas osé poser la question.