Je n'avais pas cours, ce jour-là. J'ai été à la bibliothèque universitaire toute l'après-midi, parce que j'ai dormi toute la matinée.
J'étais entrain de relire une pièce que je connaissais par cœur dans une allée déserte lorsque j'ai entendu du bruit. La bibliothèque n'avait jamais été aussi silencieuse, et pourtant.
-Bon, je voudrais savoir si Tristen est là.
J'ai trébuché en me levant pour voir qui venait de parler, cela a fait un affreux bruit sourd et je me suis mise debout d'un bon.
-Parlez moins fort, on est dans une bibliothèque, a dit madame Peters.
J'ai descendu les escaliers qui menaient aux bureaux et j'ai été reposer mon livre avant de me rendre à l'entrée, d'où était venue la voix. J'ai tourné à l'angle d'une rangée de recueils de poèmes et j'ai juste eu le temps de le voir de dos. Lui.
Qui était-ce ? Je n'en avais pas la moindre idée mais j'espérais intérieurement voir Cullen. Je n'ai pas vraiment reconnu son dos, alors je suis sortie à sa suite et je l'ai suivi dehors avant qu'il se retourne enfin. Je n'avais pas osé parler.
-Salut, a-t-il dit. J'ai cru que tu n'étais pas là.
-Salut, ai-je dit à mon tour.
Mon cœur a fait un bon dans ma poitrine. Cela ne m'était pas arrivé depuis longtemps.-Qu'est-ce que tu fais ici ?
-Je ne sais pas exactement, je crois que j'avais envie de discuter avec toi.Je n'avais jamais entendu ça de toute ma vie, et ça me faisait un effet bizarre, comme une vieille réplique de film qui sonnait faux dans sa bouche.
-Ben je suis là, tu as de la chance.
Il m'a fait un grand sourire et s'est approché pour m'embrasser les deux joues. Contact étrange.-Tu veux qu'on aille quelque-part? ai-je proposé. On peut rester dehors, il fait bon.
Il a hoché la tête et j'ai été chercher mes affaires, puis on a marché sur le campus pour trouver un banc. On s'est assis l'un à côté de l'autre comme de vieux amis. Comme des inconnus.
Je ne sais pas.-Obst m'a dit que je ne devais pas voir de filles, a-t-il soupiré en fourrant ses mains dans ses poches.
J'ai réfléchi à une réponse, je l'ai regardé longuement avant de parler.
-Ce n'est pas grave, je comprends.
Il a ouvert de grands yeux, m'a jeté un regard apeuré.
-Mais je n'en ai aucune envie ! s'est-il exclamé.
J'ai sursauté.
-Excuse-moi. A-t-il directement marmonné. Il a dit que j'étais encore trop "dangereux", tu vois ? Je ne suis pas dangereux. Je te le promets.Je lui ai fait un faible sourire.
-J'en suis certaine. Je t'aime bien, tu sais. Je te fais confiance.
-Tu ne sais pas ce que c'est que la confiance a-t-il ricané. Mais c'est sympa. Tu es bien gentille.
-Je ne comprends pas où tu veux en venir.
-Tu es ma seule copine.
-Moi aussi.J'ai détaillé ses yeux et les cernes qui les complétaient, je suis presque sûre qu'il a fait la même chose pour moi.
-Si je t'avais rencontrée et que je n'étais pas complément malade, je t'aurais embrassée dès la première fois.
J'ai encore sursauté.
-Tu as dit quoi ?
-Ben c'est vrai, Tristen ! Si je n'étais pas fou, je me serait arrangé pour te rendre heureuse tu vois. Parce tu m'as dit que tu ne l'étais pas et j'avais envie que tu le sois.
-Tu es un ange.
Un sourire énorme s'est étiré sur mon visage, j'ai fixé mes chaussures.-Ne souris pas comme ça, je ne suis pas un ange. J'aurais vraiment aimé faire ça.
-Je n'en doute pas une seule seconde, Cullen.Je me suis levée du banc.
-Tu es gentil, et ça m'a fait plaisir de parler avec toi, je veux dire, d'avoir un ami. C'était cool.
Il a baissé la tête.
Je lui ai tourné le dos.
J'ai rêvé qu'il attrape ma main.
J'ai rêvé qu'il me retienne.
J'étais énervée contre lui.
Je lui en voulais d'être un dégénéré mental.
Il a pris ma main. Pour de vrai.
J'ai sursauté. Mon cœur a loupé un battement.

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Fade, volume 1
Ficción GeneralElle était si fade elle voulait juste exister.. Poetokyo . © 2016