CHAPITRE DEUX

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Peter Bjorn and John-Second Chance

Ça y'est, c'est mon dernier week-end avant de commencer une nouvelle année scolaire. Nouvelle année scolaire mais aussi nouveau lycée, et je dois bien avouer que je ne suis pas pressé. Le fait que je ne porte pas un grand intérêt pour les études ne me motive pas davantage. Pour moi, il n'y a que le sport qui a réellement de l'importance. Quoique, l'anglais ne me désintéresse pas tant que ça et j'aime bien la langue contrairement au français dont j'ai horreur. Heureusement que le bac de français est passé et que cette année, pas une heure dans la semaine à devoir se battre pour rester éveillé ! En revanche, je commence la philosophie et ça ne m'emballe vraiment pas. Je pressens déjà la nullité dont je vais faire preuve.

Bref, le systèmes scolaire ce n'est, ça n'a jamais été et ne sera jamais mon " truc ". J'ai toujours un minimum travaillé pour mes parents et c'est seulement pour cette unique raison. Je sais que l'on doit travailler pour soit et pour obtenir un métier que nous sommes censés aimer, mais tout est encore flou pour moi.

Si je suis en filiaire ES et c'est en grande partie parce qu'on mon père m'y a poussé étant donné que je ne savais pas quoi faire. Je ne le sais toujours pas d'ailleurs. Tout ce que je sais, c'est que je veux faire du sport mais comme dirait mon père ; " ce n'est pas un travail, ils ont rien dans la tête. Il n'y a qu'à les écouter parler ". En attendant, c'est le premier à gueuler de joie lorsque les équipes françaises gagnent à la télévision et à s'en venter.

Je crois qu'on fond, mon père, il désespère. Il espère tellement qu'un de ses enfants fasse de grandes études et aie un métier de haute fonction comme lui qu'il nous met la pression depuis l'enfance sur l'importance de " bien travailler à l'école ". Sauf que nous avons tous hérité du côté sportif de notre mère et que les études ne nous font pas autant rêver qu'il ne le voudrait.

Il n'y a qu'à voir mon grand frère, Sébastien, vingt-et-un ans. Après son bac pro commerce, il n'a poursuivi aucune étude et à enchaîner conneries sur conneries et petits boulots par ci par là. Il a simplement tenu à déménager plus près de la mer et se dorer la pilule sous le soleil de Marseille. Il voulait prendre ses distances avec mon père et je pense que les plus de neuf cents kilomètres qui les séparent lui semblaient suffisants. Actuellement, je crois qu'il travaille à Ikea au plus grand désespoir de mon géniteur qui l'aurait vu dans le Droit. Ça me fait rire rien que d'y penser et d'imaginer une seule seconde mon frère là dedans. Je l'apprécie,
vraiment, mais ce n'est pas en fumant et en passant son temps à faire la fête et à glander qu'il aurait réussi. Et je ne crois pas non plus que ce soit moi qui
assouvirais les espoirs de mon père. En espérant que mes deux autres petits frères seront plus fervus que nous à l'école. 

Je vais arrêter de penser au lycée et plutôt profiter des petits bonheurs et
habitudes que nous offrent les vacances étant donné que nous sommes samedi et que dès lundi, tout sera terminé. Comme en ce moment même, sous la couette de mon lit, profitant de la chaleur de celle-ci tout en regardant la télévision. En revanche, je ne reste pas tranquille longtemps puisque ma porte s'ouvre et que mon plus petit de mes frères, Lucas, débarque et me rejoint dans mon lit en sautant avant de se blottir contre moi.

- Tu regardes quoi ? me demande-t-il et je hausse les épaules. 

- Rien de bien intéressant, il n'y a rien. 

Il me prend la télécommande des mains et je lâche ma tête en arrière contre mon mur en soufflant un " non, pas ça " avec un demi-sourire parce que sais d'avance que je vais devoir endurer les dessins animés de sa précieuse chaîne Gulli. Bon, ça va, c'est Galatick Football, ça reste du foot. J'ai connu pire et j'avoue que ce n'est pas si terrible que ça, même si j'ai dix-sept ans. La porte s'ouvre une deuxième fois et mon second frère, Tristan, imite son cadet comme il y a une dizaine de minutes en venant se glisser sous les couettes entre nous deux.

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