CHAPITRE DIX-HUIT

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« Hey :) Tu prends le bus ce matin ?»

J'attends de savoir la réponse de Noah même si je prends de toute manière le bus à cause de la pluie. J'aime faire du vélo mais sous ces conditions, c'est juste une très mauvaise idée.
Je me rends donc à l'arrêt de bus et espère y voir Noah car je ne l'ai pas vu depuis le premier de l'an, soit quatre jours. Quatre jours ne me paraissent pas beaucoup mais quatre jours sans lui me paraissent étonnement beaucoup plus longs.

— Hey toi.

Je souris à Antoine avant de me positionner debout à côté de lui.

— J'ai pas encore eu l'occasion de te souhaiter bonne année de vive voix alors bonne année.

— Merci, bonne année à toi aussi.

Je lui souris gentiment tandis que je ne peux m'empêcher de penser à une seule chose. Je demande alors assez rapidement après avoir échangé quelques banalités :

— Est-ce que les gars ont compris que j'étais avec Noah ?

— Plus au moins alors Dan l'a dit. Seulement pour que certains gars arrêtent de dire des conneries, Précise-t-il.

Je grimace aussitôt qu'il mentionne le mot «conneries». Parce que ça veut clairement dire que ce n'est pas bien passé, le fait que je sois avec Noah, un garçon.

— Baptiste et Pierre ? Je demande même si je suis assez sûr que ce soit eux.

— Tiens, regarde qui est là.

Antoine me donne un coup de coude avec un petit sourire tandis que je me tourne vers l'avant du bus. J'y découvre alors Noah, les cheveux trempés malgré le fait qu'il est un sweat à capuche. Il me fait un petit signe de main que je lui rends avant d'aller se mettre plus loin. Je continue de le fixer jusqu'à que Antoine lâche :

— Vous êtes sérieux, vous vous parlez même pas ? !

— Bah non, qu'est-ce que tu veux que je fasse d'autre aussi ?

— Lui dire de venir ?

OK, je suis assez débile. C'est juste que c'est étrange pour moi de penser à toutes ces choses. Ce n'est pas naturel chez moi, j'ai l'impression.
Je finis par aller voir mon copain qui porte des écouteurs. Il me remarque au bout d'un moment et je lui lance un sourire que j'imagine assez niais.

— Hey, comment tu vas ?

— Hey, ça va. Et toi ?

— Ça va aussi. Ça te dit de venir avec nous ?

— Si tu veux.

— Oui, je le veux.

Noah lève les yeux au ciel bien qu'il sourit avant de me suivre vers Antoine. Je dois avouer que je suis étonné qu'il est accepté aussi vite.

— Salut, Sourit gentiment mon ami aux cheveux noirs.

— Salut, Répond Noah d'un ton neutre.

— Ça fait longtemps qu'on s'est pas parlés !

— Ouais, pratiquement un an.

Aussitôt que Noah termine sa phrase, un silence s'en suit. Je ne crois pas que mes amis, qui sont surtout les anciens amis de Noah, et Noah soient tout à fait compatibles. D'autant plus, sachant ce qui s'est passé entre moi et Antoine en début d'année.
Je ne sais même pas si je dois en parler à Noah. Est-ce qu'il s'en foutrait complètement ou au contraire serait-il jaloux ? Aucune idée, mais cette question demande sûrement à avoir une réponse. Je dis sûrement parce que je ne suis pas sûr de vouloir y chercher une réponse.

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