CHAPITRE DIX

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J'ouvre les yeux et papillonne des paupières avant de les ouvrir complètement. Je m'étire comme une baleine lorsque je touche un corps. Je me rappelle alors avec soulagement que Stan a dormi avec moi et me marre parce qu'il a la bouche ouverte. Au bout d'un moment, je me dis que c'est bizarre que ce ne soit pas mon réveille qui me réveille alors je regarde l'heure. 07:40. Ça va, je commence à huit heures.

Merde ! Je n'habite plus à côté de mon établissement comme à Caen et j'ai cours dans seulement vingt petites minutes !

— Stan. Stan ! je secoue mon ami.

— Je dors, il grogne.

— On a cours, magne-toi !

J'enfile un boxer propre et j'entends le brun se moquer :

— Beau cul.

Il rit tandis que je réplique :

— Ferme-là et bouge plutôt le tien de mon lit.

— Juste cinq minutes.

— Je vais me faire défoncer par mes parents, je souffle pour moi-même.

Stan a l'air d'en prendre conscience car il se lève enfin avec un air crevé collé au visage. Je lui lance un boxer et il me remercie avant de l'enfiler. Nous enfilons rapidement des vêtements puis courrons à l'arrêt de bus. Heureusement, nous arrivons seulement avec vingt minutes de retard et rentrons à notre premier cours. Je crois que ça se voit qu'on a passé une nuit difficile en vue de nos têtes de déterrées.

— Vous avez fini chez toi ? me demande Dan, en même temps que nous faisons la queue pour le self.

— Ouais et je vais me faire défoncer par mes parents, je répète.

— Ça va le faire, il pose une main réconfortante sur mon épaule, c'est que la première fois.

— Ils t'ont pas entendu rentrer tes parents ?

— Non, même pas.

— Il y en a qui ont de la chance.

Il me fait un sourire crispé puis parle avec les autres. C'est moi ou son sourire était vraiment bizarre. Je chasse cette impression de ma tête et continue d'avancer. Charlène est devant moi et parle avec Amandine et Ingrid tout en m'ignorant royalement. Je soupire d'avance.

Clairement, je crois qu'elle m'en veut pour hier soir. Je peux comprendre que se soit un peu humiliant pour elle mais je n'allais tout de même pas me forcer. Nous finissons par atteindre nos plateaux puis à le remplir avant de nous diriger vers une table. Je déglutis lorsque je remarque que Charlène se place sur la table dos à Noah.

Nous nous sommes toujours pas parlés depuis notre baignade. Je n'ose plus, me sentant complètement ridicule. Il m'en veut et je le comprends. Lorsque nous mangeons, Charlène me sourit :

— Tu as oublié ton sweat hier soir.

Évidement, il s'agit d'un moment où il n'y a aucun bruit et tous ceux de notre table nous observent, attendant ma réponse. Je me contente de lui dire, essayant de paraître cool et à l'aise :

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