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Les mois sont passés et vous savez, pendant un instant, pendant l'espoir d'un infime instant je vous l'accorde, l'euphorie de quelques semaines paisibles et sans drames m'a naïvement fait croire que l'orage était passé. Parce qu'après cette rumeur sur Harry, il n'y en a pas eu d'autres. Vous avez juste persisté avec celle-là.
Et j'ai cru que ça se tasserai.

Mais j'avais tord, c'était seulement le calme avant la tempête.

Et cette tempête, elle est revenue après une connerie. C'en était une évidemment, mais on en fait tous, non ? L'être humain parfait n'existe pas. Que celui qui n'en a jamais fait me jette la première pierre.

Vous voyez. On est tous, toujours là. On descend tous de Cain. Tous. C'est pour ça que je reconnais que je n'ai pas été très intelligent ce soir-là. Ni moi, ni Harry d'ailleurs ; mais on était encore jeunes, on était amoureux à en mourir, et on avait envie de décompresser, de se libérer et de redevenir des gamins le temps d'une soirée. Alors oui, la seule solution qu'on a trouvé pour le faire, c'est d'aller boire.

Et c'est tellement ironique au final, qu'en essayant de vous oublier une nouvelle fois, vous nous soyez revenus en pleine figure dès le lendemain. En première page évidemment, parce que vous faisiez votre retour en force dans nos vies de manière théâtrale.

« Louis Tomlinson et son imposteur de copain entrent en douce dans la patinoire, déchirés. »

Oui, je me souviens des titres, et il y en avait de tellement plus offensant ! J'ai choisi celui-là parce qu'il est quand même représentatif de ce qu'on lisait, mais pas trop dur non plus. Je ne veux faire revivre à personne ici ce qu'on a pu endurer par le passé.

Mais... Son imposteur de copain ? Harry l'a lu ce titre. Je me demande si vous vous rendez compte que des gens lisent ce que vous écrivez. Je me demande si vous vous rendez compte que ces personnes que vous critiquez, elles sont détruites par ce qu'elles lisent. Peut-être pas la première fois, peut-être pas la deuxième et peut-être pas la troisième non plus ; c'est une accumulation. À force de mensonges et de diffamations, certaines personnes en arrivent à croire ce qu'on écrit sur elle.

Je ne dis pas que c'est le cas d'Harry, même si parfois, même lui n'arrivait plus à le supporter. Les mots, c'est comme des coups dans la poitrine. Seulement un bleu ou une coupure guérit, ça laisse une cicatrice, tout au plus, mais ça s'estompe avec le temps, la douleur s'estompe.
Alors que vos rabaissements et vos injures, eux, ils laissent un trou béant dans le respect qu'on a de soi. Et il faut souvent des années et des années à certaines personnes, pour qu'elles réalisent qu'elles sont uniques, pour qu'elles se forgent une estime d'elle-même digne de ce nom ; et vous, en quelques pages, quelques insultes, vous détruisez tout.

Mais je ne vais pas m'éterniser là-dessus puisque ce serait égal à parler dans le vent, vos contre-arguments sont déjà prêts. C'est notre métier, c'est comme ça que ça marche, fallait pas devenir célèbre...

Seulement le truc, c'est que je n'ai pas demandé à l'être, vraiment ; je n'ai pas demandé à être célèbre. Je voulais juste faire du foot mon métier, je voulais juste taper dans un ballon toute ma vie. Je n'ai rien demandé de tout ce merdier, pardonner ma grossièreté. C'est vous qui êtes venus à moi, alors il est logique que je proteste même si je ne m'abaisserai jamais à votre niveau.

Je ne vous manquerai jamais de respect, je n'insulterai jamais les gens que vous aimez.

Je sais ce que ça fait.

Et c'est pour ça qu'une fois encore, je vais éclaircir certains détails de la nuit où tout a repris. Parce qu'Harry ne m'a jamais forcé à monter sur la glace même si je ne savais pas patiner. Vous n'étiez pas là, vous êtes arrivés seulement quand on en est sortis, donc vous ne savez pas. C'était même mon idée. C'est moi qui lui ai proposé d'y aller alors qu'on était déjà bien alcoolisé.

Wasn't Expecting That.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant