Wasn't Expecting That.

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Le baiser, ce n'était que le début. Parce que s'il y a bien une chose à laquelle je ne m'attendais pas, c'est la rapidité avec laquelle tout est arrivé. La rapidité avec laquelle tout s'est enchaîné.

On a continué de s'embrasser.

J'ai entendu dire que le premier baiser est doux et attentif.
Je serai pourtant tenté de dire que le nôtre a été sauvage et complètement déréglé. Il partait dans tous les sens, il faisait des étincelles, et je crois que c'est pour ça qu'il nous a autant plu. Il n'était pas comme le premier baiser des autres, c'était un baiser un peu alcoolisé, un peu tard et très passionné. Notre premier baiser.

Mes mains se sont perdues dans ses cheveux, les siennes sous mon T-shirt, et je ne me souviens même plus si on a finit la partie de billard avant de partir du bar. Harry ne s'en souvenait pas non plus.

Pourtant, on n'avait pas tant bu que ça au final. Trois ou quatre bières. Niall n'aurait même pas vacillé pour trois ou quatre bières, il nous aurait même chanté Haven't met you yet. Mais c'est peut-être parce qu'il est irlandais. Surement même.

Alors on a simplement finit par en conclure que c'était la magie de l'instant, si je peux encore appeler ça comme ça sans paraître idiots devant vous ; la magie de l'instant qui nous a fait oublier le monde alentour. Un peu comme dans les histoires à l'eau de rose. Vous savez, ce genre de petite bulle qu'on décrit dans les livres et qu'on symbolise par un flou partiel à l'écran.

On a donc continué de s'embrasser, ça, j'en suis certain. Et pas qu'une fois.

Ce dont je me souviens parfaitement aussi, c'est qu'après quelques minutes, nos baisers sont devenus plus doux et plus chauds. Plus lents et plus puissants. On ne s'embrassait plus pour seulement s'embrasser, on s'embrassait parce qu'on n'avait désespérément pas la force de s'arrêter, et qu'on ne le voulait pas.

On ne le voulait vraiment pas.

À un moment, Harry s'est reculé de quelques millimètres pour rigoler contrer mes lèvres, et j'ai trouvé ça tellement mignon que je l'ai mordu. Gentiment, évidemment. Mais je l'ai mordu tout de même et ça a fait naitre un grondement rauque dans le fond de sa gorge.

Maintenant, quand j'y repense et que je vous raconte tout ça, je crois me souvenir qu'un des gars avec qui on trainait nous a dit de nous prendre une chambre. On n'a surement pas fini la partie.

C'est chez moi qu'on est allés. Pas à l'hôtel. Ce n'était pas très loin, et on n'a pas eu à marcher longtemps. Enfin, on a quand même mis plus de temps que nécessaire parce que pendant tout le trajet, on a été incapable de faire un pas sans toucher l'autre. Je me souviens encore de la caresse brûlante de ses doigts sur ma peau froide, sous mon T-shirt.

On se volait des baisers, on s'arrêtait pour s'embrasser un peu plus proprement, mais je pense que c'était vraiment du n'importe quoi, tous nos gestes.

Quand on a finit par arriver chez moi, on était mort de rire, et de froid. On s'est éloigné un peu et je lui ai proposé un verre.

_Du Martini ? il s'est gentiment moqué quand il m'a vu sortir la bouteille.

Et comme j'ai senti arrivé le traditionnel « c'est un alcool de fille ! », je me suis contenté de lui lancé un torchon qui trainait par là. Il l'a saisi au vol et m'a tiré la langue. Vous voyez, je vous avais dis qu'il le faisait même sans audience. Seulement s'il ne m'a pas nargué à propos de mon goût pour les liqueurs de midinettes ce soir-là, il s'est bien rattrapé par la suite. Je suppose qu'il ne voulait juste pas qu'on commence un débat qui nous aurait surement opposé toute la nuit.

Je nous ai donc servi un verre, mais on ne l'a jamais fini. Je ne suis même pas sûr qu'on l'ait réellement commencé.
Premièrement parce qu'il m'a caché qu'il détestait le martini quand je lui en ai proposé, et deuxièmement parce qu'après une seule gorgée, j'ai été attaqué par des milliers de baisers doux et piquants. J'étais assis sur le canapé, il était à côté de moi, et je suis tombé en arrière sous la surprise de l'impact. Mais ce n'était pas dérangeant, parce que les coussins ont amortis ma chute. Notre chute.

Et ses baisers ont redoublés.

Je crois que je frôle l'indécence à vous raconter tout ça, mais comme je vous l'ai dit, ça me semble essentiel alors je vous prie de me pardonner. Ce ne sont pas des détails que vous devez savoir, mais ce sont des détails que j'ai besoin de raconter. Pour cesser les mensonges.

Ce n'est pas comme si j'allais en écrire un livre, même si je me suis souvent demandé si je devais le faire. L'écrire sans pour autant le publier. Juste l'écrire. Pour moi. Pour nous.

L'écrire dans un journal intime ou dans un dossier caché de l'ordinateur.

Pour me rappeler ce qui est vrai.

Seulement je pense que ça n'aurait pas le même sens. Ça n'aurait pas le même sens parce que là, je veux que vous sachiez, je veux que vous soyez capable d'entendre ma voix sourire et pleurer, je veux que vous soyez témoin des émotions qui se peignent sur mon visage quand je la raconte. Et ça, ce n'est possible que si j'en parle à voix haute. Parce qu'on ne peut pas mentir sur des sentiments, sur des émotions. Je suis incapable de faire ça.

Je ne suis pas acteur.

Alors je suis désolé pour les détails, je suis désolé si certaines choses que je dirais par la suite, ou certaines que j'ai déjà pu dire vous ont pris au dépourvu. Au fond, je ne maitrise pas bien mes mots parce que je ne suis pas écrivain, je ne suis pas poète, je suis simplement Louis Tomlinson, un garçon qui n'a jamais vraiment grandi. Un garçon amoureux depuis ses vingt-quatre ans. Et je veux que vous arrêtiez de jaser, d'inventer des commérages dans vos journaux, de faire de la peine aux gens que j'aime.

Arrêter de créer une vie qui n'est pas la mienne. Vous ne m'avez jamais cru avant, et je ne sais pas pourquoi cette fois, ce que je dis changerait la donne, mais j'espère que ça arrivera.

Alors je vais vous passer les détails de la nuit, évidemment que certaines choses resteront entre moi et Harry. Évidemment que vous ne saurez jamais tout ce que l'on s'est dit, tout ce que l'on a pu faire. Parce qu'il y a des secrets qu'on ne dévoile jamais.

Mais vous saurez pourquoi je l'aime tant, vous saurez comment je l'ai rencontré, quoique, ça y est, j'ai brisé le silence de ce mystère qui vous a toujours plu d'imaginer...

La patinoire ? Vous n'y aviez pas pensé, n'est-ce pas ? J'ai lu dans certains magazines que l'on s'est rencontré sur un terrain de foot, à une soirée arrosée... J'ai lu aussi qu'on nous avait forcé à sortir ensemble, qu'on était une sorte de faux-couple-pour-faire-du-fric. Mais vous vous trompiez, encore. Je le connaissais bien avant, je l'aimais déjà bien avant d'être connu. Bien avant qu'on officialise.

J'ai rencontré Harry à la patinoire.

Je ne sais pas pourquoi je reviens là-dessus maintenant, je vous l'ai déjà raconté, ça. Mais j'ai besoin que ce soit clair pour vous j'imagine.

Alors je vous dirais simplement que, lorsque j'ai ouvert les yeux le lendemain matin, il était toujours là.
Il était là, enroulé dans la couverture. Il s'est réveillé quelques minutes après moi, il a sourit, et il m'a chuchoté une phrase que je n'oublierai jamais :

« Wow, je ne m'attendais pas à ça. »

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Hey, vous non plus vous ne vous attendiez pas à ça, hein ? Deux mercredis de suite ! Ce ne sera pas une habitude cependant. J'ai simplement trouvé qu'attendre une semaine pour un chapitre aussi court n'était pas équitable, alors je le poste exceptionnellement aujourd'hui. Il y en aura un dimanche aussi, évidemment.

Je vous fait des bisous,
xx Camille.


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