Et ce chapitre, il a précisément débuté le jour où notre premier bébé est arrivé à la maison. Parce que c'était ça, sa question.
« Si jamais les résultats sont bons, Lou, je voudrais avoir des enfants. Je voudrais les bercer dans mes bras, les faire rire aux éclats. Je voudrais avoir des enfants que je pourrais élever avec toi, qu'on élèverait ensemble et que l'on regarderait grandir jusqu'à la fin de nos vies. Alors, t'es d'accord ? Après avoir tout fait précipitamment, après nous être mariés au bout de six mois et avoir combattu un cancer main dans la main pendant les dix-sept qui on suivit, si ça marche et que je suis guéri, on adopte un enfant ? »
C'est beau, hein ? Vous comprenez pourquoi tout ça m'a pris de court quand il me l'a demandé pour la première fois ? Pourquoi j'étais aussi perturbé ? Au final, je crois que cette question, elle était encore plus belle que la mienne quand je lui ai proposé de m'épouser. Déjà, parce qu'elle était beaucoup plus romantique parce qu'il a toujours été plus doué avec les mots que moi, et ensuite, parce que grâce à elle, on a le bonheur d'aimer trois merveilleux enfants. Qui sont toujours nos bébés, même s'ils sont déjà plus grands.
Et, si ça peut paraitre étrange pour les gens qui n'ont pas encore connu le bonheur d'être parent, je me souviens exactement de chacune de nos rencontres. Ça va de la couleur des tapis de la salle de jeu où Eliott est apparu pour la première fois, au temps qu'il faisait à travers la fenêtre. Cette première fois, elle a eut lieu un matin d'octobre venteux. Pour ceux qui se le demandent, les tapis étaient verts. Vert pomme.
Et Eliott, il était assit à une table en train de colorier. On lui a déjà raconté cette histoire, il en connait tous les détails, alors pour vous, je ne décrirais que les grandes lignes pour prouver que c'était notre enfant et celui de personne d'autre. Eliott était - est notre enfant. Pas celui d'Eleanor.
Le mien. Et celui d'Harry.
Non, je ne cherchais pas à vous prouver quoi que ce soit ou à légitimer ma relation pourtant authentique et réelle avec Harry en adoptant. On a adopté pour partager notre bonheur en famille, pour créer notre famille, pour l'agrandir d'un membre qu'on pourrait aimer autant que notre propre vie. Vous savez ce qu'est l'amour tout de même ? Vous savez ce qu'est le désir d'avoir un enfant ? ...
Et malgré ce hochement de tête que je vois sur vos visages en ce moment - aussitôt l'annonce faite, vous avez clamé haut et fort que la véritable mère de cet enfant, c'était El. El, qui venait de rencontrer Bryan, son futur mari. Vous étiez persuadé que vous veniez de trouvez la faille dans notre couple ; j'avais fauté et j'allais avoir un enfant. C'était la fin de notre histoire et le véritable début d'Elounor.
Alors ça vous a pris de court, hein ? Quand on a ramené un petit garçon de dix-huit mois au lieu de quelques jours chez nous. À aucun moment, vous ne vous êtes dit que c'était peut-être parce que vous pouviez avoir tord ? Ça arrive à tout le monde de se tromper, de se noyer dans sa bêtise pendant des semaines voire des mois. Mais quand on s'en rend compte, il vaut mieux sortir la tête plutôt que de chercher à creuser un peu plus profondément les abysses en jouant les obstinés ridicules.
Mais assez de reproches, je vous parlais de la première fois qu'on a rencontré Eliott, non ? Le dessin qu'il faisait ne représentait rien de particulier évidemment, mais il y avait toutes les couleurs de l'arc-en-ciel à l'intérieur. Pas une seule n'avait été oubliée. Il a sourit quand on s'est assit près de lui, sur les petites chaises d'enfant, et il a aussitôt tendu un crayon de couleur à Harry. Pour moi, c'était un signe. Les enfants sont méfiants quand ils rencontrent une personne pour là première fois.
Pas Eliott. Pas avec nous.
Alors Harry a dessiné un petit bonhomme bâton sur une feuille blanche, à côté, et Eliott l'a regardé faire avec des yeux ébahis. Après quoi, il a tendu la sienne et un nouveau crayon. Il était rouge. Je m'en souviens parce que ce premier dessin, celui rempli de couleur, on l'a gardé. Il est affiché chez nous, dans un cadre.
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Wasn't Expecting That.
Fanfic« J'aimerais que ce que je m'apprête à vous dire reste personnel, j'aimerais que tout ce que je vais avouer aujourd'hui ne soit jamais déformé, ne se retrouve jamais bafoué. J'aimerais que vous me croyiez. » - Lisez la fiction avec la chanson de Jam...