Et c'est vrai qu'on s'aimait. On s'aime toujours d'ailleurs, je ne pense pas qu'il n'y ait aucune limite, aucune distance, aucune barrière infranchissable à l'amour. Qu'on soit là ou non, qu'on soit ensemble ou pas, je ne pense pas que je pourrais dire un jour que j'aimais Harry. Je l'aime.
J'aime Harry, et c'est tout.
C'est tout.Vous savez, j'ai longuement réfléchis à la manière dont j'arriverai à vous expliquer ce qui va suivre. C'est peut-être aussi pour ça que j'ai autant trainé en longueur sur tout ce qui a précédé... Je me demandais comment j'arriverai à en parler le moment venu, je me demandais ce que je devrais dire, ce que je ne dirais pas ; mais il faut croire que même après avoir tourné des milliers de phrases dans mon esprit, même après avoir ébauché des centaines de brouillons qui ont fini à la poubelle, je n'y suis pas parvenu. Je n'y suis pas parvenu puisque je suis là aujourd'hui, devant vous, sans notes, sans rien. J'ai juste ma voix et mes souvenirs.
Et ça va devoir suffire. Parce que je n'aurais surement pas de seconde chance.
Alors... une nuit, je me suis réveillé parce qu'Harry n'arrêtait pas de bouger. Et je vous arrête tout de suite, ne riez pas, ne pensez même pas à sourire de cette information, je vous défends formellement de le faire. Vous vous êtes déjà assez moqué ; beaucoup trop. Harry bougeait plus que d'habitude, il parlait dans son sommeil, il respirait plus fort, et quand je me suis tourné pour poser ma main sur sa joue afin de le réveiller de ce que je pensais être un cauchemar, j'ai remarqué qu'il était trempé de sueur et bouillant. Il avait de la fièvre, c'était certain.
_Hey...
J'ai écarté une des boucles qui lui collait au front et il a tressaillit. J'ai cru qu'il était malade, j'ai cru qu'il avait attrapé quelque chose à l'école parce qu'après tout, on sait bien que c'est courant avec tout ce qui traine dans les maternelles.
Mais c'est passé. Le lendemain matin, il n'avait plus rien. Il était en forme et il préparait le café quand je suis entré dans la cuisine, alors je ne m'en suis pas vraiment formalisé.
_Bonjour, il a même sourit en relevant le visage.
Mes bras ont encerclés sa taille et pour seule réponse, j'ai embrassé son épaule en refermant les yeux quelques secondes.
_Tu te rendors Lou.
Il m'a gentiment donné un coup de coude et j'ai sursauté. On était vendredi, dernier jour de travail de la semaine. Qu'est-ce que j'avais hâte de rentrer ce soir et de pouvoir me dire que pendant deux jours, on serait tous les deux et rien que tous les deux.
Ça nous arrivait rarement d'avoir des weekends de libres. Le samedi était souvent synonyme d'entrainements tardifs voire de matchs, et Harry proposait toutes ses sorties pédagogiques ce jour-là. Il n'en avait pas tant que ça, évidemment, mais il suffisait d'une mauvaise lecture sur nos emplois du temps pour qu'il prévoit quelque chose le seul samedi où je ne travaillais pas, ou que je déplace un entrainement pour rien.
C'était difficile, mais j'imagine que de ce point de vue là, c'est pour tout le monde pareil. Qu'on soit footballer, instituteur, infirmier ou pharmacien, les horaires non-aménageables ou mal aménagés, ça craint parfois.
Ce jour-là cependant, aller savoir pourquoi, l'entraineur a décidé de nous laisser partir vers quinze heures. Alors plutôt que de rentrer à la maison ou d'en profiter pour aller faire des courses, j'ai décidé de rejoindre Harry à l'école pour lui faire une surprise.
La cloche venait juste de sonner quand je suis entré dans le bâtiment mais déjà, des dizaines d'enfants se précipitaient dehors pour aller prendre leur gouter. La classe d'Harry était l'avant dernière du premier couloir ; j'étais déjà venu plusieurs fois alors j'ai réussi à me repérer sans trop de mal.
VOUS LISEZ
Wasn't Expecting That.
Fanfiction« J'aimerais que ce que je m'apprête à vous dire reste personnel, j'aimerais que tout ce que je vais avouer aujourd'hui ne soit jamais déformé, ne se retrouve jamais bafoué. J'aimerais que vous me croyiez. » - Lisez la fiction avec la chanson de Jam...