THOMAS
Je sors de l'aéroport et me pose sur un blanc. J'attends mon putain de chauffeur de merde qui n'arrive pas. Qui va m'amener dans ma future demeure ? De merde, je précise, encore.
- Monsieur Sangster ?
Je fais face à un mec pas très grand, assez gros et qui affiche un large sourire. C'est quoi son problème à sourire comme ça ? Je le questionne du regard et il répond à mes questions, celles que je n'ai pas posées, mais qu'il arrive tant bien que mal à détecter.
S : - Je m'appelle Samy, je suis là pour vous donner vos clés de voiture.
Des clés de voiture ? Ça ne sert à rien de me les donner étant donné que c'est lui qui va conduire. Il manquerait plus que je fasse le travail des autres..
Je commence à me diriger vers le parking à voitures, mais Samy ne me suit pas.
- Tu te bouges ?
Comme s'il avait compris les points d'interrogations dans le son de ma voix, il me réponds automatiquement. J'aime bien ce mec, sans parler, il comprend. Je vais virer mon chauffeur actuel pour embaucher celui-là.
S : - Je crois que nous nous sommes mal compris monsieur Sangster, il paraît gêné, je ne suis pas votre chauffeur, mais j'ai été envoyé par votre manager pour vous faire parvenir vos clés de voiture.
J'en ai déjà des dizaines des voitures ! Au vu de la clé, ça ne semble pas être du luxe. Ce maudit manager.. Il gâche mon argent ! Acheter une épave ? Avec cette somme, je suis certain que j'aurais pu m'offrir la dernière montre tendance.
En attendant, je me retrouve sans chauffeur. Je n'ai pas conduis depuis longtemps et je préfère éviter un accident.
- Vous prenez combien pour me conduire ?
Il regarde mes liasses de billets avec des étoiles dans les yeux puis reviens à lui en secouant sa tête de gauche à droite.
S : - Non, je ne dois pas céder. Votre manager refuse que je vous serve.
- Deux cents euros ne vous tentent vraiment pas ?
S : - Je vais partir monsieur Sangster, bon courage et bonne chance.J'allais sacrifier l'argent que j'ai pour que l'on me conduise dans mon immeuble et lui refuse ? Il doit revoir le sens de ses priorités. Je me dirige d'un pas lent au parking de l'aéroport, je prends la clé magnétique et appuie sur le bouton pour voir de quelle voiture il s'agit.
Une voiture clignote plusieurs fois, la voilà ma fameuse voiture. C'est un 4x4 cabriolé noir avec vitres teintées. Hum.. Pas mal ! On dirait bien que la chance me sourit.
J'approche de la voiture avec un sourire, déjà tout excité à l'idée de pouvoir sentir le cuir du volant entre mes doigts. Cependant, une vieille femme rentre dans MA voiture et démarre le moteur. Je rêve ? J'accélère le pas pour essayer de l'arrêter mais elle commence déjà à partir, je verrouille la voiture avec la clé pour la bloquer dedans faisant arrêter le mécanisme.
J'appuie une seconde fois, mais ça ne l'arrête pas pour autant.
- Connasse !
Une voiture derrière attire mon intention, c'est une petite voiture avec de la peinture blanche, la carrosserie est rayée et vieille, les sièges ont étés bouffés par des bestioles et la ceinture.. c'est à peine s'il y en a une.
Putain de merde. La réalité me frappe de plein fouet et je manque de tomber dans les pommes. Hors de question que je monte dans ce tas de ferraille ! Je veux bien jouer le jeu mais ça ? C'est me nuire. Il veut mon testament cet idiot de manager !
Je sors mon téléphone à toute vitesse et compose le numéro ce de fils de chien.
M : - Allo ?
- La plaisanterie a assez duré.
M : - Toi, tu as viens de voir ta nouvelle caisse ! Arrête de faire cette tête mon grand.. L'air de la campagne ça va te faire du bien. Tu verras !
- L'air de la campagne à New-York ? Espèce d'abruti ! Je vais me taper la honte à me trimballer avec ça dans la ville. J'espère pour toi qu'il n'y a aucun paparazzi dans les rues !
M : - J'ai des steaks sur le grill qui attendent depuis plus longtemps que toi, allez, bon courage !Putain de salaud. Je soupire en prenant mon mal en patience et en ouvrant la voiture, m'y asseyant place conducteur. L'odeur est ignoble ! On dirait qu'il y a eu un meurtre ici. À côté de mon siège se trouve une carte de la ville avec des clés, probablement ceux de mon futur appartement. Pourvu qu'il soit mieux que ma voiture...
Les rues sont toutes minables. Les magasins ne sont pas du luxe, juste des petits commerces. Plus j'avance en direction de mon immeuble, plus je suis dégouté de ce que je vois.
Je m'arrête à un parking après un feu rouge, j'y suis. Ce qui me choque en premier lieu, c'est bien le manque d'organisation. Ni garage, ni nom ou numéro attribués pour une place. Ici, de ce que je comprends bien, c'est marche ou crève !
L'immeuble tombe presque en ruine ! Ils veulent définitivement que je fasse les gros titres de tous les magasines anglais mais pas pour mon succès, mais pour ma mort. Je ferme la portière en la claquant, le rétroviseur se détache. Super.. Je donne un coup de pied dans le pneu, récupère mon sac et tire les clés de ma poche. Je sais d'avance que l'appartement sera aussi minable que cette caisse, que cette immeuble et aussi de ses habitants.
- C'est que pour un mois.. Un mois ça passe vite. Tiens bon.
En essayant d'ouvrir la porte principale, une personne me devance et la pousse. Je tombe à la renverse me tenant le nez, putain, je saigne. Qui est cette personne qui a osé abîmer mon beau visage ?
- Aïe, putain !
La personne, que j'imagine être une femme m'aide à me relever en s'excusant. Je repousse sa main après être sur pieds, n'ayant toujours pas digéré le fait d'avoir reçu une porte dans la tronche.
Je relève la tête difficilement et observe ce démon, une femme plutôt grande, blonde, avec une robe. Le démon ressemble étrangement à un ange. Mais cet ange reste une connasse !
- La prochaine fois, regardez où vous allez, je n'ai pas spécialement envie de me faire une rhinoplastie parce qu'une cruche de merde ne sait pas marcher correctement !
Elle me regarde avec de grands yeux, pas habituée à ce qu'on lui hurle dessus. Fallait porter ses lunettes avant de venir se plaindre. Elle m'insulte en retour et s'en va, me faisant un doigt d'honneur. C'est elle qui se permet de m'agresser ? Je rêve ! Cette nana sans cervelle est un animal, ma parole.
Je rentre dans l'immeuble en claquant la porte derrière moi et reniflant pour enlever le peu de sang qui a coulé de mon nez. C'est quoi ce bordel ? Où est l'ascenseur ? Oh putain de merde. Les semaines vont être vraiment longues... Habiter au quatrième étage sans ascenseur, quand même là c'est abusé !
Je manque de crier et de frapper contre les boites aux lettres mais me reprends, mettant ma colère en attente et laissant le goût de l'aventure monter en moi. Allez.. On va y arriver. Cette histoire sera un excellent coût de communication ! Les magasines vont arracher mon histoire trépidante.
Une fois sur le pallier, j'insère la clé de l'appartement dans la serrure et ouvre doucement la porte avec crainte. Je vais peut-être trouver un mort qui sait ? Pire. Vraiment pire. L'odeur, les murs remplis d'humidités, le parquet qui grince, le climat, tout. Cet appartement est immonde, minable, affreux, sans vie, sans rien. Même un rat ne pourrait pas y vivre tant c'est inhabitable.
J'espère au moins que mes voisins seront meilleurs que les lieux, histoire de rehausser le séjour d'amusement.
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U S U R P A T I O N - TBS
FanfictionKaylee est une jeune femme de vingt ans qui habite dans les banlieues pauvres de New York. Lorsqu'un jour elle rencontre un mystérieux jeune homme, Thomas, elle se lie facilement d'amitié avec lui nouant même peut être plus. Mais lorsqu'elle appren...