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KAYLEE

Pauline : - Tu as un rendez-vous avec lui ?

Je roule les yeux vers le ciel et souffle d'exaspération. Ce n'est pas un rendez-vous ! Nous sommes deux voisins qui vont déguster un repas.

- C'est pas un rencart ! On va au manger entre voisins, c'est tout.
P : - C'est pour ça que ça fait trois heures que tu es en train de chercher la paire de boucle d'oreille idéale ?
- OUI ! Enfin non, NON.

Je soupire en changeant pour la seconde fois consécutives ma coiffure. Détacher ? Attacher ? Rien ne va ! Pourquoi est-ce que c'est toujours dans des moments pareils qu'on se trouve immonde? J'ai beau faire la plus belle des coiffures, quelque chose cloche ! Puis, pourquoi est-ce que je me mets la pression à ce point ? C'est rien qu'un repas. Entre voisins.

Bon, qu'est-ce que je vais mettre ? Non, pas ça, pas ça, trop jaune, trop vert, trop.. froufrous ? Un tri de printemps serait la bienvenue dans cette armoire. Je ne trouve rien ! Rien est assez bien, assez chic, assez authentique, assez.. Argh ! Je sais pas trop. Rien ne va.

Je rentre dans le salon furieuse et désespérée. Pas de robe, pas de rencard. Non, pas de restaurant.. entre voisins.. C'est pas un rencart ! Je me jette sur le canapé et allume la télévision, sortant mon téléphone par la même occasion et naviguant sur un réseau social.

P : - Qu'est-ce que tu fais ?
- J'annule tout. J'ai rien à me mettre.

Elle soupire et prend mon téléphone des mains. Elle pose ses mains sur mes joues et me secoue la tête.

P : - De un, je croyais que c'était pas un rencart ? De deux, arrête d'être pessimiste et va prendre quelque chose de ma penderie.
- Mais c'est pas un rencart !

J'ai à peine le temps de terminer ma phrase qu'elle me tire déjà par le bras pour m'emmener dans ce qui lui sert de chambre. C'est à dire.. ma chambre. On a convenu que je prendrais le canapé parce que Pauline ne bosse pas et je n'ai pas envie de la déranger par mes réveils.

Elle fouille dans sa valise et me sort plusieurs robes que je décline d'une grimace. Trop révélateur, trop long, trop vieux, trop jaune, trop.. froufrous ? Décidément, nos goûts étranges sont similaires. Qui se ressemble s'assemble ! Au bout d'un quart d'heure, elle finit par trouver la robe qui selon elle serait parfaite. Elle s'avance timidement dans mon armoire, attire un cintre à elle et enlève la housse protectrice pour dévoiler une magnifique robe en soie à fines bretelles.

P : - Tu m'avais caché cette robe magnifique. Tu dois la porter, sérieusement elle doit être plus chère que tous mes habits réunis.

Je rigole face à sa remarque, mais reste de marbre devant cette robe. Cette robe est magnifique mais il est hors de question de la porter. Je me lève brusquement, les lames aux yeux me repassant plusieurs souvenirs en mémoire. Je saisis la robe et la remets dans le placard, sa place initiale.

P : - Mais pourquoi tu ne la mets pas ?
- C'est un cadeau de Luke pour mon anniversaire et.. je ne veux pas la mettre pour diner avec un autre homme.
P : - Je comprends mais Luke n'est plus là alors que cette robe, si. Tu as le droit de la porter. Tu ne penses pas qu'il serait heureux de te voir épanouie ? Il faut que tu tournes la page.

Il est parti il faut que je me fasse à cette idée. Je regarde la robe en pensant, réfléchissant de ma décision. Elle est la seule belle pièce de mon dressing et je meurs d'envie de la porter mais j'ai peur que ça soit déplacé.

- Je vais porter la robe.

Je touche la robe du bout des doigts et me décide à l'enfiler en faisant attention de ne pas souiller mon maquillage. En me regardant dans le miroir, mon sourire apparaît. Je me souviens encore des compliments qu'il me faisait, de son sourire et de ses étoiles dans les yeux la première fois qu'il m'a vu la porter. J'en ai presque les larmes aux yeux. Pauline vient me serrer dans ses bras et arrange ma coiffure à sa façon. D'un coup, c'est bien mieux. Elle pose sa tête sur mon épaule en souriant.

P : - Tu es magnifique Kaylee. Je sais que de là où il est, Luke sourit en te voyant porter ses cadeaux. Il est temps que tu tiennes ta promesse et que tu te laisses t'abandonner dans le tourbillon de la vie.

Quelqu'un frappe à la porte, sûrement Thomas. Je fais la bise à Pauline et cours pour ouvrir la porte, non sans trébucher à cause des talons hauts. Thomas porte un pantalon bleu avec un tee short blanc et une veste en cuir. Je m'attendais à mieux venant de sa part, mais bon, il faut bien un crapaud pour accompagné la princesse.

Ses yeux s'attardent sur ma tenue et son sourire apparaît sur le bord de ses lèvres en me voyant vêtue de cette façon. Je sais que ce n'est pas un rencard mais c'est bel et bien la réaction que je souhaitais.

T : - Tu es resplendissante.
- Merci.
T : - Je crois que tu es censée dire que je ne suis pas mal non plus.
- Je suis obligée de mentir ?

Il sourit et me tends une rose rouge qu'il avait caché derrière son dos. Mes joues s'enflamment et je le remercie en la prenant dans ma main. Je le fais entrer et positionne la rose dans un vase que je remplis d'un quart d'eau. C'est touchant venant de sa part et assez perturbant. Ce n'est pas un rencart.. Pas un rencart..

Je souffle pour enlever l'anxiété de mon corps et récupère le bras de Thomas pour le guider vers la sortie.

- Allons-y, princesse.
T : - Tu ne penses pas que c'est moi qui devrait t'appeler comme ça pour ce soir ?

Je ricane en roulant des yeux. Mes habits sont beaux mais entre lui et moi, il reste la plus grande capricieuse.

U S U R P A T I O N - TBSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant