Chapitre 1

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Nate


-Regardé qui voilà. C'est notre ami le suceur de bites.

Mon corps se fige, quand je reconnais la voix. Je sens une main sur mon épaule et me retourner de force. La peur s'empare de mon corps tranquillement. Mes mains commencent à trembler, sans pouvoir les empêcher.

- Regarde-moi dans les yeux quand je te parle.

Je reçois un violent coup de poing dans l'estomac. Je pose ma main sur mon ventre, en essayant de reprendre mon souffle, malgré la douleur. Ne voulant pas m'attirer, encore plus, ces foudres, je lève les yeux vers mon interlocuteur, qui est nul autre que Jason Levraut, mon bourreau.

- Tu vois quand tu veux, tu coopères, me lance-t-il, avec son éternel sourire en coin.

À la vue de son sourire, un frisson me parcourt le corps de la tête aux pieds. Savant, pertinemment, que ça ne présente rien de bon pour moi.

- Alors ? Tu as fait mon devoir de math?!

Oh putain. Je suis dans la merde.

- Dé-désolé, je bredouille, je n'ai pas eu le temps hier.

Jason avance de quelques pas et s'arrête à quelques centimètres de moi. Je ferme les yeux, terrifié à l'idée du châtiment que Jason me réservé. Je sens sa main me serrer le cou, m'empêchant de bien respirer.

- Tu n'as pas eu le temps ?, ricane-t-il. Eh ben... Tu sais quoi, je m'en fous.

Sa main resserre un peu plus mon cou. Il me recule jusqu'à ce que mon dos cogne le mur des toilettes des gars et me soulève du sol par la même occasion. Je lâche un hoquet de surprise, dû au choc. Je pose mes mains sur les siennes pour qu'il me lâche, ayant de plus en plus du mal à respirer.

- Mec, lâche-le. Je pense qu'il a compris.

Après une brève hésitation. Il me lâche enfin et je tombe par terre, essayant tant bien que mal de reprendre un souffle normal. Mentalement, je remercie son ami, même s'il ne voulait pas forcément me sauver la mise.

- Tu as intérêt à le faire. Sinon..., il laisse sa phrase en suspens, me laissant imaginer la suite de sa phrase.

Juste avant de tourner les talons, il m'assène un coup de pied dans l'estomac. Je m'étale littéralement par terre et un goût métallique vient envahir ma bouche. Je crache par terre et une trace de sang vient salir le sol délavé par le temps et l'usage. Je respire par la bouche bruyamment.

- Espèce de pédé, il crache en me regardant une dernière fois, dégoûté. Les gens comme toi devraient mourir.

La porte des toilettes se referme derrière lui suite à sa phrase.

Les gens comme toi devraient mourir. Les gens comme toi devraient mourir.

Ses mots passent en boucle et en boucle dans ma tête. Je me relève avec difficulté, en m'agrippant aux murs avec l'aide d'une de mes mains, mon autre main posée sur mon ventre. J'essaye de respirer tranquillement.

S'il savait. Même la mort ne veut pas de moi. Je me traîne jusque devant le lavabo et me rince rapidement le visage. J'évite soigneusement mon reflet dans le miroir. Je déteste me regarder, car je me dégoûte moi-même.

J'arrange vite fait mes habits. Je tire sur les manches de mon T-shirt noir et sors de la pièce en marchant rapidement, tête baissée, jusqu'à mon cours.

*

Arrivé à la maison, je cours jusqu'à ma chambre et m'enferme dedans. Échappant à ma mère, qui est dans le salon, soûle. J'ouvre mon placard et prends une boîte en métal, dans le fond, sous une pile de linge.

Je vais dans ma salle de bain et verrouille la porte. Je m'installe contre la porte, ouvre la boîte et prend en main la lame de rasoirs. Je remonte mes manches jusqu'aux coudes, laissant apparaître mes avant-bras où d'anciennes cicatrices et d'autres plus ressentent les marquent.

Je fais glisser la lame sur mon poignet droit. Je laisse échapper un gémissement de douleur. Même si la douleur me lance le bras, je me sens bien. Tranquillement, je sens mon esprit se vider de mes problèmes. Jason qui me bat à l'école. Ma mère qui passe son temps à boire. Mon manque d'amour. Ma solitude.

Je me fais deux autres blessures et trois autres sur mon poignet gauche, un peu plus profondes. J'ai la tête qui tourne et doucement, je me couche sur le sol froid, le visage inondés par mes larmes.

Je te hais.

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Voilà pour le chapitre 1. J'espère que vous avez aimé?! Ne vous gêne pas pour laisser des commentaires

Apparence trompeuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant